France-Portugal : Antoine Griezmann, l’ailier virevoltant devenu tueur des surfaces

Où s’arrêtera-t-il ? A cette question, ni Didier Deschamps ni Diego Simeone ne peuvent y répondre. Lui-même ne le sait probablement pas tant sa mue en buteur racé s’est faite à vitesse grand V. Il, c’est Antoine Griezmann bien sûr.

Avec six buts en six matches lors de cet Euro, "Grizou" a d’ores et déjà tué la concurrence pour le titre de meilleur buteur de la compétition sauf si Nani ou Ronaldo sortent un match venu de nulle part. Mais le Griezmann buteur (déjà 41 buts cette saison) est finalement assez récent tant le joueur n’était pas prédestiné à terminer à ce poste-là.

Et dire qu’Antoine Griezmann a commencé sur un côté. Jugé trop frêle pour les centres de formation français, le jeune de Mâcon tente l’aventure en Espagne où la Real Sociedad l’accueille.

La suite n’est que l’irrésistible ascension d’un joueur bourré de talent. Formé à l’école espagnole, Griezmann base son jeu sur le mouvement, les déviations et le jeu court. A la Real Sociedad, il est aligné en tant qu’ailier et permet dès sa première saison au club basque de remonter en Liga.

Griezmann d’un côté, Carlos Vela de l’autre et la Real Sociedad s’offre un duo d’ailiers supersoniques. Le Français est actif mais n’affiche pas des statistiques ahurissantes à l’époque. Joueur de rupture, le Français excelle dans les 30 derniers mètres mais pèche un peu dans la finition même si sa dernière année au club basque marque une réelle évolution avec 23 buts inscrits.

C’est cette saison réussie qui finit de convaincre Diego Simeone de le recruter. Avec une idée bien précise en tête : rapprocher Griezmann le plus possible des buts. El Cholo l’explique d’ailleurs clairement à la signature du jeune homme : "Quand il sera plus proche de la cage, il explosera beaucoup plus en tant que footballeur. Cela prendra un certain temps de travail, mais il y a une grande prédisposition". Le tout avant d’ajouter que Griezmann "est beaucoup plus complet qu’un simple ailier".

La suite ne peut que lui donner raison. Aligné soit en soutien d’une pointe (Fernando Torres) soit seul en pointe, le Français aligne les pions et surprend. Au-delà du simple aspect comptable, il se met surtout à devenir décisif dans les moments importants. En quarts de finale de C1, par exemple, pour terrasser le favori barcelonais. En demi aussi face à un Bayern Munich complètement groggy.

Et puis, malgré une finale de C1 où son pénalty raté a pesé lourd dans la balance, l’Euro est arrivé. Et Griezmann a marqué. Encore et toujours. Histoire de dépasser les 40 buts sur une saison et d’achever un peu plus sa mue : désormais, Griezmann est un tueur des surfaces.