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Après Allemagne-Ukraine (2-0) - L’antisèche : Pour l’Allemagne, une victoire et l’ombre d’un doute

Cyril Morin

Mis à jour 13/06/2016 à 17:24 GMT+2

EURO 2016 – Sérieux et appliqués, les Allemands ont remporté leur premier match de la compétition face à une Ukraine qu’il faudra surveiller (2-0). Malgré cette victoire, la première avec deux buts d’écart dans cet Euro, la Nationalmannschaft n’a pas affiché la même facilité qu’à l’accoutumée. De quoi faire naître des doutes ? Notre antisèche.

Thomas Muller et Benedikt Howedes lors d'Allemagne-Ukraine

Crédit: Panoramic

Le jeu : 15 minutes de folie ukrainienne contre 75 de maîtrise allemande

On a d’abord pensé que cela serait un match à sens unique. Pendant les trente premières minutes, les Allemands ont livré un récital technique et tactique. Pressing haut, relances délicieuses et verticalité : les hommes de Joachim Löw ont entamé le match pied au plancher en trouvant l’entrée des dix-huit mètres adverses avec une facilité déconcertante. Le but de Mustafi est venu récompenser une entame intense et pleine d’ambition.
Et après ? Un quart d’heure plein de panache des Ukrainiens qui aurait mérité meilleur sort. Mais, supérieurs techniquement, les Allemands ont repris la main sur le match pour ne plus la rendre. La force de l’expérience. Face à une équipe d’Ukraine sans révolte, les coéquipiers de Mesut Özil ont tardé à marquer le but de break. La faute à un Pyatov appliqué et une certaine maladresse de ses attaquants.

Les joueurs : Kroos à la baguette, Götze maladroit

S’il l’Allemagne a autant géré le match, elle le doit en grande partie à un Toni Kroos impérial. Le joueur du Real, bien aidé par un Khedira juste et en jambes, a été à la base de toutes les offensives allemandes grâce notamment à ses ouvertures lumineuses.
Derrière, la paire Boateng-Mustafi a été décisive (un sauvetage et un but) mais n’a pas semblé totalement sereine, contrairement à un Manuel Neuer encore impressionnant de facilité. Devant, le quatuor Müller-Ozil-Draxler-Götze a été branché sur courant alternatif tant le manque de point de fixation dans l’axe leur a fait défaut. Aligné en pointe dans un rôle de faux 9, ce dernier a eu toutes les difficultés du monde à peser et a surtout multiplié les mauvais choix lorsqu’il s’est mis en position.
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Le sauvetage de Jerome Boateng lors d'Allemagne Ukraine

Crédit: Panoramic

Côté ukrainien, mention spéciale à Pyatov qui a permis à son équipe de rester en vie plus longtemps que prévu. Yarmolenko et Konoplyanka ont également brillé en première période avant de progressivement s’éteindre.

Ce qui aurait pu tout changer : et si l’Ukraine avait (logiquement ?) égalisé

Après l’ouverture du score de Mustafi (19e), les champions du monde allemands ont desserré l’étreinte et vu les Ukrainiens prendre confiance. Tellement confiance qu’avant la fin de la première période, les hommes de Mykhailo Fomenko auraient pu égaliser. Après une frappe de Konoplyanka, Manuel Neuer a enfin été battu. Mais c’était sans compter sur Jérôme Boateng qui a réalisé un sauvetage de grande classe. A 1-1 avant la mi-temps, la donne aurait sans doute été différente.

La stat : 14

C’est le symbole de cette Allemagne, même sans être titulaire. Bastian Schweinsteiger est devenu le joueur allemand avec le plus de matches disputés en championnat d’Europe. Avec 14 parties, il égale Philipp Lahm. Son but en fin de partie est venu récompenser cette longévité au plus haut niveau et surtout cette loyauté à la Mannschaft où il accepte sans broncher de ne plus être dans le onze de départ.

Le tweet qui résume le match des attaquants ukrainiens

La décla : Shkodran Mustafi, défenseur allemand

Cette rencontre a été très ouverte par moments, c'était un match à l'anglaise. Ça partait de tous les côtés, ce que nous voulions éviter en fait.

La question : L’Allemagne est -elle si infaillible ?

Championne du monde en titre et véritable machine à gagner, l’Allemagne a tenu son rang. Sans vraiment forcer, elle est même devenue la première équipe de cet Euro à l’emporter par deux buts d’écarts. Une performance, surtout face à une équipe d’Ukraine qui a opposé une résistance intéressante.
Il n’empêche, elle n’a pas dégagé la sérénité à laquelle elle nous a habitués, notamment en 2014. Le diable se cache dans les détails et c’est dans ceux-ci qu’il faut aller chercher la petite bête. Derrière, l’absence de Mats Hummels prive la Mannschaft d’un vrai pendant à Boateng qui continue d’avoir quelques sautes de concentration. Malgré toute la bonne volonté du monde, Höwedes, défenseur central de formation, reste bien inférieur à un Philipp Lahm qui manque par son apport offensif et son intelligence tactique.
Une addition de petits éléments qui pourraient peser plus lourd dans les tours suivant. Ajoutez-y une ligne offensive parfois brouillonne et une prestation effacée de Thomas Müller, buteur habituel de cette Mannschaft, et vous aurez le panorama complet des (petits) problèmes que devra résoudre Joachim Löw. Alors, non, l’Allemagne n’est pas infaillible. Mais, malgré cela, elle gagne déjà.
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La joie des joueurs de l'Allemagne après le but de Shkodran Mustafi face à l'Ukraine

Crédit: Panoramic

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