Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Exemplaires Mexicains

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/07/2011 à 13:44 GMT+2

Reportage au Mexique, sacré champion du monde des moins de 17 ans, qui a construit son succès sur sa détermination et son courage, plus que sur sa dimension technique. Tout un pays espère désormais que cette génération propulsera l'équipe A au tout premier plandans quelques années.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Avec sept victoires en sept matches, et trois de ses joueurs accaparant le podium des récompenses individuelles, la victoire du Mexique a pris des allures de triomphe lors du Championnat du monde des moins de 17 ans. 105.000 partisans massés au sein de l'immense Estadio Azteca ont acclamé dimanche cette bande d'ados au caractère bien trempé, enchantés par la victoire, et admiratifs devant le courage de ces jeunes désormais cités en exemple par le propre président de la République, Felipe Calderon, dans un classique acte de récupération politique.
Si l'enfer est pavé de bonnes intentions, l'ascension du Mexique jusqu'au paradis fut parsemée d'embûches. A peine son Mondial avait-il débuté que l'ensemble aztèque affligeait en encaissant un but d'entrée (3e minute) face à la Corée du Nord. Avec le coeur, plus qu'avec talent, les jeunes locaux assureraient cependant l'essentiel en l'emportant (3-1). Au terme de la phase de groupe, marquée notamment par une victoire à l'arrachée face au Congo (2-1), les cadets de l'immense république centro-américaine souffraient la comparaison avec leurs devanciers de 2005, emmenés par Giovani dos Santos et Carlos Vela, respectivement récompensés d'un Ballon d'argent, et de la Botte d'or du meilleur réalisateur, lors du Mondial péruvien.
Box to box
Le mérite de cette sélection fut de ne jamais baisser les bras face à l'adversité. "Nous avons une équipe de caractère, qui se bat sur chaque ballon, et qui par moment joue très bien au foot" avait prévenu le sélectionneur, Raul «El Potro» Gutierrez, à l'aube de la compétition. Ce féru de psychologie, qui insiste sur la préparation mentale de ses joueurs, a pris en charge les moins de 17 ans en 2009. Dans la recherche de talents, il est allé jusqu'à faire observer Emilio Oman-Biyik, le fils de l'ex buteur camerounais, né au Mexique.
Finalement, à mesure que la compétition a avancé, les individualités ont fini par émerger. Ballon d'or du tournoi, Julio Gomez doit surtout son sacre à son retourné héroïque face à l'Allemagne en demi-finale. Récompensé d'argent, Jorge Espiricueta est un milieu relayeur comme le Mexique en produit peu, doté d'un énorme volume de jeu, et particulièrement juste dans ses transmissions. Un véritable box to box. Sur la troisième marche du podium, Carlos Fierro, produit du centre de formation des Chivas, comme El Chicharito, a décliné une panoplie séduisante sur le front de l'attaque.
Les contre-exemple Giovani et Vela
Sur ce podium monochrome, des joueurs d'autres sélections n'auraient pas dépareillé, comme le Brésilien Adryan, que Manchester United pisterait, le buteur ivoirien, Souleymane Coulibaly, ou l'impressionnant numéro 8 allemand, Emre Ocan. Mais le mode de scrutin de la FIFA, qui ne donne le droit de vote qu'aux journalistes accrédités, mexicains pour la plupart, favorisait les locaux. Plus que le génie d'un de ses joueurs, la principale ressource mexicaine résidait d'ailleurs dans la force mentale de son collectif. Dimanche, dans une finale qui a tourné à l'épreuve de force devant l'engagement urguayen, El Tri a su ne pas succomber au désespoir. Capitaine et défenseur central, Antonio Briseño a finalement dévalé le terrain pour secourir les siens et placer avec tout son coeur une reprise approximative mais victorieuse pour ouvrir le score (31e). Puis, à la 92e minute, c'est l'entrant en jeu, Giovanni Casillas, qui quittait toute anxiété à l'Estadio Azteca.

Que vont désormais devenir ces champions du monde ? C'est la question qui se pose au terme de chaque tournoi juvénil. Le Mexique dispose du précédent de 2005 pour savoir que la route est encore longue pour ces ados. Les contre-exemples de Giovani dos Santos et Carlos Vela, incapables de se stabiliser dans un effectif, sont ressassés par la presse mexicaine. A l'inverse, El Chicharito, non retenu à l'époque, n'a eu besoin que de quelques mois pour s'imposer à Manchester United. Mais depuis la victoire en demi-finale face à l'Allemagne, bête noire d'El Tri lors des Coupe du Monde 1986 et 1998, les média locaux insistent aussi sur un possible tournant dans l'histoire du football aztèque. Mené face à la Mannschaft, (2-1) le Mexique n'a pas plié comme de coutume face à plus gros que lui, mais a su se révolter pour renverser une situation compromise. Un acte fondateur?
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité