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A huit mois de l'Euro, les favoris se regardent et les dés sont loin d'être jetés

Alessandro Pitzus

Mis à jour 14/10/2015 à 16:10 GMT+2

EURO 2016 – A huit mois du début de l'Euro 2016, aucune sélection européenne ne peut faire figure d'épouvantail. Le gratin continental n'a pas brillé ces derniers mois. Le suspense n'en sera que plus grand. Tour d’horizon des forces en présence.

Thomas Müller lors d'Ecosse-Allemagne

Crédit: Panoramic

L'Allemagne ne rayonne plus autant

Depuis son sacre mondial en 2014, l'Allemagne n'affiche plus la même maitrise. Aussi bien offensivement que défensivement. La Mannschaft a conservé son jeu léché et son aisance technique, mais la réussite est moins souvent au rendez-vous. Son dernier match des qualifications face à la Géorgie en est l'exemple parfait (victoire 2-1). La sélection allemande a totalement dominé son adversaire mais attendu la fin du match pour se détacher.
Battus par l’Irlande, bougés par l’Ecosse, les Allemands n’ont pas écrasé leurs adversaires. Loin de là. Et ça agace. Le président de la fédération allemande, Wolfgang Niersbach, n’a pas hésité à dégainer. "A quoi ça sert de faire des passes si on ne marque pas de buts ?" Les hommes de Joachim Löw n’ont pas été étincelants ces derniers mois. Il leur reste encore quelques détails à régler.
Ce qu'il manque encore à l'Allemagne : le réalisme. On ne remplace pas Miroslav Klose d’un claquement de doigt, ni Philippe Lahm en défense d’ailleurs. La maladresse des faux 9 (Reus, Götze) est problématique. Si les Allemands veulent gagner à la fin, ils devront être plus efficaces devant le but.
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Thomas Müller, félicité ici par Mesut Özil, a signé un doublé lors de la victoire de l'Allemagne en Ecosse (2-3).

Crédit: AFP

En phase de renouveau, les Espagnols se cherchent encore

Après la claque reçue lors du Mondial brésilien, Vicente Del Bosque a été obligé de renouveler son groupe. Les choses se mettent doucement en place depuis la défaite contre la Slovaquie en qualifications (1-2). La qualité technique est indéniable, elle n’a jamais quitté l’Espagne. La Roja joue à une touche de balle sans renier ses principes. Les artistes (Isco, Mata, Silva) s’expriment toujours autant, mais les buteurs ont toujours autant de mal à trouver le chemin des filets. Surtout Diego Costa.
Le style de l’attaquant de Chelsea n’est pas adapté à celui de la Roja. La rudesse de son jeu est incompatible avec la finesse espagnole. Vicente Del Bosque s’est entêté avec l’ancien joueur de l’Atlético Madrid qu’il traine comme un boulet. Certes, Diego Costa n’est pas responsable de tous les problèmes offensifs de l’Espagne, mais il n’apporte rien. Au contraire de Morata, plutôt bon avant sa blessure.
Ce qu'il manque encore à l'Espagne : un peu plus de vécu. L’Espagne doit trouver une osmose entre les vieux briscards (Casillas, Iniesta, Sergio Ramos) et la jeune garde prête à prendre la relève (Alcacer, Isco, Koke, Javi Martinez). Les Espagnols ont toutes les pièces, mais ils doivent encore assembler le puzzle dans le bon sens pour bien défendre leur titre.
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Alvaro Morata (Espagne)

Crédit: AFP

Le chantier italien est plein d'incertitudes

La séduisante Squadra Azzurra de l’ère Prandelli, c’est de l’histoire ancienne. L’Italie est revenue aux fondamentaux. Et plus particulièrement à ceux de Conte. A savoir, de la solidité avant tout et tant pis pour le beau jeu. L’ensemble est loin d’être flamboyant, les jeunes talents offensifs ont du mal à émerger. Balotelli est loin, Insigne est attendu et El Shaarawy va tenter un 37e retour.
La campagne de qualifications n’a pas été rondement menée, mais l’Italie a géré. Parfois un peu trop. L’ossature vieillissante (Buffon, Chiellini, Pirlo) ou les problèmes physiques de certains joueurs n’incitent pas à l’optimisme. La Squadra Azzurra est toujours plus dangereuse quand on ne l’attend pas. Mais là clairement, elle part de très loin.
Ce qu'il manque à l'Italie : beaucoup de choses. A huit mois de l’Euro, l’Italie n’est pas prétendante à la victoire finale. Pas pour le moment et pas avec toutes les incertitudes. Ca manque de panache. Faire cohabiter (ou pas) le duo Verratti - Pirlo, les attaquants à sélectionner, des leaders techniques à trouver : Antonio Conte a un tas de problèmes à résoudre. La course contre la montre a déjà débuté.
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Andrea Pirlo, milieu de l'équipe d'Italie

