"On a vu l'impact qu'a eu le Mondial 1998 et le résultat de l'équipe de France sur la société"
ParAFP
Publié 10/06/2015 à 09:05 GMT+2
EURO 2016 - Président du comité d'organisation de l'Euro 2016, Jacques Lambert estime à un an de l'événement que sa préparation entre désormais dans la phase visible et concrète avec, dès mercredi, la vente des premiers billets. Et il espère de belles retombées.
A un an du coup d'envoi, peut-on dire que vous entrez dans la dernière ligne droite avant un Euro qui, pour l'instant, s'est préparé sans accroc ?
J.L. : Certainement pas. Il reste des pans entiers de l'organisation à assurer, je pense notamment à la billetterie. Pour l'instant, on n'a pas vendu un seul billet. Disons plutôt que l'on entre dans la phase la plus visible de l'organisation. On va déployer sur les sites le dispositif opérationnel. C'est l'iceberg qui va commencer à émerger.
La billetterie ouvre ce mercredi avec une première: des places à 25 euros, prix inférieur à certains matches de L1. C'était nécessaire pour que la fête soit réussie et partagée ?
J.L. : C'est une option que j'avais en tête depuis l'origine et j'ai vite constaté que la position de Michel Platini était la même. On voulait montrer que le troisième événement sportif au monde, même avec des objectifs de résultats financiers élevés, pouvait ménager pour une partie des billets des prix accessibles. On a un prix d'entrée à 25 euros, mais surtout sur un volume de billets non négligeable (250.000), pour 43 matches sur 51, soit 85%.
La commercialisation du million de billets grand public va durer un mois, jusqu'au 10 juillet. C'est donc maintenant ou jamais pour les fans...
J.L. : C'est en effet la seule période de vente de billets grand public avant la vente à destination des supporterrs d'équipes qui aura lieu après le tirage au sort, en décembre. Si on la rate il n'y aura pas de rattrapage. Cette commercialisation concerne l'Europe, le monde entier. Il n'y a pas de vente privilégiée vers le public français. On le voit au travers des quelque 200 000 pré-commandes, la France représente seulement 50% à 60% de la demande. Il ne faut pas que les Français laissent passer l'opportunité.
La sécurité est l'un des aspects les plus épineux de ce genre de manifestation. Après les attentats de janvier, est-ce devenu une préoccupation majeure pour vous ?
J.L. : Le risque terroriste, on le prend en compte depuis l'origine. Ce que les attentats ont changé c'est que, de risque théorique, on est passé à un risque plus palpable. Ca renforce la nécessité d'être plus vigilant, plus rigoureux.
En ce qui concerne la sécurité dans les stades, le récent incident à Bordeaux ou ceux plus anciens à Nice vous inquiètent-ils ?
J.L. : Il n'y a pas de risque zéro. Quel que soit le soin que l'on aura pris à préparer le dispositif, au moment de la mise en oeuvre, il y a une rigueur de procédure et de gestion qui doit être totale parce que l'on est à l'abri de rien et il faut tenter de se prémunir contre tout. Ca nécessite beaucoup de vigilance, pas de relâchement.
L'installation des fan zones en centre-ville a fait l'objet de tiraillements entre l'UEFA et les villes-hôtes, soucieuses de maintenir le calme et la sécurité. Est-ce réglé ?
J.L. : Non, il n'y a pas eu de tiraillement. L'UEFA préconise de mettre les fan zones en centre-ville sinon, d'expérience, ça ne marche pas. Mais on ne peut pas les empêcher de les excentrer... En ce qui concerne la sécurité, il faudra affiner après le tirage au sort, lorsque l'on connaîtra la localisation des équipes. Il y en a qui drainent beaucoup de supporters comme les Hollandais, d'autres beaucoup moins. Et il y a globalement peu de phénomènes de hooliganisme excepté autour de quelques équipes des Balkans.
Le président de la République vient de lancer le Comité des 11 Tricolores chargés de tirer les profits de l'Euro dans des domaines aussi divers que l'économie, la santé, la culture, l'environnement. Ne prête-t-on pas à l'événement des vertus qu'il n'a pas ?
J.L. : Non et je regrette que l'on n'ait pas mieux optimisé les retombées de toute nature des grands événements sportifs que la France organise: économique, commerciale, touristique, sociétale. On a vu l'impact qu'a eu le Mondial 1998 et le résultat de l'équipe de France sur la société. L'impact social est difficile à matérialiser mais ce que je sais de façon certaine, même si ce n'est pas bien mesuré en France, c'est que ces événements ont un véritable impact économique. On ne fait pas venir un million de visiteurs étrangers de plus pendant un mois sans que ça ait des retombées réelles. L'Euro peut être un excellent laboratoire pour les JO de 2024, l'Expo universelle, car ces événements ont les mêmes caractéristiques.
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