Sagnol en quête de repères

Le stage d'oxygénation de Tignes n'aura jamais aussi bien porté son nom. Jamais Willy Sagnol n'avait éprouvé ce besoin de respirer à pleins poumons et profiter du grand air. Après une saison éreintante et conflictuelle, Willy le Bavarois n'est pas mécontent de retrouver l'équipe de France. Et de pouvoir penser à autre chose. Certes Zizou et Fabien Barthez ne sont plus de la partie, "au café, après manger, on est moins nombreux" assure-t-il, mais la satisfaction d'être là n'est pas dissimulée.

Il faut dire que l'exercice 2007/2008 a été compliqué pour Willy Sagnol. Blessé au genou, le Français a manqué toute la première partie de la saison. A son retour, il s'est senti délaissé et l'a fait savoir en annonçant de manière tonitruante qu'il voulait quitter le Bayern l'hiver dernier. Finalement resté au club mais en conflit ouvert avec Ottmar Hitzfeld, Sagnol a subi les événements. Aujourd'hui, le Français a tourné la page. Hitzfeld a quitté le navire. "Aujourd'hui, c'est réglé. Dans ma tête, j'ai encore deux ans de contrat avec le Bayern. Je ne ferai aucune démarche personnelle pour partir." Un autre chapitre peut s'ouvrir.

En attendant d'en écrire les premières lignes, Willy Sagnol ne pense plus qu'à une chose : l'équipe de France. Le latéral droit des Bleus n'est là que pour une chose : "Gagner. En 2006, c'était aussi l'objectif. On n'aimait pas en parler parce que la campagne de qualification avait été difficile. Et on serait peut-être passé pour des ahuris à ce moment-là. La Coupe du monde 2006 ne nous a pas amené des certitudes, mais de la confiance. L'objectif, c'est d'aller au bout."

L'objectif personnel de Willy Sagnol (31 ans, 54 sélections), c'est également de s'étalonner face à la concurrence. Si les observateurs le jugent indéboulonnable sur son côté droit, le Bavarois ne voit pas les choses de cette manière. "Il y a François Clerc, Lassana Diarra qui peut aussi jouer arrière droit. Si je ne suis pas bien, je ne jouerai pas, tout simplement. Je suis toujours en concurrence, comme William Gallas avec Boumsong, Escudé et Mexès. Il faut de la concurrence."

N'ayant joué que neuf rencontres de Bundesliga cette saison, Willy Sagnol manque encore de rythme et de repères. Il espère les retrouver avant le coup d'envoi du Championnat d'Europe des Nations. "Je suis celui qui a le moins joué, mais qui s'est le plus entraîné. Des jours à deux séances, j'en ai eu ma dose. Mais il faut parfaire le rythme des matches, ce qui me fait encore défaut. Il y a trois matches amicaux, cela devrait suffire. Physiquement, je me sens très bien. Je peux répéter les efforts à l'entraînement indéfiniment, sans aucun souci. Mais le révélateur, ce sont les matches."

Des matches qui doivent permettre aux Bleus de monter rapidement en puissance. Plus vite qu'en 2006 en tout cas. Sinon, les joueurs de l'équipe de France seront en grand danger. "Avant la Coupe du monde, on avait beaucoup travaillé en se disant que l'on allait sortir du groupe et que physiquement on allait commencer à se sentir très bien à partir des huitièmes de finale. Ce qui a été le cas. Là, si on joue la Roumanie, les Pays-Bas et l'Italie comme on a joué la Suisse, la Corée du Sud et le Togo, on ne va pas aller loin." Affamé comme il l'est, Willy Sagnol espère tout. Sauf ça.