Face au Portugal, les U19 français joueront une demi-finale… et une revanche au goût particulier

On ne pourra pas s’empêcher d’y penser, jeudi. Quand les hymnes portugais et français se succèderont, quand les fanions seront échangés, quand le moindre détail nous rappellera cette maudite soirée du 10 juillet. Oui, cette demi-finale de l’Euro U19 entre la France et la Portugal, jeudi à Mannheim (Allemagne), aura une saveur particulière, 11 jours seulement après la finale de l’Euro des A, perdue par les Bleus contre le même adversaire.

Et pas seulement pour les observateurs. “On aura ce match dans un coin de notre tête”, expliquait mercredi dans L’Equipe Ludovic Batelli, le sélectionneur. “C’est sûr qu’on a envie de se venger un peu, affirme même dans les colonnes du quotidien sportif Faitout Maouassa, le latéral gauche des Bleuets. Ils ont battu les A, en plus chez nous. On est un peu “énervés”. Le sentiment de revanche existe.”

Pas question pour autant que la finale des A accapare l’esprit de leurs cadets. “C’est un match comme les autres, tempère Amine Harit. On en a parlé un petit peu, évidemment, mais on en a surtout rigolé. Mais on sait que c’est un sujet pour les médias.” Sur l’expression “un match comme les autres”, toutefois, on se permet de relancer le milieu de terrain des Bleuets.

Lequel finit par situer un peu plus sincèrement l’enjeu de la rencontre. “C’est le plus gros match que j’ai à disputer depuis que je joue au football, résume-t-il. Ça a beau être un tournoi U19, c’est une demi-finale d’Euro et je la prends comme tel. C’est le genre de choses qu’on ne vit pas souvent dans sa carrière.”

Pour les Français, l’affront aurait été de sortir dès la phase de poules. Cette génération 1997, conduite depuis près de deux ans par Ludovic Batelli, a eu dans le viseur dès le premier jour cet Euro allemand. Avec un premier objectif clair : atteindre les demies pour s’assurer une place au Mondial U20, l’an prochain.

Les Bleuets ont donc franchi la première étape… mais elle leur a donné encore plus d’appétit. “On sait qu’on a le potentiel pour aller au bout, nous confie Harit. On se le dit depuis le début, entre nous.” Il leur faudra, avant cela, dominer le Portugal, qui a fini premier de l’autre poule en passant quatre buts à l’Allemagne, pourtant solide aspirant au titre.

Sans compter qu’une éventuelle finale opposera les Français à l’Italie, invaincue et meilleure défense de la compétition, ou à l’Angleterre, qui les a battus (2-1) lors du premier match. Mais si l’Euro, le vrai, en France leur a bien transmis une qualité, c’est une ambition débordante et une confiance à toute épreuve. A cet âge, ce sont deux qualités qui peuvent servir dans ce genre de moments.