Crédit: AFP

Parfaite en qualifications, l'Angleterre attend de se frotter à du lourd

Les Anglais ont convaincu. Dix matches, dix victoires en qualifications, la sélection de Roy Hodgson a été parfaite. Sérieuse et appliquée, l’Angleterre a enregistré le meilleur bilan de tous les temps dans l’histoire des qualifications pour l’Euro (30 points, 31 buts marqués, 3 encaissés). Le groupe n’était pas très relevé, comme pour beaucoup d’autres, mais les Anglais sont restés concentrés jusqu’au bout. La sélection des Three Lions a du talent sans être pour autant extraordinaire. Elle sera dure à manœuvrer.
Ce qu'il manque à l'Angleterre : des références. La sélection de Roy Hodgson brille souvent dans les éliminatoires, pas dans les phases finales. Avec l’accumulation des déceptions au fil des années, les Anglais ont choisi de faire profil bas. Quand l’Angleterre se sera mesurée à un adversaire à sa taille, on aura une idée de ce qu’elle a dans le ventre. Pas avant. Et, accessoirement, savoir transformer ses tirs au but.
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Face à la Suisse (2-0), Wayne Rooney a inscrit son 50e but avec l'Angleterre.

Crédit: AFP

La Belgique n’est pas totalement prête

Les Diables Rouges ont du talent à revendre dans toutes les lignes. Hormis des latéraux pas au niveau, Marc Wilmots dispose d’un groupe homogène aux qualités multiples. Cependant et comme la plupart des grandes nations européennes, la Belgique a parfois ramé. Les Belges ont d’ailleurs récupéré la première place du groupe B au détriment du Pays de Galles lors de l’avant-dernière journée des qualifications. Le niveau affiché par les Diables Rouges est encourageant, mais il manque cette petite étincelle de folie pour voir le potentiel de cette équipe exploser totalement. Le fond de jeu de la Belgique repose plus sur les individualités de ses perles (Hazard, De Bruyne) que sur un collectif bien rodé.
Ce qu'il manque à la Belgique : la maturité. Et de solides bases collectives. La Coupe du monde 2014 aura fait office de première expérience pour le groupe belge. A l’Euro, les Belges sont attendus. Avant de briller, il faudra trouver un meilleur équilibre et améliorer la discipline défensive. En tête du classement FIFA après les éliminatoires, la Belgique a encore du pain sur la planche.

Pour le Portugal et comme toujours, c'est Ronaldo qui détient la clé

Cette fois-ci, le Portugal ne passera pas par la case barrages. Depuis l’intronisation de Fernando Santos, les Lusitaniens ont progressé. Leur campagne de qualification a été un long fleuve tranquille malgré une défaite initiale contre l’Albanie à domicile (0-1, dernier match de Paulo Bento). Surnommé l' "Ingénieur", le sélectionneur de la Seleção a redonné confiance à un groupe qui semblait au bord de la crise de nerfs en septembre 2014.
Pas besoin de chercher bien loin pour trouver le meilleur joueur de cette équipe. Cristiano Ronaldo a encore une fois guidé son pays. Ses buts et son influence ont été déterminants. Les inspirations du Portugais montrent l’exemple à suivre pour les jeunes pousses de la nouvelle génération. L’ensemble est prometteur, mais il reste Ronaldo dépendant.
Ce qu'il manque au Portugal : un vrai attaquant. Depuis Pedro Miguel Pauleta, le Portugal n’a jamais pu compter sur un numéro neuf de métier. Un attaquant qui pourrait aider, soulager et peser sur les défenses adverses. CR7 est formidable avec sa sélection, mais il ne pourra pas tout faire tout seul.
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Cristiano Ronaldo (Portugal) contre le Danemark

Crédit: AFP

Et les Bleus dans tout ça ?

Pas de campagne de qualifications pour la France, pays organisateur de l'Euro, mais une rafale de matches amicaux. La sélection de Didier Deschamps a connu des hauts et des bas depuis un an. Mais les dernières victoires des Tricolores sont venues remettre un peu d'ordre dans la maison bleue. Didier Deschamps a déjà l'ossature, il cherche désormais les binômes et les trinômes les plus complémentaires possibles.
Mangala, Sakho ou Koscielny pour épauler Varane. Cabaye ou Diarra pour prêter main forte à Matuidi et Pogba. Martial, Valbuena, Giroud ou Lacazette pour animer l'attaque avec Benzema et Griezmann. La qualité est là, indéniablement. Il y a tous les ingrédients pour faire quelque chose de grand. A condition de trouver de vrais leaders de vestiaire et de maintenir une indispensable cohésion collective.
Ce qu'il manque à la France : de la régularité. Cette équipe a un immense potentiel. Il suffit de jeter un coup d'œil dans toutes les lignes pour s'en convaincre. Les Bleus ont des problèmes de riche ? Oui. Et c'est tant mieux. A DD de mettre les pièces du puzzle dans le bon sens.
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Karim Benzema et Antoine Griezmann contre l'Arménie

Crédit: AFP

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