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L'antisèche : Deschamps-Griezmann, un sauveur sur le banc, un autre sur le terrain

Maxime Dupuis

Mis à jour 26/06/2016 à 20:49 GMT+2

EURO 2016 - Après une première période indigne d’un match de Championnat d’Europe, l’équipe de France a renversé l’Irlande (2-1), grâce à un doublé d’Antoine Griezmann. Le Madrilène a retiré une sacrée épine du pied des Bleus et de Didier Deschamps qui, une nouvelle fois, a eu le mérite de changer son fusil d’épaule à la mi-temps. Une décision salvatrice.

Didier Deschamps et Antoine Griezmann

Crédit: Eurosport

Le jeu : Deux matches en un

Didier Deschamps a cédé à la tentation. Positionner Blaise Matuidi à droite pour libérer Paul Pogba, plus à l’aise à gauche. L’effet s’est rapidement fait sentir, mais pas dans le sens escompté puisque le joueur de la Juventus Turin a concédé un penalty d’entrée. Bien "aidé", il est vrai, par une défense aux abois. Menés au score pour la première fois de l’Euro, les Bleus se sont retrouvés au cœur d’un océan d’impuissance. Entre mésententes en tout genre, manque d’imagination et des séquences de brouillon parfois surréalistes, ils n’ont jamais véritablement inquiété le mur blanc et vert.
Au retour des vestiaires, Didier Deschamps a pris le taureau par les cornes, remis Matuidi à gauche, lancé Coman à la place de Kanté. Le 4-3-3 est devenu un 4-2-3-1 avec un Griezmann recentré. Ce ne fut pas la révolution instantanée mais c’est ainsi que les Bleus ont renversé l’Irlande. En moins de quatre minutes, Antoine Griezmann a retourné une situation qui n’était pas loin d’être désespérée à la mi-temps. Puis ce fut le jour, après la nuit du premier acte. Les Irlandais se sont écroulés et les Bleus ont fini fort.
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Antoine Griezmann

Crédit: Panoramic

Les joueurs : De zéro à héros

Quand votre meilleur joueur n’est autre que votre gardien de but, ça n’annonce rien de bon. Ce fut le cas durant une bonne mi-temps, dimanche. Et puis, Hugo Lloris a fini par être suppléé par les copains, Antoine Griezmann en tête. Le joueur de l’Atlético Madrid n’avait certes pas été le plus mauvais en première période. Auteur d’un doublé, il fut étincelant en soutien d’Olivier Giroud au retour des vestiaires. Mention spéciale, aussi, à l’avant-centre des Bleus, géant dans le combat et fantastique passeur décisif sur le but du 2-1.
Dimitri Payet n’a pas été aussi lumineux qu’au premier tour mais sa vista et ses coups de patte, notamment celui qui a décalé Bacary Sagna sur l’égalisation française, n’ont pas de prix. Blaise Matuidi a retrouvé ses marques une fois à son poste. La défense centrale, elle, n’a vraiment pas rassuré, notamment un Adil Rami aux abois. Comme Kanté, il sera suspendu en quart de finale.

Ce qui aurait pu tout changer : Si l'Irlande avait mené 2-0...

Difficile de réaliser une plus mauvaise entame que celle de l’équipe de France. Un penalty concédé dès la deuxième minute, il ne pouvait pas arriver pire mésaventure à ces Bleus qui n’avaient (déjà) pas survolé les débats lors du premier tour. Ils ont toutefois su s'en relever pour arracher leur qualification. Mais aurait-ce été le cas si Hugo Lloris n'avait pas sorti la volée de Brady à la 21e minute ? La parade du capitaine tricolore a sans doute changé le cours de ce huitième de finale. A 2-0, pas sûr que les troupes de Deschamps auraient trouvé la force d'opérer un tel retour...

La décla : Patrice Evra

A la mi-temps, on n'avait pas peur mais on était plein de colère et de frustration. Les leaders ont parlé, le coach aussi. On avait confiance en nous. Dans les moments comme ça, c'est important de se dire "Faut pas déconner!" Combien de gens aimeraient être à notre place? Si on doit mourir sur le terrain...

La stat : 4

Comme le rang désormais occupé par Antoine Griezmann dans la hiérarchie bleue à l’Euro. Seuls Michel Platini (9), Thierry Henry (6) et Zinédine Zidane (5) ont marqué plus souvent que le Madrilène en Championnat d’Europe. Et contrairement aux trois autres, lui pourrait en inscrire quelques-uns de plus dans les jours et années à venir.

Le tweet qui résumait le malaise

La question : Deschamps, pompier ou pyromane ?

Didier Deschamps est bourré de qualités. L’une d’entre elles consiste reconnaitre ses erreurs et les assumer. Mourir avec ses idées, très peu pour lui. Le Basque aime la gagne. Basta. Ce fut le cas tout au long de sa carrière, de Nantes à Valence, c’est resté depuis qu’il use ses costards sur les bancs de touche. Et ce n’est pas ce dimanche lyonnais qui changera grand-chose au constat. Blaise Matuidi à droite ? Un échec. DD a donc changé son fusil d’épaule en cours de route. Sans sourciller. Le 4-2-3-1 de l’Albanie n’avait pas été plus convaincant la semaine dernière, il avait revu sa copie à la mi-temps. Le sélectionneur de l’équipe de France en a fait de même face à l’Irlande.
Au bord du précipice et d’une défaite qui aurait anéanti deux - voire quatre - ans de travail, DD a remis Matuidi à son poste, lancé Coman et, surtout, rapproché Griezmann de Giroud. Le résultat, vous le connaissez. Deschamps n’a pas toujours bon au début. Il est souvent dans le vrai à la fin. Mieux vaut ça que le contraire.
Néanmoins, alors que les Bleus ont parcouru un peu plus de la moitié du chemin de cet Euro, ils vont rapidement se rendre compte que, si la route est droite, la pente est de plus en plus forte. Pour gravir les marches de la gloire, il va bien falloir trouver une solution qui tienne la route de la 1re à la 90e minute de jeu (ou plus). Il y a dix-huit ans, un certain Aimé Jacquet avait opéré la bascule décisive juste avant le quart de finale face à l’Italie. Didier Deschamps n’a pas oublié le résultat.
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Didier Deschamps et Patrice Evra

Crédit: Panoramic

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