Euro 2016 : Le rendez-vous de leur vie

Cette fois, c'est l'heure. Le Championnat d'Europe des Nations en France n'est plus une promesse : il est enfin une réalité. Dès ce soir au Stade de France, vers 21 heures et après une cérémonie d'ouverture qui aura donné le ton, le coup d'envoi de l'Euro 2016, quinzième du nom, sera solennellement donné.

Ce sera le début d'un mois complètement foot : 24 équipes, 51 matches et un trophée remis aux 23 heureux élus le 10 juillet. Ce sera aussi au Stade de France. Ce sera aussi les Bleus ? Le chemin est long mais tout un pays - qui n’a pas souvent été à la fête entre novembre et aujourd'hui - va souffler très fort dans le dos de la bande à DD.

Depuis la finale de la Coupe du monde 2006 et le crépuscule de la génération Zidane, jamais la France n'a été autant réunie derrière son équipe nationale. Parce qu'il y a eu Knysna. Parce que les désillusions ont succédé aux déceptions. Et la défiance, conséquence ultime de ces années sombres, fut le lot quotidien des internationaux français. Patrice Evra, 35 ans et de toutes compétitions depuis 2008, en sait quelque chose.

Il pourrait sans doute en parler des heures. Mais le moment n'est pas venu. Ou, plutôt, il est désormais dépassé : l'équipe de France a l'occasion d'écrire une nouvelle histoire. La sienne. Et, soyons fous, d'imiter les pionniers de 1984 et les rois du monde de 1998. Ce serait beau. Ce sera dur, assurément, parce que cet Euro a beau être celui de l'Hexagone, il n'est pas encore celui des Bleus.

Si Hugo Lloris veut succéder à Michel Platini et à Didier Deschamps - qui, soit dit en passant, reviendrait bien faire un petit tour dans la tribune présidentielle du Stade de France dix-huit après son précédent passage -, il devra exhorter ses vingt-deux partenaires à donner le meilleur d'eux-mêmes. Cet Euro, c'est le rendez-vous d’une vie. De leur vie.

C'est sans doute le moment dont Gareth Bale rêvait quand il était gamin. Lui, le futur international gallois, n'avait jamais vu son pays disputer une compétition internationale. Et il n'imaginait peut-être jamais s'asseoir à un tel banquet, parce longtemps réservé aux géants du continent. Et puis Platini est passé par là : de 16, l'Euro est passé à 24 équipes. Comme le pays de Galles, l'Irlande du Nord, l'Islande, la Slovaquie et l'Albanie se sont engouffrés dans cette brèche aux allures d’aubaine. Leur fraîcheur ne fera pas de mal à l'Euro. Elle sera peut-être sa force.

Eux ne rêvent pas. Ils brisent les rêves. Eux, ce sont les Allemands et les Espagnols. Les premiers sont champions du monde en titre. Les seconds ont remporté les deux derniers Championnats d'Europe et le Mondial 2010. C'est simple : rien ne leur échappe depuis huit ans. De Marseille à Lille, en passant par Toulouse ou Paris, l'Allemagne et l'Espagne trimballeront leurs ambitions et leur désir d'aller chercher un quatrième trophée Henri-Delaunay le 10 juillet au Stade de France.

Sur le chemin, et avec un peu de chance, ils trouveront le soleil, celui-là même qui a déserté la France depuis de longues semaines. Ils croiseront assurément des outsiders envieux. Portugais, Anglais, Belges et bien d'autres en ont assez de vivre dans l'ombre et revendiquent leur part de lumière.

Leurs arguments ? L'ambition. La faim. Les grands joueurs aussi. De Cristiano Ronaldo à Eden Hazard, en passant par Zlatan Ibrahimovic, Wayne Rooney ou encore Robert Lewandowski, les stars de la Ligue des champions seront toutes là. En vrai, près de chez vous. Et ça, ce n'est plus une promesse. Mais une réalité. Profitez-en.