Bleus - Adil Rami n’est pas encore infaillible mais il a au moins retrouvé le sourire

On l’avait quitté à Metz un brin contrarié, la semaine dernière, visiblement remonté contre les journalistes. Après France-Ecosse, il s'était arrêté à plusieurs reprises près des micros simplement pour faire comprendre qu’il n’était pas content. Exemple :

Un confrère : "Adil, après une prestation délicate face au Cameroun, comment jugez-vous votre prestation de ce soir ?"

Adil Rami : "Je ne sais pas. Qu’en avez-vous pensé, vous ?" (il s’en va).

Un petit manège répété à trois reprises. Une attitude de défiance qu’il avait déjà adoptée lors de l'Euro 2012. En grande difficulté en Pologne et en Ukraine, Rami avait semblé traîner sa misère et sa mauvaise humeur durant plusieurs semaines et ses prestations ne l’avaient pas aidé à retrouver la banane. Ce samedi, dans l’atmosphère pourtant solennelle de l’amphithéâtre de Clairefontaine, Rami est apparu beaucoup plus détendu, sourire aux lèvres dès son arrivée sur l’estrade.

Sa prestation un peu plus convaincante face à la Roumanie est passée par là et a franchement détendu l’atmosphère. "Je suis satisfait parce que j’ai fait mon taf (sic)", a jugé Rami. "On me demande de défendre, de gagner des duels. C’est ce que j’ai fait. Je vais essayer d’être le plus régulier possible."

Quelle mouche l’avait donc piqué dans les couloirs de Saint-Symphorien ? "Recevoir des critiques, c’est pas facile", s’est-il expliqué samedi. Mais le Sévillan n’a pas voulu s’attarder sur ce léger malaise et préféré diffuser sa positive attitude : "Je reste confiant", a-t-il enchaîné. "Je n’ai rien à perdre par rapport à mon parcours. Je reviens de très loin. Je suis en équipe de France. Je fais partie d’une grande famille donc je suis heureux."

Malgré de nets progrès, Rami n’est pas encore souverain sur le terrain, loin de là, et ne dégage pas la sérénité que réclame son poste. Mais, au moins, il va mieux et semble moins nerveux loin des pelouses. "Après le Cameroun, je savais ma prestation était très moyenne", a-t-il répété ce samedi. "Mais j’étais serein parce que je savais que je pouvais m’améliorer. Je pense qu’il y a du mieux. Je reste tranquille."

Quitte à surjouer un brin, il a assuré que "Rami l’ambianceur n’était jamais parti" et l’a prouvé. Taquin, il a accusé les journalistes de l’avoir dérangé durant Suisse-Albanie avant de répondre en italien à un confrère transalpin. Un élan rapidement stoppé par le chef de presse des Bleus : "Je rigole, c'était juste pour montrer que je parle plusieurs langues", s’est-il justifié dans un grand éclat de rire. Et quand il lui fut signifié que sa conférence de presse prenait fin, il l’a regretté : "Oh ?", frustré que l'entretien soit écourté. Rami est définitivement de retour.