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Y a-t-il une recette pour gagner l’Euro 2016 ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 10/06/2016 à 14:36 GMT+2

Qui sera sacré champion d’Europe le 10 juillet prochain ? Pour avoir la réponse, il faudra patienter jusqu’à cette date, et ne surtout pas se fier aux idées préconçues. Parce que, aussi dense soit-il, l’Euro est une compétition imprévisible au possible. Plus que la Coupe du monde.

Espagne - Italie en finale de l'Euro 2012

Crédit: Panoramic

Pour la première fois de l'histoire, le Championnat d'Europe se joue à 24. Sous l’impulsion de Michel Platini, la compétition s'est élargie comme jamais pour offrir à la moitié du Vieux Continent (ou presque) une chance de briller pendant l’été. Sur le papier, l'Euro n'a jamais été aussi ouvert. Et dans les faits ? On ne connaitra la réponse que le 10 juillet prochain quand le capitaine de la sélection sacrée ira soulever le trophée Henri-Delaunay dans la nuit dionysienne.
Avant que le terrain ne rende son verdict, il n'est pas inutile de rappeler que l'Euro est une compétition historiquement plus dense que la Coupe du monde, car longtemps resserrée (4 pays jusqu’en 1980, 8 jusqu’en 1996 puis 16 jusqu’en 2016, NDLR). Il n'en reste pas moins qu'elle ne s'offre pas toujours aux cadors du continent.
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La Grèce sacrée à l'Euro 2004

Crédit: Panoramic

Si le palmarès de la Coupe du monde se limite à huit lauréats en 20 éditions, celui de l'Euro en compte neuf en 14 épisodes. Surtout, quand le Mondial ne sourit qu'aux géants du football, le Championnat d'Europe s'offre aussi aux audacieux. Pas toujours dans le jeu, rappelleront les détracteurs de la Grèce d’Otto Rehhagel. Mais, au moins, dans l'envie d'en découdre et d'aller bousculer une hiérarchie pas si bien établie qu’on pourrait le penser.
L’Euro est, par excellence, la compétition où il ne fait pas bon se fier aux apparences. La preuve avec ces idées reçues - presque toutes - battues en brèche par l’histoire de l’Euro.

Pour gagner l’Euro, il faut… en être le favori

Oui… et non. Si l'Euro 2012 a été remporté par les champions du monde en titre, comme l'Euro 2000 d'ailleurs, les deux championnats d'Europe encadrés par ces deux éditions ont été décrochés par… la Grèce (2004) et l'Espagne (2008) qui, à ce moment-là, était tout sauf un épouvantail. Les Pays-Bas, en 1988, ne partaient pas avec les faveurs des pronostics non plus… Etre le favori, ce n’est pas toujours payant. La France a aussi payé pour le savoir. Deux fois, elle a réussi le grand chelem lors des qualifications (1992, 2004). Deux fois, elle s'est cassée les dents sur l'obstacle sans être particulièrement brillante.

Pour gagner l’Euro, il faut… réussir sa préparation

Faux. Ou pas forcément vrai. Demandez donc aux Danois, sacrés en 1992 alors qu'ils n'étaient même pas qualifiés. Au début du printemps, le Danemark n'est pas convié au banquet. En mai, il remplace au pied levé la Yougoslavie, suspendue et au début d'une terrible guerre qui va dépecer le pays. Les joueurs de Richard Möller Nielsen débarquent chez le presque voisin suédois sans préparation. Sans pression non plus. Mais avec beaucoup de fraicheur. En deux temps trois mouvements, les internationaux ont arrêté les barbecues et rechaussé les crampons. A l'arrivée, la plus belle sensation de l'histoire. Et un triomphe unique avec un succès face aux champions du monde allemands en finale, après avoir scalpé les champions d’Europe néerlandais en demie.
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Brian Laudrup avec le Danemark

Crédit: Panoramic

Pour gagner l’Euro, il faut… posséder un joueur d'exception

Ça aide. Mais ça ne fait pas tout. Michel Platini, Zinédine Zidane, Franz Beckenbauer ou Marco van Basten ont rendu quelques services à leur équipe respective qui n'aurait sans doute pas décroché la timbale sans eux. Mais d'autres ont réussi à aller au bout à la force du poignet et du collectif : le meilleur exemple étant évidemment la Grèce de 2004. N'en déplaise à certains, cette équipe est l'une des meilleures émanations collectives de l'histoire du jeu. Vingt-huit ans avant les Grecs, et même si Antonin Panenka a personnifié son succès, les Tchécoslovaques avaient également mis l’Europe au pas grâce à une équipe équilibrée et solide.

Pour gagner l’Euro, il faut… jouer à domicile

On n'est jamais mieux servi que chez soi… sauf au Championnat d'Europe des Nations. On peut résumer ça par une statistique assez parlante : trois éditions de l'Euro, seulement, ont été remportées par le pays hôte. L'Espagne en 1964, l'Italie en 1968 et la France en 1984. Depuis ? Plus rien. Seul le Portugal s'en est approché en 2004 en atteignant la finale. Pour le reste ? Pas grand-chose de brillant. Depuis 2000, trois Championnats d'Europe ont été co-organisés : seul les Pays-Bas ont passé le premier tour. Les cinq autres nations (Belgique, Autriche, Suisse, Ukraine, Pologne) sont tombées à la première haie.
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La joie de Michel Platini lors de l'Euro 1984

Crédit: Panoramic

Pour gagner l’Euro, il faut… une défense de fer

Ça, c’est vrai ! Définitivement. L'adage dit que l'attaque fait gagner des matches et la défense les titres. A raison. Gagner l'Euro sans défense, ça n'existe pas. C'est le seul point commun que partagent les champions d'Europe qui ont tous globalement brillé par leurs organisations et expressions collectives. Prenez les Bleus de 2000, si leur maestria footballistique a été le plus logiquement du monde portée au pinacle, leur assise défensive était exceptionnelle. Il n'est jamais inutile de rappeler que le quintet Barthez, Lizarazu, Blanc, Desailly, Thuram n'a jamais été battu en équipe de France. Quid de l'Espagne, sacrée en 2008 et 2012 ? Aucun but encaissé après le premier tour. Une autre manière de défendre, ballon au pied, mais un même résultat : un rideau de fer.
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