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Euro 2016 - Le pays de Galles à l’Euro, le plus beau des hommages à Gary Speed

Pierre-Alexandre Conte

Mis à jour 09/06/2016 à 10:03 GMT+2

EURO 2016 - En charge du Pays de Galles depuis 2012, Chris Coleman a eu la lourde tâche de succéder à Gary Speed, retrouvé pendu à son domicile en novembre 2011. Une situation particulièrement difficile, négociée avec beaucoup de doigté par l'ancien manager de Fulham. Avant de permettre à sa sélection de se qualifier pour l’Euro. Une première dans une compétition internationale depuis 1958.

Gary Speed

Crédit: AFP

Il y a des successions plus faciles que d’autres à assurer. Lorsque Gary Speed est retrouvé mort à son domicile en novembre 2011, l’ensemble du Pays de Galles pleure l’un de ses héros. Celui qui avait porté à 85 reprises le maillot des Dragons en était alors devenu le sélectionneur, auréolé d’une légitimité que seul Ryan Giggs semblait en mesure de lui contester un jour. Sa disparition, dix rencontres seulement après avoir pris ses fonctions, a mis un coup d’arrêt brutal aux espoirs de toute une nation.
Nommé sélectionneur le 19 janvier 2012, Chris Coleman tourne ses premières pensées vers son ami qu’il a connu à l’âge de 10 ans : "Nous sommes tous encore choqués par ce qui est arrivé et nous sommes encore en deuil." Avant de poursuivre : "La seule manière de redonner le sourire à nos fans est de continuer à gagner des matches. Cela ne va pas être évident mais j’y suis préparé."
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Chris Coleman, sélectionneur du Pays de Galles, le 25 mai à l'entrainement

Crédit: AFP

Le traumatisme serbe

Force est de constater que si Chris Coleman est prêt à remonter la pente, ses joueurs, eux, éprouvent plus de difficultés à afficher les mêmes dispositions mentales. Sous ses ordres, le Pays de Galles débute sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2014 de la pire des manières. Après un revers initial à domicile contre la Belgique (0-2), le 7 septembre 2012, les coéquipiers de Gareth Bale enchaînent avec une défaite particulièrement humiliante en Serbie quatre jours plus tard (6-1).
De quoi donner des envies au sélectionneur de quitter son poste, comme il le révèlera des mois après le désastre : "J’avais des doutes sur ma capacité à faire ce travail après le match en Serbie. Nous avons lamentablement chuté. En tant que joueur et manager, cela a été le pire moment de ma carrière. J’ai touché le fond. J’ai fait face à des situations difficiles dans des clubs où tu perds un match ou une série de rencontres. Mais nous n’avons pas juste perdu en Serbie, nous nous sommes embarrassés nous-mêmes et quand vous faites cela, vous embarrassez votre pays. Je n’avais jamais ressenti cela avant."
Mais Chris Coleman restera. Et si le Pays de Galles n’ira pas au Brésil après avoir terminé à l’avant-dernière place de son groupe de qualification derrière l’Ecosse, la Serbie, la Croatie et la Belgique, certains matches rendront vivant l’espoir d'un redressement. Une tendance qui se confirmera rapidement après le Mondial.

La recette : Bale combiné à une défense de fer

L’Euro à 24 équipes représentait évidemment une opportunité unique pour les Gallois, qui n’avaient jusqu’ici participé qu’à une seule grande compétition internationale dans leur histoire : la Coupe du monde 1958. Pour corriger le tir et se frayer un chemin jusqu’en France, Chris Coleman et ses Dragons vont s’appuyer sur deux éléments forts. Le premier d'entre eux se nomme Gareth Bale.
A 26 ans, le joueur du Real Madrid a tenu un rôle majeur au sein de sa sélection en inscrivant plus de 60% des buts de celle-ci lors de la campagne de qualification. Soit sept sur onze. Si l’on ajoute à ce total ses deux passes décisives, l’ancienne star de Tottenham a été impliquée dans plus de 80% des réalisations de son équipe. Tout simplement phénoménal.
L’autre atout de la sélection de Chris Coleman réside dans sa défense. En dix rencontres, le Pays de Galles n’a encaissé que quatre petits buts, réalisant au passage sept clean sheets. Ce qui en fait la quatrième meilleure défense des qualifications derrière l’Angleterre (3), l’Espagne (3) et la Roumanie (2), à égalité avec l’Ukraine. Une performance de taille qu’il faut toutefois légèrement nuancer au regard de la faible adversité présente dans la poule.
Les Gallois ont ainsi terminé deuxièmes, à deux points de la Belgique, devant la Bosnie-Herzégovine, Israël, Chypre et Andorre. Pas de quoi donner des garantis pour le futur. Chris Coleman et ses hommes se raccrocheront toute même aux résultats réalisés contre les Diables Rouges. A savoir un nul à Bruxelles (0-0) et un court succès à Cardiff (1-0).
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Gareth Bale au duel avec Tal Ben Haim lors d'Israël - Pays de Galles en qualifications à l'Euro 2016

Crédit: Panoramic

Un supplément d'âme

Pour le Pays de Galles, l’Euro français s’annonce chargé en émotion. Sur le plan symbolique, vis-à-vis de Gary Speed. Mais aussi sur le plan sportif, car le groupe B, celui dans lequel figurent les coéquipiers de Gareth Bale, compte aussi le voisin anglais. Ce duel fratricide, les deux pays l’attendent évidemment de pied ferme. Les joueurs de Chris Coleman aussi, avec, certainement, un peu plus d'impatience que leurs adversaires. La quasi intégralité des cadres de l’équipe, du gardien Wayne Hennessey (Crystal Palace) au défenseur Ashley Williams (Swansea), en passant par les milieux Aaron Ramsey (Arsenal), Joe Allen (Liverpool) et Andy King (Leicester) évoluent en effet en Premier League.
Avec la Russie et la Slovaquie comme autres opposants, les Gallois ont une réelle chance de sortir de la poule. Pour y parvenir, ils pourront en prime compter sur tout un pays. Et même un peu plus que cela.
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