Zlatan Ibrahimovic pourrait bien s'en aller sans avoir écrit sa légende avec la Suède

Nice, dernier arrêt ? Zlatan Ibrahimovic en a bientôt fini avec la Suède. Il l'a annoncé mardi en conférence de presse. Cet Euro sera sa dernière sortie. Mais Ibra n’a pas encore écrit la dernière page d’un livre qui, jusqu’ici, a quelque chose d’inachevé. S’il quitte la scène mercredi soir, sa der' aura forcément un goût amer. Son histoire en sélection a duré quinze ans. Mais il manque quelque chose : un beau parcours dans un grand tournoi. Or ce mercredi face à la Belgique, Zlatan Ibrahimovic a une possibilité de s’offrir les portes d’un dernier frisson.

Ibra a annoncé mardi qu'il prendrait sa retraite internationale à la fin de l'Euro 2016. Face aux Belges – un match à gagner pour passer –, il doit tout faire pour tenter de donner une autre ampleur à sa carrière en sélection. Elle ne changera pas du tout au tout avec un huitième de finale européen. Mais l’épilogue serait embellie. Et cela ne serait pas de trop car, jusqu’ici, Zlatan en sélection, c'est un peu la même histoire qu'Ibra en Ligue des champions : il a laissé nombre d'observateurs sur leur faim.

Bien sûr, il n'a pas à rougir de ses statistiques. Avec 62 buts et 115 sélections, depuis une rencontre face aux Iles Féroé (0-0) disputée le 31 janvier 2001, le colosse suédois (1,95 m; 95 kg) a porté son pays sur ses épaules pendant de nombreuses années. Il s'est imposé comme le fer de lance de la Suède. L'homme à suivre. Mais jusqu'à présent, il n'est pas parvenu à amener les Jaune et Bleu aussi haut qu'il l'aurait espéré. Ou l’aurait dû.

Dans les grandes compétitions, Zlatan Ibrahimovic affiche un bilan assez décevant. Son meilleur parcours à l'Euro ? Un quart de finale en 2004, où il avait raté sa tentative lors de la séance de tirs au but face aux Pays-Bas. Au Mondial ? Deux huitièmes en 2002 et 2006. Pas très ronflant, il faut l'avouer, surtout pour la "légende" autoproclamée. Finaliste de la Coupe du monde 1958, demi-finaliste en 1994 et dans le tour final en 1950, la Suède a écrit les plus belles pages de son livre d'histoire sans lui, avec d'autres héros. En Suède, il y avait quelque chose avant Zlatan.

Pour le moment, cet Euro prend le même chemin. A sa décharge, Ibrahimovic n'est pas vraiment aidé pour sa dernière compétition avec son pays. Cette Suède n'est pas la meilleure sélection qui l'a accompagné dans un tournoi international. Mais individuellement, il a été transparent lors des deux premiers matches. C'est simple, il est resté muet et n'a pas encore cadré le moindre tir depuis le début de l'Euro. Loin de l'attente de son peuple et de ses fans.

Mercredi, le "roi" Zlatan doit se réveiller et permettre à la Suède de continuer son parcours dans cet Euro. Pour de ne pas sortir par la petite porte avec sa sélection. Pour que son histoire avec la Suède ne se résume pas à son record de buts et quelques gestes dont il a le secret comme son aile de pigeon mythique face à l'Italie de Buffon à l'Euro 2004 en poules ou son retourné exceptionnel réussi face à l'Angleterre (4-2) le 13 novembre 2012. Pour que son histoire avec la Suède ne soit tout simplement pas une copie de celle avec la Ligue des champions. Loin des espérances.