Evra sur Payet : "Je vous en supplie, ne vous enflammez pas sur Dimitri"

EURO 2016 – Patrice Evra s’arrête rarement devant les micros après les matches. Ce vendredi, il a déroulé son analyse et fait du cas par cas. Il n’a pas oublié de revenir sur son erreur et prévient : la star, c’est l’équipe, pas Dimitri Payet.

Patrice Evra avec Dimitri Payet en équipe de France contre la Roumanie lors de l'Euro 2016

Crédit: AFP

Comment expliquer la fébrilité en début de match ?
P.E. : Sans se voiler la face, ça faisait deux ans qu’on n’avait pas joué de match officiel. Il y avait beaucoup d’appréhension, on a été très timides avant la pause. Mais il faut féliciter cette équipe roumaine. Plusieurs personnes pensaient que ça allait être facile. Avec ou sans la manière, il fallait les trois points. Je suis vraiment heureux et je vais bien dormir ce soir.
Est-ce que vous vous attendiez à une opposition aussi ambitieuse ?
P.E. : Ils sont venus nous chercher mais, oui, on s’y attendait. C’est le premier match, il y avait de l’appréhension. Mais j’ai aimé l’état d’esprit, on n’a rien lâché. On a débloqué le match avec un coup de génie de Dimitri. On a besoin de ces victoires même si je ne veux pas souffrir comme ça à tous les matches.
On a l’impression que l’équipe de France a souffert physiquement...
P.E. : J’avais l’impression qu’ils étaient à 12 sur le terrain même si c’était mieux en seconde période. Il y avait de l’appréhension et ça te fait consumer de l’énergie. Contre l’Albanie, on va plus se lâcher.
L’équipe était souvent coupée en deux. Est-ce ce déséquilibre qui vous a mis en danger ?
P.E. : On a beau être coupés en deux, N’Golo peut courir tout seul. Qu’on soit coupés ou pas, il faut le féliciter. On va essayer de corriger tout ça contre l’Albanie. Ils nous ont étouffés avec un pressing assez haut mais ils n’ont que deux actions franches.
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Patrice Evra avec l'équipe de France contre la Roumanie lors de l'Euro 2016

Crédit: AFP

Comment avez-vous jugé la défense centrale, qui inquiète depuis plusieurs semaines ?
P.E. : Il faut féliciter Adil et Laurent. Adil a été très critiqué mais il a fait un gros match. La charnière centrale a fait du bon boulot. Les Roumains ont couru partout mais ne nous ont pas vraiment mis en danger.
Encore une fois, c’est Dimitri Payet qui a débloqué la rencontre...
P.E. : Dimitri, je le chambre souvent avec son match face à l’Albanie l’an passé (rires). C’est le vrai Dimitri qu’on a vu aujourd’hui, celui qu’on aime. Aller en Angleterre, ça lui a fait du bien. Il a commencé à mettre des coups francs du milieu de terrain et est devenu la star à West Ham. Je lui ai dit que s’il avait le même rendement en Bleu, ce serait pareil. Il n’aurait qu’à lever le doigt. Mais je vous en supplie, ne vous enflammez pas sur lui. Vous l’avez fait avec la Pioche (ndrl : Pogba), avec Grizou (ndlr : Griezmann). La star, c’est l’équipe. Pas Dimitri, ni Paul ni Grizou.
Personnellement, comment jugez-vous votre prestation ?
P.E. : Je peux mieux faire. Je suis énervé de provoquer ce penalty pour mes coéquipiers. Mais on n’a rien lâché et j’ai continué de jouer mon football. Ma prestation ne m’intéresse pas. Je veux que les supporters soient fiers de nous et je crois qu’ils le sont ce soir.
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