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Un bizuth bleu en grande compétition, ce n’est plus arrivé depuis 30 ans : Umtiti s'en souviendra

Maxime Dupuis

Mis à jour 03/07/2016 à 01:47 GMT+2

Sauf énorme surprise, Samuel Umtiti honorera sa première sélection, dimanche lors de France - Islande (21h). Le défenseur de 22 ans, appelé à remplacer Adil Rami (suspendu), doit débuter sa carrière internationale en grande compétition. Un moment particulier qu’aucun Français n’a connu depuis trente ans. Emotionnellement, ça va être géant.

Samuel Umtiti à Clairefontaine

Crédit: AFP

L’émotion d’une première sélection. Le grand frisson d’un quart de finale de Championnat d’Europe. En temps normal, ces deux événements se vivent à deux moments distincts dans une carrière. Et, très souvent, le premier est éloigné du second. Pour des raisons évidentes. Samuel Umtiti, lui, a fortes chances de vivre tout ça en une seule soirée. Et, évidemment, on n’ajoutera pas que ce baptême du feu va se faire au Stade de France et durant une compétition disputée à la maison. Bref, la totale.
Le Lyonnais évoluera dans l’axe de la défense centrale des Bleus, dimanche soir face à l’Islande (21 heures). Parce qu’Adil Rami a eu la mauvaise idée de cumuler deux avertissements et doit donc laisser une place qu’il occupait depuis France - Cameroun (3-2) et le début de la préparation des Bleus. Didier Deschamps va donc replacer Laurent Koscielny dans l’axe droit de l’arrière-garde tricolore et lui adjoindre le bizuth lyonnais qui, faut-il le rappeler, n’était encore qu’un réserviste quand Raphaël Varane a renoncé et n’a été rattrapé de justesse dans les 23 qu’en raison des malheurs de son futur coéquipier à Barcelone, Jérémy Mathieu.

Trente ans après Rust

Dimanche soir, à côté de Patrice Evra, Samuel Umtiti va vivre un moment quasiment unique. Et tellement à part. Le futur international français disputera sa première rencontre avec les Bleus en match "à la vie à la mort" sans avoir une seule fois revêtu la tunique de l’équipe nationale. Pour retrouver trace d’une telle incongruité, il faut remonter… trente ans en arrière et à la Coupe du monde 1986.
A l’époque, Albert Rust, gardien de but, avait fait ses grands débuts lors du match pour la troisième place remporté face à la Belgique (4-2, ap). Un match de coiffeurs puisque les titulaires, Michel Platini en tête, n’avaient pas pris part à cette consolante qui ne sert souvent à rien sinon, il est vrai, à offrir des rencontres souvent débridées. Le portier a joué ce match. Ce fut le premier et le dernier de sa carrière.
Dominique Dropsy, huit ans plus tôt, avait aussi eu droit à un baptême du feu mondial. Mais, pour lui aussi, c’était un match pour "du beurre" face à la Hongrie, alors que les Bleus étaient déjà éliminés après deux défaites initiales. En 1960, Robert Herbin et Michel Stievenard avaient eux connu ce frisson en demi-finale de l'Euro 1960 (Yougoslavie, 4-5). Un contexte qui se rapproche plus de celui que va rencontrer Umtiti.
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Albert Rust en 1986

Crédit: Imago

On le mettra dans les meilleures conditions
Depuis, quelques petits nouveaux sont apparus sur le devant de la scène en compétition internationale. Mais, eux, avaient déjà eu droit à un avant-goût tricolore. Ne serait-ce que lors des matches de préparation. On pense, évidemment, au plus emblématique d’entre eux : Franck Ribéry. Le Marseillais n’avait débuté la Coupe du monde 2006 qu'avec trois petites sélections au compteur, toutes obtenues lors des deux semaines qui avaient précédé l’entrée en lice des Bleus face à la Suisse (0-0). Même chose pour Djibril Cissé, avant le Mondial 2002. Deux capes et, hop !, la Coupe du monde.
Interrogé cette semaine par nos soins, l’ancien buteur de l’AJ Auxerre a conseillé son cadet. Pour lui, la jeunesse du défenseur (22 ans) et l’insouciance qui l’accompagne doivent être un atout. Pas un désavantage.
Sans jamais avoir avoué si Samuel Umtiti allait débuter dimanche, Didier Deschamps a quand même accepté de se pencher sur le cas du natif de Yaoundé. Et, dans son rôle de pompier en chef, n’a pas souhaité faire monter la température. Personne n’y a intérêt, sinon les Islandais qui se chargeront d’allumer le feu dimanche soir. "Sam est avec nous. C’est encore un jeune joueur mais il possède déjà une bonne expérience, a souligné DD. Il a joué la Ligue des champions et a été champion du monde U20. Il a cette qualité dans les duels et une bonne technique de relance. Toutes les qualités d’un défenseur de haut niveau".
Appelé à se prononcer quelques minutes auparavant, le capitaine Hugo Lloris est certain qu’il n’aura aucun problème à se fondre dans le quatuor défensif tricolore. "J’ai joué avec Sam Umtiti à Lyon, a-t-il rappelé le portier aux 55 capitanats. Mais, de toute manière, quel que soit le joueur titulaire, on le mettra dans les meilleures conditions". Un geste qui ira droit au cœur d’Umtiti. Tout autant que les longs ballons islandais qui vont lui être adressés durant quatre-vingt-dix minutes.
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