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Euro 2016 - Pour Paul Pogba, c'est (déjà) l'heure

Maxime Dupuis

Publié 09/06/2016 à 13:02 GMT+2

A 23 ans, Paul Pogba s'apprête à disputer l'Euro à la maison. Comme ses 22 partenaires. A ceci près que le milieu de terrain de la Juventus Turin porte sur ses épaules une bonne partie des espoirs bleus. Son histoire tricolore s'écrit du 10 juin au 10 juillet.

Paul Pogba (France)

Crédit: AFP

27 juin 1984. 12 juillet 1998. 2 juillet 2000. Trois dates. Autant de morceaux d’histoire et de bravoure. 10 juillet 2016 ? Une promesse. Et rien d’autre à cette heure. Le sommet et la ligne d’arrivée sont à peine perceptibles alors que l’équipe de France s’apprête à gravir une première colline qui n’a rien d’une cime. La Roumanie, vendredi au Stade de France, est juste un passage obligé, ni plus ni moins. Nouveau numéro sur le dos, le 15, bâton de pèlerin en main, Paul Pogba va l’emprunter avec ses partenaires. Avec une mission qui lui est dévolue, à défaut de lui être imposée : le milieu de terrain devra ouvrir la marche et montrer la voie.
Paul Pogba n’est pas Michel Platini. Il n’est pas non plus Zinédine Zidane. Et il ne sera jamais l’un de ces deux illustres internationaux français. Parce que, ballon au pied, Pogba n’a rien à voir avec eux. Il n’est ni le 9 et demi qu’était Platoche. Ni la machine à sublimer un collectif qu’était Zizou. Il est Pogba et, n’en déplaise à ceux qui l’ont prématurément et assez curieusement comparé à son plus récent prédécesseur à Turin, c’est déjà beaucoup. Le jeune et brillant piémontais (23 ans) possède ses qualités propres. La question est désormais de savoir si elles feront de lui un "fuoriclasse" ? Ce joueur d’exception dont la France n’a jamais pu et su se passer.

La France vit et meurt par le génie

Trois trophées, deux joueurs d’exception : ça vous semble réducteur ? On va vous faire une confidence : ça l’est. Il n’en reste pas moins que c’est une vérité parce que les faits sont têtus. L’histoire de l’équipe de France est ainsi écrite : jamais, depuis 112 ans et les premiers pas des Coqs en Belgique, la sélection nationale n’a tutoyé les sommets sans un footballeur à part. Ajoutez qu’avec Raymond Kopa - le troisième larron -, elle s’en est approchée. Le reste du temps, elle n’a jamais atteint le firmament et en a même souvent été très éloignée. Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, ça ne change rien à l’affaire : la France vit et meurt par le génie de ses joueurs d’exception.
L’équipe de France de Didier Deschamps en possède-t-elle un dans ses rangs ? C’est possible. Mais elle ne le sait pas encore. Tout au moins, elle ne peut l’avancer avec certitude car ce sont les actions et non les promesses qui valident une telle réponse. Pour autant, de loin comme de près, le seul Bleu qui se rapproche de ce portrait-robot se nomme Paul Pogba. Si Antoine Griezmann possède la palette pour se hisser tout en haut, le Turinois a ce quelque chose en plus. Ce petit truc que le commun des footballeurs ne possède pas. Une aisance, une légèreté et une facilité qui s’apparentent à un don. Et qui, jusqu’ici, n’ont pas toujours servi sa cause. Si Paul Pogba dégouline de talent, il glisse parfois sur ses épaules. Comme les événements.
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Antoine Griezmann et Paul Pogba avec les Bleus

Crédit: AFP

Un coup, c’est oui…

Les deux matches de préparation que viennent de disputer les Bleus - face au Cameroun et contre l’Ecosse - ont parfaitement cristallisé la trajectoire récente du jeune tricolore (31 sélections). Avec Pogba, un coup, c’est oui. Un coup, c’est non. Et c’est comme ça depuis la fin de la Coupe du monde 2014, où il fut, faut-il le rappeler, élu meilleur jeune joueur de la compétition.
Les vingt-trois mois suivants suivant sa première représentation mondiale, Paul Pogba a donné l’impression d’avancer à son rythme. Et de stagner maillot de l’équipe de France sur le dos, avec lequel il n’a plus marqué depuis octobre 2014. Personne ne lui en tiendra rigueur si le prochain mois est celui du grand bond en avant.
Une compétition à la maison, ça s’apparente au rendez-vous d’une vie. Même quand on a 23 ans, un âge où les impairs sont aussi vite faits qu’excusés. En 1984, Platini avait 29 ans. Zidane, 26 en 1998. Même si la trajectoire de Paul Pogba a vite épousé la route des sommets, il n’a pas engrangé le vécu et l’expérience des deux plus grands joueurs de l’histoire du foot français à l’heure où le grand frisson lui est promis. On ne choisit pas toujours son heure. Mais quand l’histoire passe à portée de main, il n’est jamais trop tôt pour la saisir.
Paul Pogba Stats
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