Bale et les Gallois ont une chance historique d'enfoncer l'Angleterre

D'un côté une sélection qui joue son neuvième Euro, de l'autre une équipe qui participe pour la première fois au rendez-vous continental. D'un côté, un pays sacré champion du monde en 1966, de l'autre un quart de finale pour sa seule et unique participation. Au petit jeu des comparaisons, le Pays de Galles ne tient pas le choc face à son voisin anglais. Pourtant, au moment de retrouver leurs rivaux jeudi au Stade Bollaert, les Gallois sont en meilleure posture que leurs adversaires. Ils ont même une chance unique de jouer un très vilain tour à l'Angleterre.

Ce match à Lens pour lequel 50 000 supporters sont attendus (pour un stade de 35 000 places) sera la première rencontre dans une compétition majeure entre les deux équipes. Surtout parce que les Gallois n'en ont joué qu'une seule avant cette année. Leur présence à l'Euro 2016, malgré le talent de Gareth Bale, doit aussi beaucoup au changement du format de la compétition. En gagnant leur premier match de poules face à la Slovaquie (2-1), les coéquipiers d'Aaron Ramsey se sont facilité leur premier rendez-vous majeur avec leurs voisins.

Ils peuvent même mettre les Anglais dans une situation intenable en cas de victoire. Avec un nul (1-1 face à la Russie) et une défaite, la sélection aux Trois Lions serait au bord du gouffre. Le problème pour les Gallois, c'est qu'ils n'ont plus battu l'Angleterre depuis 32 ans. Ils n'ont même pas réussi à inscrire un seul but lors des quatre derniers matches face à l'Angleterre. Historiquement, les 101 rencontres entre les deux sélections ont largement tourné à l'avantage des Anglais (seulement 14 défaites) dans la lignée de la première conclue par une victoire anglaise en 1879 (2-1).

Si la rivalité entre les deux pays est exacerbée en rugby, en football, le Pays de Galles n'a jamais pu vraiment concurrencer son imposant voisin. Ce match comporte donc un enjeu tout particulier. L'importance de ce rendez-vous pour les Gallois peut d'ailleurs se mesurer à l'aune des déclarations de leur star. Peu habitué des sorties médiatiques remarquées, Gareth Bale a lancé les hostilités entre les deux sélections lors d'une conférence de presse mardi. Et pour lui, il n'y a rien à envier à l'Angleterre.

"S’ils pensent qu’ils ont une meilleure équipe que nous, tant mieux pour eux, a expliqué le joueur du Real Madrid. Ils ont de très bons joueurs, un réservoir beaucoup plus large que nous, mais je sens qu’on a comblé l’écart qui nous séparait d’eux. Combien de joueurs anglais je sélectionnerais dans l’équipe du Pays de Galles ? Aucun." Danny Ward meilleur que Joe Hart, Jonny Williams plus performant qu'Adam Lallana, l'ancien de Tottenham n'hésite pas.

Aaron Ramsey, l'autre pilier de la sélection a abondé dans le même sens : "Comme Gareth, je ne prendrais aucun joueur anglais dans mon équipe du Pays de Galles." Persuadés de pouvoir enfin rivaliser sur le terrain, les Gallois sont déjà sûrs qu'ils sont meilleurs en tribunes. "Je ne dis pas qu’ils n’ont pas de passion et de fierté quand il s’agit de porter le maillot de la sélection, je dis qu’on en a plus qu’eux," a détaillé Bale.

La réponse anglaise n'a pas tardé et Roy Hodgson, le sélectionneur, s'est chargé de répondre aux commentaires des joueurs gallois. "Je prends ces paroles comme un manque de respect. Je n’ai jamais fait de commentaire sur les autres nations. Je suis dans le milieu depuis suffisamment longtemps pour savoir que chaque adversaire a le droit d’avoir sa propre opinion." Le Pays de Galles verra jeudi s'il a vraiment rattrapé son retard sur son voisin. Mais vu les déclarations des joueurs, le duel s'annonce déjà bouillant.