Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Défense, Schweini, Müller : les clés de l'échec allemand

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 08/07/2016 à 01:18 GMT+2

EURO 2016 - Battue (0-2) en demi-finale par la France, l'Allemagne est tombé dans le dernier carré d'un championnat d'Europe pour la troisième fois de suite. Voilà désormais 20 ans que les Allemands n'ont plus remporté un Euro. Mais, face aux Français, il manquait trop à la Mannschäft pour se hisser une 7e fois en finale. Voici les quatre clés d'un échec plutôt inattendu…

La détresse de Thomas Müller et de Bastian Schweinsteiger après la défaite face à la France

Crédit: Panoramic

Une défense trop inexpérimentée

Privé d'Hummels, suspendu, Joachim Löw a dû faire des choix avant cette demi-finale. Mustafi ou Höwedes ? Le sélectionneur a finalement privilégié Benedikt Höwedes aux côtés de Jérome Boateng. Si le joueur de Schalke 04 a déjà joué les six rencontres de cet Euro, il n'a été titulaire qu'à une seule reprise en défense centrale. C'était face à l'Italie lorsque les Allemands avaient joué en 3-5-2. Certes habitué à la défense centrale en club, Höwedes n'a que très peu d'automatismes avec Boateng et cela s'est vu ce jeudi face aux déplacements des attaquants français.
picture

Manuel Neuer, Jérome Boateng et Benedikt Höwedes face à la France

Crédit: Panoramic

Ajoutez à ceci la titularisation face à la France de latéraux peu ou pas habitué au haut niveau : Ainsi, Joshua Kimmich, à 21 ans, n'a qu'une seule année professionnelle derrière lui, et Jonas Hector n'a lui jamais connu de compétition internationale, en club comme en sélection. Alors que la défense était un point fort des Allemands, celle-ci était beaucoup trop expérimentale pour tenir face à la fougue et le talent d'Antoine Griezmann.

Un Schweinsteiger à la dérive

Pour participer à ce qui sera sans doute son dernier Euro, Bastian Schweinsteiger s'était battu pour revenir de sa blessure au genou en janvier. Et s'il y est parvenu, le milieu de Manchester United fut le symbole de la chute allemande. Remplaçant en début de compétition, "Schweini" a profité de la blessure de Khedira pour jouer face à l'Italie et face à la France. Décevant en quart de finale avec notamment un tir au but complètement raté, Schweinsteiger a malgré tout été titularisé face aux Français. Et, encore une fois, il est passé au travers.
picture

La main de Bastian Schweinseiger face à la France

Crédit: Panoramic

Après vingt minutes sans erreur ni génie, le milieu allemand a commencé à peiner physiquement dans un rôle de pointe basse auquel il n'est pas vraiment habitué. Et, d'un geste aussi incroyable qu'inutile, il s'est jeté sur un corner, main en avant, pour dévier une tête d'Evra et concéder un penalty largement évitable (45e). Une erreur qui a complètement relancé l'équipe de France et marqué le début la chute de la Mannschäft. Incapable d'accélérer le jeu de l'Allemagne, parfois un peu timoré dans ses choix de passes, Schweinsteiger a illustré à merveille - pour son plus grand malheur - les difficultés de son équipe.

Un banc plus que décevant

Hummels suspendu après un énième carton jaune reçu face à l'Italie, Gomez et Khedira blessés contre la Squadra, c'est peu dire que l'Allemagne était diminuée pour cette demi-finale. Mais, contrairement à ce que la qualité du groupe amené pour cet Euro par Joachim Lôw laissait supposer, remplacer ces trois hommes était trop compliqué. Il n'y avait pas un défenseur, un milieu et un attaquant de haut niveau sur le banc allemand. Du moins, pas ceux qui ont eu leur chance.
picture

Joachim Löw, sans solution sur le banc de l'Allemagne

Crédit: Panoramic

En défense, ni Höwedes titularisé, ni Mustafi entré en cours de match à la place de Boateng… blessé (!), n'ont démérité véritablement mais n'est pas la charnière Hummels-Boateng qui veut. Pourtant fourni au milieu de terrain, Joachim Löw n'est pas parvenu à trouver la solution à la blessure de Khedira. Ni Can, à l'exception des vingt premières minutes, ni Schweinstieger n'ont eu l'impact nécessaire dans l'entrejeu alors que Weigl n'a pas eu sa chance. Et avec un seul véritable attaquant dans les 23, comment pallier efficacement la blessure de Gomez ?

Müller, symbole de choix offensifs inefficaces

En l'absence de Gomez, Joachim Löw avait plusieurs joueurs pour occuper la pointe de l'équipe allemande. Qui de Müller, Götze, Podolski voire Schürrle allait jouer ? En toute logique théorique, c'est le buteur du Bayern Munich qui a été préféré. Pourtant l'Euro de Müller était jusqu'ici - au bas mot - une catastrophe. Zéro but, beaucoup de gâchis et de raté… Alors, oui, Löw n'avait de toute façon pas de choix évident. Mais en alignant le joueur du Bayern en pointe, le sélectionneur allemand a changé le 4-2-3-1 qui fonctionnait pour un 4-3-3 avec Özil sur un côté, lui qui n'est jamais aussi bon que dans l'axe.
Si le choix d'un faux-neuf comme Götze aurait probablement été pire encore vu les performances du buteur de la finale du Mondial 2014 depuis le début de la compétition, pourquoi ne pas avoir essayé un Podolski ou un Schürrle toujours efficaces en sélection ? Ou même entourer Müller d'ailiers rapides avec un Sané ? Sans idée, sans appui devant et sans vitesse, le jeu allemand s'est vite essoufflé face à la solidité de la défense française et a complètement explosé en seconde période. Avec autant de talent, la Mannschäft se devait de faire mieux. Joachim Löw aussi…
picture

Thomas Müller n'a pas eu le rendement attendu face à la France

Crédit: Imago

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité