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Bleus - De l'Albanie à l'Albanie, comment Payet a resurgi de nulle part

Martin Mosnier

Publié 15/06/2016 à 10:31 GMT+2

EURO 2016 – En un an, d'Elbasan à Saint-Denis, Dimitri Payet a tout vécu en Bleu. Retour sur douze mois qui ont chamboulé sa carrière et l'ont fait passer par tous les états.

Dimitri Payet après son coup franc contre la Russie

Crédit: AFP

13 juin 2015 : La faillite individuelle

Dans le traquenard et la moiteur d’Elbasan, Dimitri Payet, remplacé à la pause après 45 minutes ratées en soutien d’Olivier Giroud, suit la même trajectoire que l’équipe de France, il sombre (défaite 1-0). Problème, son statut est fragile et sa prestation semble le condamner à un an de l’Euro. Didier Deschamps lui reproche son attitude sur le terrain et sa tendance à oublier les efforts collectifs notamment dans le repli défensif.
Circonstance accablante, ce n’est pas la première fois que le staff pointe ses carences dans le repli. Payet avait déjà grillé un joker lors d’une tournée sud-américaine en forme de fiasco en juin 2013. Ce 13 juin 2015, l’affaire semble entendue et son sort scellé en Bleu. “Dimitri, je le chambre souvent avec son match face à l’Albanie l’an passé“, répétait encore Patrice Evra vendredi soir dans les couloirs du Stade de France.

26 juin 2015 : Un départ pour West Ham et une polémique

Au terme d’une saison réussie, Payet quitte l’OM mais les deux camps s’affrontent par communiqués interposés. “L’agent réclamait une revalorisation colossale et immédiate du contrat de Dimitri Payet pour qu’il reste à Marseille“, dégaine d’abord l’OM. “La malchance a fait que le club était obligé de vendre et que le transfert de Gianelli Imbula a tardé. Donc c’est moi qui ai été sacrifié“, répond Payet. Il quitte alors l’OM de Bielsa pour le 12e de Premier League. Un choix qui semble d’abord guidé par des motivations financières plus que par des ambitions sportives.

19 septembre : West Ham bat City, Payet rayonne… et remet en cause les choix de Deschamps

Le Réunionnais ne rate pas son début de saison et met d’entrée la Premier League à ses pieds. Lors des six premières journées, il inscrit trois buts et délivre autant de passes décisives. West Ham s’offre Arsenal, Liverpool et Manchester City à l’extérieur dans le même intervalle et occupe la deuxième place du championnat anglais. Mais Didier Deschamps ne l’appelle pas pour la rentrée internationale.
Payet profite du Canal Football Club pour étaler son incompréhension : “J’ai l’impression que c’est plus compliqué pour certains que pour d’autres. J’ai du mal à comprendre ce que le sélectionneur attend vraiment de moi alors que je suis dans la meilleure période de ma carrière.” Une charge contre-productive : Deschamps n’aime rien moins que ceux qui s’épanchent dans les médias et ne supporte pas qu’on lui force la main. “Il a le droit de ne pas comprendre, ce n’est pas mon problème à la limite“, lui répond le sélectionneur. Ouch. Jamais les deux hommes n’ont semblé si loin l’un de l’autre.
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Dimitri Payet (West Ham) buteur contre Newcastle United en Premier League le 14 septembre 2015

Crédit: AFP

13 et 17 mars : Bijou à Old Trafford et retour en Bleu

Quatre jours avant la première liste de Deschamps en 2016, Dimitri Payet ciselle un bijou, un coup franc enroulé de 30 mètres, dans la lucarne de De Gea en Cup face à Manchester United. Son cinquième but en six matches. L’ancien Marseillais est en feu et Deschamps a l’intelligence de revoir son jugement. Il le sélectionne pour la dernière liste avec celle des 23. C’est une petite sensation. Payet jouera très gros aux Pays-Bas et face à la Russie.

25 et 29 mars : Epatant à Amsterdam, décisif au Stade de France

Dimitri Payet ne rate pas son double rendez-vous. S’il n’est pas décisif à Amsterdam face aux Pays-Bas, il a tout de suite pris les clés du camion. Enfin décomplexé en sélection, il signe son meilleur match en équipe de France. Ses coups de pied arrêtés sont des menaces constantes. Face à la Russie, il balance un coup franc sublime dans la lucarne d’Akinfeev. “Le coach m’a dit ce qu’il attendait de moi. On s’est dit les choses“, confie Payet. Le malaise est dissipé et Payet lancé vers l’Euro. L’absence de Mathieu Valbuena le couronne comme le spécialiste des coups de pied arrêtés en sélection.
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Dimitri Payet - Pays-Bas-France

Crédit: AFP

10 juin 2016 : L’homme fort des Bleus

Après une préparation réussie et un nouveau coup franc victorieux face au Cameroun, Payet démarre l’Euro dans la peau d’un titulaire. Si Paul Pogba et Antoine Griezmann étaient attendus comme les leaders de cette équipe de France, c’est Dimitri Payet qui la sort d’un mauvais pas face à la Roumanie (2-1). Une mine du gauche à la dernière minute permet aux Bleus de démarrer par un succès. Au sein d’un collectif emprunté, il a secoué le cocotier.
Avant d’affronter l’Albanie, son statut en équipe de France s’est affirmé et plus personne n’oserait contester sa place dans le onze. Il est l’homme fort de l’équipe de France. Et Didier Deschamps de conclure : “Dimitri a franchi un cap. Les qualités techniques, il les a toujours eues. Aujourd’hui, il est au niveau international. Il a fait ce qu’il fallait pour atteindre ce niveau et le maintenir.” Voilà comment Payet a resurgi de nulle part.
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