Sissoko : "La demie contre l’Allemagne, un bon moyen de remettre les pendules à l’heure"

C’est un discours qui tranche avec son attitude. Ce mardi, Moussa Sissoko s’est présenté devant la presse dans l’auditorium de Clairefontaine. Très tranquille, la voix posée, il a rappelé qu’il était "timide et réservé". Mais lorsqu’il a fallu évoquer la demi-finale face aux Allemands, son discours s’est musclé. Champions du monde ou pas, peu importe. Sissoko ne nourrit aucun complexe d’infériorité : "L’Allemagne a une grande équipe. Nous aussi. Une très grande équipe", a-t-il d’entrée averti. Avant de résumer : "C’est du 50-50, il n’y a pas de favori. L’Allemagne est championne du monde. Mais nous aussi on a montré de belles choses. A domicile, ça peut changer la donne."

Jusqu’ici, la France n’a affronté que des sans-grade. Du match d’ouverture face à la Roumanie jusqu’au quart de finale face à l’Islande. Sissoko le sait bien et ne cache pas que la rencontre de jeudi sera "la plus belle affiche du tournoi." "L’Allemagne, c’est un autre calibre", prévient-il. Lui l’aborde sereinement et avec un petit goût de revanche dans la bouche.

Il l’avait déjà confié dimanche dans les couloirs du Stade de France, il l’a répété ce mardi : "On a encore le quart de finale de la Coupe du monde en travers de la gorge." Le milieu de Newcastle voit cette demie comme "un bon moyen de remettre les pendules à l’heure." En 2014, la Nationalmannschaft avait donné une leçon de réalisme aux Bleus. Mieux organisée, plus matûre, elle s’en était sortie sans dommage malgré l’étroitesse du score (1-0).

"Je sens que notre équipe est plus sereine", estime Sissoko. "On a tous gagné en expérience, on se connaît encore plus et ça se voit sur le terrain." Difficile de lui donner tort. Le potentiel de cette équipe de France, notamment offfensif, n’est pas le même : "Au niveau offensif, on a beaucoup de qualités, de mouvements et d’enchaînements." La France jouera sur ses points forts devant. Et derrière ? Moussa Sissoko pourrait apporter un peu de "sécurité" s’il venait à débuter la rencontre dans le couloir droit. Mais sur ce point, il s’est fait beaucoup plus mystérieux : "Je ne sais pas, j’aimerais débuter", a-t-il simplement lâché. Et Sissoko, d'un seul coup, est redevenu "timide et réservé."