Epargnée, la France ne doit sous-estimer personne... notamment l'Albanie

Jamais deux sans trois ? Pays organisateur, la France a pris l'habitude de s'imposer à domicile après avoir remporté les deux dernières compétitions internationales disputées sur son sol, l'Euro 84 et la Coupe du monde 1998. Suffisant pour propulser l'équipe de Didier Deschamps parmi les principaux prétendants au titre de ce championnat d'Europe avec l'Allemagne, championne du monde en 2014, et l'Espagne, double tenante du titre.

Les Bleus peuvent s'appuyer sur une campagne assez prometteuse au Brésil il y a deux ans avec une courte défaite en quart de finale face aux Allemands, futurs vainqueurs de l'épreuve (1-0), pour se montrer à la hauteur de leurs ambitions. Reste à savoir s'ils ne vont pas payer une préparation compliquée par quelques défections de marque (Benzema, Varane, Diarra…). L'appui du public français devrait les aider dans cette optique.

Elle fait partie des novices de ce championnat d'Europe, mais l'Albanie ne débarque pas en France en touriste. Les Albanais ont fait belle impression lors des éliminatoires en prenant la deuxième place de leur groupe derrière le Portugal et devant le Danemark et la Serbie. Si elle se présentera dans ce championnat d'Europe sans expérience dans un grand rendez-vous international, la formation de Gianni de Biasi a cependant des arguments pour inquiéter la Roumanie, la Suisse et même l'équipe de France, qui s'était inclinée à Elbasan en amical il y a un an (1-0). La voir au deuxième tour de l'épreuve serait une grosse surprise. Mais ce n'est pas impossible.

Si le match d'ouverture entre la France-et la Roumanie est forcément très attendue, l'affiche de ce groupe A est plutôt le duel entre les Bleus à la Suisse le 19 juin à Lille. C'était déjà l'affiche du groupe E de la Coupe du monde il y a deux ans. Et elle c'était soldée par une victoire éclatante de l'équipe de France (5-2). La Nati, menée 5-0 jusqu'à 10 minutes de la fin, n'a certainement pas oublié cette humiliation et fera vraisemblablement meilleure figure face aux Tricolores.

La France en attend monts et merveille. Elle voit souvent en lui l'homme qui guidera le football tricolore vers un nouveau sacre international, comme Michel Platini en 1984, et Zinédine Zidane en 1998 et 2000. Peut-être trop, même si les attentes sont loin d'être injustifiées pour un tel talent. Paul Pogba n'a pourtant que 23 ans, mais il a déjà fait l'étalage de ses exceptionnelles qualités sous le maillot de la Juventus, club avec lequel il reste sur quatre titres de champion d'Italie, et dont il est devenu un élément incontournable. Sous la tunique des Bleus en revanche, il n'a pas toujours fait l'unanimité. Cet Euro 2016 en France tombe à point nommé pour lui offrir l'opportunité de s'imposer comme le leader tant attendu de la sélection française.

Ce ne s'annonce pas simple d'inscrire des buts à la Roumanie. Avec seulement 2 buts encaissés en 10 rencontres, les Roumains ont terminé les éliminatoires avec la meilleure défense du plateau. Leur gardien, Ciprian Tatarusanu, affiche un ratio remarquable de 91,7% de tirs arrêtés durant cette phase de qualification. Reste à savoir si l'arrière-garde roumaine saura inverser une tendance en maintenant une telle efficacité défensive pendant l'Euro. En 13 matches dans cette compétition, elle n'a en effet préservé son but inviolé qu'une seule fois. Face à un adversaire qu'elle va d'ailleurs retrouver en phase de poules : la France. C'était en 2008 (0-0).

Pour avoir été capitaine des Bleus lors des deux sacres internationaux de l'équipe de France (1998 et 2000), Deschamps sait particulièrement bien que le premier pas vers un titre, c'est de croire en ses chances.