France-Albanie - Cette fois, ils n'ont plus d'excuses : les Bleus doivent convaincre

Cette fois, l’excuse ne sera plus recevable. Cinq jours après avoir vaincu laborieusement la Roumanie (2-1), la France retrouve l’Albanie au Vélodrome. Son entrée en lice a assuré l’essentiel, la victoire, mais n’a pas dû rassurer Didier Deschamps. La fête annoncée a failli mal tourner. Depuis vendredi, les Bleus mettent tout sur le dos de la pression. Des bouches pâteuses de Giroud à l’énergie pompée par le contexte d’Evra, tous nous ont assuré que le plus dur était passé. Faut-il les croire ? La réponse viendra de Marseille ce mardi sur les coups de 23 heures face à l’équipe supposée la plus faible du groupe.

Avec déjà trois points en poche, les Bleus ont un parachute de secours. Une victoire assurerait quasiment de franchir ce premier tour et la France n’aurait plus qu’à disputer, probablement, la première place du groupe face à la Suisse. Tout sauf un luxe. Mais, cette fois, personne ne se contentera du résultat sec. Désormais, il faut convaincre. Dans l’expression collective, c’est une évidence, mais aussi individuellement. Antoine Griezmann et Paul Pogba, les deux stars du groupe, ont raté leurs débuts et leur cas a alimenté les débats depuis vendredi dernier. Voilà une belle occasion pour eux de s’offrir du répit… s’ils jouent.

Il leur faudra un bloc plus compact, des relances plus appliquées et un soutien plus dense au pauvre N’Golo Kanté. L’Albanie a le profil de la victime idéale. Vaincue par la Suisse samedi (1-0), elle offrira sensiblement les mêmes arguments que la Roumanie avec sans doute moins de talent offensif. Privée de Lorik Cana, dans un passé pas si lointain. Douze mois, ce n’est rien et c’est bien en juin 2015 que les Albanais avaient scellé la défaite la plus humiliante des Bleus sous l’ère Deschamps (1-0), quelques mois seulement après avoir accroché un nul à Rennes (1-1).

Cette défaite à Elbasan avait d'ailleurs bien failli . Deschamps est revenu sur ses positions, bien lui en a pris. Ce mercredi, toute l’attention sera focalisée sur le Réunionnais, ce qui n’est pas franchement une mauvaise nouvelle pour Pogba et Griezmann. Après ses débuts canon vendredi, le meneur de West Ham a un nouveau statut de leader offensif à assumer. Qui l’accompagnera en attaque ? C’est le grand mystère. . 4-3-3 ou 4-2-3-1 ? Le voile n’est pas encore levé. La défense, elle, est connue, ce sera la même que face à la Roumanie.

Parce qu’ils ont raté leur premier match et parce que l’attente n’en est que plus grande ce mercredi. Griezmann et Pogba font aujourd’hui partie de la crème de la crème. Le premier appartient au cercle très fermé des meilleurs attaquants du monde, le second a pris place dans le top 20 du dernier Ballon d’Or. Leur talent est au moins aussi immense que les promesses qu’ils soulèvent. Leur jeune âge ne les protègera pas éternellement. C’est à eux de prendre le pouvoir et de faire basculer cette équipe de France dans une autre dimension. S’ils jouent face à l’Albanie, ou même s’ils ne font qu’entrer en jeu, ils auront une occasion en or d’apaiser les critiques.

4/4. La France reste sur une défaite et un nul face à l'Albanie. Mais la vérité des matches amicaux est plus fragile et moins essentielle que celle de la compétition. Les deux sélections se sont affrontées à quatre reprises en match officiel pour quatre victoires des Bleus (11 buts marqués, un seul encaissé). Vu sous cet angle, ce deuxième match est un peu moins anxiogène.

1/11. Les Bleus n'ont perdu qu'un seul de leurs onze derniers matches disputés au Vélodrome. C'était face à l'Argentine de Diego Maradona, sélectionneur, et Lionel Messi, buteur ce soir-là (2-0, en février 2009).

8. Olivier Giroud a marqué au moins un but lors de ses six dernières titularisations (huit en tout). Il s'agit de la meilleure série pour un joueur de l'équipe de France depuis dix ans. Existe-t-il encore un supporter des Bleus susceptible de le siffler ?

L’équipe de France a bien changé depuis sa défaite à Elbasan. Son succès face à la Roumanie doit la libérer d’un fardeau et l’Albanie ne semble pas avoir les armes pour la contrarier dans ses plans.