Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Equipe de France : Donner les clés aux jeunes, est-ce bien raisonnable ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 23/03/2016 à 23:19 GMT+1

Avec Anthony Martial et Kingsley Coman, notamment, la France possède deux jeunes pousses des plus prometteuses. Didier Deschamps peut-il leur donner les clés de l’attaque tricolore en vue du Championnat d'Europe des Nations ? Ce n’est pas forcément farfelu. Loin de là, même.

Coman et Martial face à l'Allemagne

Crédit: Panoramic

Le talent n'a pas d'âge. On ne sait plus trop qui a dit ça en premier. Indice : ce n’est pas Didier Deschamps. Mais cela ne veut pas dire que le boss des Bleus pense le contraire. Jeudi dernier, pour sa dernière liste avant LA liste, le sélectionneur de l'équipe de France a de nouveau fait appel à quelques jeunots à côté de qui Paul Pogba ou Raphaël Varane font - déjà - office de vieux routiers et d'internationaux accomplis, ce qu'ils sont d'ailleurs devenus à 23 ans ou pas loin (ndlr : Varane les aura le 25 avril).
Ces petits jeunes sont au nombre de deux, Anthony Martial (20 ans) et Kingsley Coman (19). Deux sur 23, ce n'est pas une révolution. Certes, mais ces deux-là ont la particularité d'être dans les clous pour jouer plus qu'un rôle d'appoint lors du prochain Championnat d'Europe des Nations (10 juin au 10 juillet). Surtout si l'horizon sportif de Karim Benzema reste bouché après le 15 avril, date limite choisie par Noël Le Graët pour trancher sur le cas de l’avant-centre des Bleus.
Il n'est pas complètement délirant d'imaginer les Français lancer l'aventure face à la Roumanie, le 10 juin prochain, avec, de gauche à droite ou dans le sens que vous le souhaitez, la triplette Martial - Griezmann - Coman. Soit une moyenne d'âge à 21 ans et des poussières pour un trio d’attaque détonant. Une question s'impose : peut-on gagner un Euro ou toute autre grande compétition en donnant les clés de son attaque à des joueurs aussi "neufs" ?
L'âge n'est pas un souci
Deschamps n'a pas peur de la jeunesse. "Durant la Coupe du monde, on avait 8 ou 9 joueurs de moins de 25 ans, a-t-il rappelé lundi en conférence de presse. Pour moi, l’âge n’est pas un souci." Il est d'autant moins problématique que l'équipe de France, dans sa composition actuelle, présente une moyenne d'âge de 28 ans. Pour donner quelques repères, l'Allemagne a remporté la Coupe du monde 2014 avec un groupe qui avait 26 ans de moyenne d'âge, mais avec, il est vrai, un vécu incomparable à celui des Bleus de 2016. L'Espagne en a fait autant quatre ans plus tôt à 26 ans et 4 mois. Et les 22 Bleus de 1998 étaient âgés en moyenne de 27 ans et 3 mois. Avec deux petits jeunes qui faisaient baisser la moyenne devant : Thierry Henry et David Trezeguet. S'ils n'ont pas joué un rôle majeur jusqu'au bout, les deux de Monaco n'ont pas donné leur part au chien. Notamment lors d'une séance de tirs au but face à l’Italie où l'insouciance de leurs 20 ans n'avait pas desservi les futurs champions du monde.
picture

David Trezeguet Thierry Henry

Crédit: Imago

Faire confiance aux jeunes, c'est un risque. Mais il est plus calculé qu'il n'y paraît. Il suffit d'écouter Didier Deschamps pour s'en persuader. "Je n’ai pas de problèmes avec les jeunes. Le talent, la maturité n’ont pas d’âge. A 20 ans, certains peuvent être matures. A 30, certains ne le seront jamais." Bon point. Surtout, il ne faut pas confondre jeunesse et manque de vécu. On peut être jeune et expérimenté. L'un n'empêche pas forcément l'autre. Surtout aujourd'hui où les jeunes pousses brillantes sont bien plus exposées qu’elles ne l'étaient il y a encore une décennie ou à l'époque des Bleus de Jacquet. Paul Pogba vient de souffler sa 23e bougie, il a déjà une Coupe du monde dans les pattes et une finale de Ligue des champions derrière lui.

L'exemple Martial

Prenez également Anthony Martial. Sa carrière est naissante. Mais son parcours est déjà le gage d'une assurance : jouer à Manchester United à 20 ans et vivre tous les jours dans un univers ultra-concurrentiel n'est pas anodin. Même chose pour Kingsley Coman, qui se frotte quotidiennement à ce qui se fait de mieux. Sur le terrain. Et sur le banc, où Pep Guardiola est aussi protecteur qu’exigeant envers ses joueurs.
Si cela ne gomme pas totalement les imperfections inhérentes à la jeunesse, cela offre des garanties, que Didier Deschamps a aperçues face à l'Allemagne en novembre dernier (2-0). Notamment avec Martial. Si le Mancunien n'avait pas tout réussi en première période, il l'avait conclue sur une action de très grande classe qui avait amené le premier but. Jamais, il ne s'était laissé submerger par une quelconque frustration et n’avait eu de cesse de remettre le couvert. L'insouciance de ses 20 ans ? Sans doute un peu de ça. "La jeunesse n’a pas que des défauts", résume Didier Deschamps. Elle a même beaucoup de qualités. Et ne demande qu’à le prouver.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité