Euro 2016 : L’antisèche : Au moins, c’est clair, la Belgique n’est pas bonne à faire le jeu

Comme souvent lors de cet Euro, la première période de ce Belgique-Irlande s’est révélée insipide. Face à un bloc irlandais en place mais sans idée, les Belges ont manqué d’imagination pour créer des décalages. Et lorsque ceux-ci ont été faits, c’est à la finition que les hommes de Marc Wilmots ont pêché.

Disposés en 4-2-3-1 après leur défaite inaugurale contre l’Italie (2-0), les coéquipiers de Thibaut Courtois ont su faire la différence grâce à un exploit de Kevin De Bruyne. Une fois le score ouvert, les Irlandais ont laissé des espaces. Il n’en fallait pas tant pour que Hazard et consorts en profitent et se régalent grâce à des contres rondement menés.

Auteur d’un doublé en seconde période, Romelu Lukaku a su renverser la vapeur après une première mi-temps très compliquée où il a accumulé les mauvais choix et ne s’est jamais retrouvé en position de frappe. Lukaku, des buts et des larmes et lui assure quasiment une place de titulaire pour la suite.

Passeur décisif sur l’ouverture du score, Kevin De Bruyne, enfin aligné dans l’axe, a été souvent juste et a donné un peu de liant à l’attaque belge. Encore auteur d’une excellente rentrée, Mertens a apporté du dynamisme tandis qu’Eden Hazard a enfin été décisif avec une passe pour Lukaku.

Pas grand monde à mettre en avant côté irlandais. Si Brady a été actif sur son côté gauche, c’est bien la seule satisfaction du soir. À l’inverse, Hendricks est complètement passé à côté.

L’Irlande méritait mieux au Stade de France contre la Suède (1-1) tant les joueurs de Martin O’Neill avaient dominé les coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic. Ce samedi, c’est un tout autre visage qu’ils ont montré. Malgré leur solidité défensive en première période, les Irlandais n’ont jamais tenté de se projeter et ont eu toutes les peines du monde à s’approcher des buts de Thibaut Courtois. La preuve, ils n’ont cadré aucun tir lors de cette rencontre. Décevant.

En marquant un doublé ce samedi, Romelu Lukaku est devenu le sixième joueur de l’histoire belge à marquer à la fois dans un Mondial et un Euro.

Provocatrice, l’interrogation mérite d’être posée. Bien sûr, la Belgique possède de vrais joueurs de football à même de créer face à une défense regroupée. Il n’empêche, un peu à la manière de l’équipe de France, la Belgique manque de liant et d’expression collective pour faire la différence. L’ouverture du score de Lukaku, grâce à un exploit personnel de De Bruyne, a ouvert des espaces et a permis aux attaquants belges d’en profiter pour gonfler le score.

Dès lors, difficile de dire que vaut réellement cette Belgique. Si Wilmots a tenté un coup tactique en passant en 4-2-3-1 au coup d’envoi, cela n’a pas réellement amélioré le jeu belge, souvent trop latéral. Il n’empêche, cette Belgique pourrait encore grandir dans cet Euro. A mesure qu’elle avancera dans la compétition, elle pourra laisser le ballon à ses adversaires qui voudront la possession et exploser en contre. Car c’est désormais une certitude, c’est bien dans ce domaine qu’elle excelle.