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France-Irlande : C’est le moment de se lâcher… ou d’en baver

Martin Mosnier

Publié 26/06/2016 à 07:23 GMT+2

EURO 2016 – Les Bleus ouvrent leur tableau final par un 8e face à l’Irlande, dimanche à Lyon (15h). Une opposition coriace qui promet une rencontre au couteau sauf si les Bleus font rapidement sauter le verrou. A eux d’enfin apprivoiser le contexte brûlant pour se rendre la tâche facile et dérouler leur supériorité technique.

Griezmann fête son but face à l'Albanie

Crédit: Panoramic

Le contexte

Tout repart de zéro ou presque. Le premier tour ? Trois rencontres mal maîtrisées, deux victoires aux fins de match brillantes, un nul et une impression d’ensemble globalement moyenne. Au fond, peu importe désormais. Il reste quatre matches aux Bleus pour aller au bout de leur rêve et celui-ci passe par l’Irlande. Qui se souvient du 8e de finale laborieux face au Paraguay en 1998 (1-0, a.p.) ? Au final, c’est l’étoile brodée au-dessus de l’écusson qui compte. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Le parallèle a du sens. Le scénario et l’opposition présentée par l’Irlande pourraient bien se rapprocher de ce 28 juin 1998 quand Chilavert et ses hommes avaient poussé dans leurs derniers retranchements les futurs champions du monde. Personne ne s’attend à un match ouvert mais plutôt à une bataille de tranchées entre des Verts arcboutés sur leurs seize mètres et des Bleus tiraillés entre l’envie de trouver la faille et la nécessité de ne pas s’exposer à des contres assassins.
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FOOTBALL - 1998 - France-Paraguay - Deschamps

Crédit: AFP

Joint cette semaine pour évoquer ses souvenirs du barrage de la Coupe du monde 2009 face à ces mêmes Irlandais, Sébastien Squillaci nous a livré une clé du match : réussir l’entame. C’est essentiel. Jusqu’ici, trop souvent pétrifiés par les attentes qui pèsent sur leurs épaules, les Bleus ont raté tous leurs débuts de match. Assommer d’entrée les hommes de Martin O’Neill leur permettrait de se lâcher, enfin. Comme depuis le depuis le début du tournoi, c’est la crispation, les gorges sèches et les jambes tremblantes qui seront les pires ennemis des Bleus dimanche à Lyon.
Même si elle devra remettre le couvert quatre jours après son dernier match quand la France s’est reposée une semaine, l’Irlande, elle, ne se posera pas de questions. Comme face à l’Italie qu’elle a vaincue à l’envie mercredi dernier (1-0). Elle jouera avec ses armes, certainement moins affûtées que celles des Bleus, et avec un cœur immense. Elle se souviendra aussi de ce barrage de novembre quand une main de Thierry Henry avait brisé ses rêves d'Afrique du Sud et de Coupe du monde. Une injustice qui lui donnera un supplément d’âme. Comme ses supporters. Si le vert donne des boutons au Parc OL, Lyon doit s’attendre à une puissante poussée d’acné. Certes, seuls 4600 billets leur ont été attribués. Mais les Boys in Green restent la plus bruyante et la plus emballante des troupes qui garnissent les stades français depuis deux semaines.
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Pogba, invincibilité à la maison, poteaux : les 5 choses à savoir sur France-Irlande

Le match des tribunes est perdu d’avance malgré l’immense supériorité numérique des Français. Pour ne pas se laisser piéger sur le terrain, Didier Deschamps alignera son équipe-type. Celle qui a débuté le tournoi. Sans parachute de secours, le sélectionneur va resserrer les rangs. Finies les expériences plus ou moins convaincantes face à l’Albanie ou la Suisse. C’est le retour des tauliers, Blaise Matuidi en tête. Très moyen depuis le début du tournoi, le Parisien reprendra sa place dans l’entrejeu aux dépens de Moussa Sissoko. Tout comme Dimitri Payet, le sauveur de la nation jusqu’ici, N’Golo Kanté et Olivier Giroud, préservés face à la Suisse.
La sentinelle et l’avant-centre des Bleus devront se méfier : un carton les priverait d’un potentiel quart de finale. L’équation est la même pour les deux membres de la charnière : Adil Rami et Laurent Koscielny. C’est une vraie menace qui plane au-dessus de leurs têtes mais c’est surtout une considération qui ne doit pas polluer ce 8e de finale. Encore une fois, peu importe le flacon…
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Adil Rami et Laurent Koscielny

Crédit: Panoramic

Le joueur à suivre : Blaise Matuidi

On ne le reconnaît pas. Depuis le début du tournoi, Blaise Matuidi n’est que l’ombre du milieu de terrain si précieux et décisif du PSG. Emprunté face à la Roumanie, il est complètement passé à côté de son match face à l’Albanie. Après dix jours de repos, il va retrouver sa place dans l’entrejeu tricolore. Bien sûr, c’est davantage de Paul Pogba et d’Antoine Griezmann que doit jaillir la lumière. Mais il faut se souvenir du poids qu’a le vice-capitaine des Bleus en sélection depuis quatre ans. C’est souvent lui qui a donné l’impulsion, montré la voie à suivre. Dans un milieu de terrain sans doute dense, il devra percer les lignes, trouvé les failles. Un grand Matuidi facilitera la tâche des Bleus.
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Blaise Matuidi

Crédit: AFP

Ils ont dit :

  • Didier Deschamps (sélectionneur de l’équipe de France)
L’Eire ? C'est une équipe généreuse, qui a beaucoup de coeur mais ce n'est pas que ça, il y a de bons footballeurs.
  • Martin O’Neill (sélectionneur de l’équipe d’Irlande)
Pendant cet Euro et même avant, nous avons travaillé les penalties avec application. Je sais qui ne tirera pas, je ne donnerai pas les noms.

Trois stats à avoir en tête :

  • 5. La France est invaincue lors de ses cinq dernières confrontations face à l’Irlande. Il faut remonter à 1981 et aux éliminatoires de la Coupe du monde pour trouver trace d’un succès des Verts face aux Bleus ((3-2).
  • 205. Les adversaires des Bleus n’ont plus cadré la moindre frappe depuis 205 minutes. La dernière ? Il s’agit du penalty de Stancu lors du match d’ouverture.
  • 1. L’Eire s’est qualifiée pour la première fois de son histoire pour la phase à élimination directe d’un Euro. Avant son succès face à l’Italie (1-0) mercredi, sa dernière victoire remontait à 1988 face à l’Angleterre (1-0).

Notre avis

Supporters de l’équipe de France, attendez-vous à souffrir. Rien ne sera simple ce dimanche à Lyon pour les Bleus. Rien n’est simple depuis le début du tournoi mais l’Irlande promet l’enfer et il faut justement considérer la menace. Bien sûr, les Bleus ont des arguments notamment techniques qui doivent leur permettre de passer l’obstacle. Ce sera sans doute le cas. Mais rien ne se fera dans la légèreté. Les Bleus vont en baver.
De notre envoyé spécial à Lyon, Martin Mosnier.
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