Anaïg Butel : "Je ne m’attendais pas à être appelée en équipe de France"'

Mars a été le mois des grandes émotions pour Anaïg Butel, 21 ans. Malgré une élimination en huitième de finale de la Coupe de France par le PSG (2-0), la défenseuse polyvalente de Juvisy s'est révélée précieuse lors de la qualification en demi-finale de la Ligue des champions face aux Suédoises de Göteborg. Le club de l'Essonne atteint pour la première fois de son histoire le dernier carré de la compétition européenne et y retrouvera l'Olympique Lyonnais. Anaïg Butel a peut-être commencé à parler de cette future affiche avec ses coéquipières rhodaniennes de l'équipe de France puisque c’est elle le nouveau vent de fraîcheur en équipe de France.

"Bruno Bini m'a envoyé un texto pour me prévenir que j'allais être sélectionnée et cela s'est confirmé le jour où la liste des joueuses retenues pour le match amical face au Canada a été annoncée, nous a expliqué l'ancienne championne d'Europe des moins de 19 ans en 2010. Je ne m'y attendais pas du tout. C'est à moi de prouver et de démontrer mes qualités". Sa coach Sandrine Mathivet pressentait ce premier appel chez les Bleues. Lors de la conférence d'après-match du quart de finale aller remporté face à Göteborg (1-0), elle était accompagnée de cet élément prometteur, qui a débuté à l'âge de seize ans en équipe première et elle ne tarissait pas d’éloges sur cette dernière : "Quand je vois les matches qu'elle réalise, je me dis que son tour en équipe de France va arriver. Je le souhaite pour elle et on en a discuté ensemble. L'un des objectifs du club est de l'amener au plus haut niveau. On voit ce qu'elle peut produire en Ligue des champions. Il faut qu'elle vise plus haut. Son talent sera bientôt reconnu."

Le sélectionneur national semble sur la même longueur d'ondes et l'animatrice en centre aéré, qui "s'entend super bien avec les enfants", n'a pas de mal à vivre sans eux cette semaine afin de découvrir l'environnement des Bleues à Nice où elles préparent ce match de préparation de l'Euro 2013 face aux Canadiennes, qui les avaient privé de la médaille de bronze aux JO de Londres l’an dernier. "Je suis très contente d'être parmi elles. Ces premiers jours se sont bien passés. Le groupe vit bien bien. Comme toutes les nouvelles, je vais devoir chanter une chanson devant tout le groupe mais je n'ai pas encore choisi laquelle", avoue la plus jeune des soeurs Butel, Gwenaëlle, 24 ans, étant elle aussi défenseur à Juvisy.

Celle qui rêvait de porter le maillot des Bleues, celui des A, semble vivre les évènements avec de la retenue et du recul : "Il a fallu faire vite dimanche entre notre match à Guingamp avec Juvisy (0-2) et le fait qu'on devait rejoindre le groupe tricolore à Nice. Je n'ai pas parlé avec Sandrine Mathivet ou mes coéquipières internationales (Julie Soyer, Sandrine Soubeyrand, Camille Catala ou Gaëtane Thiney) de cette arrivée chez les Bleues. Je n'ai pas demandé de conseils."

On sait que Bruno Bini n’est pas très friand du turnover et il n’est pas sûr que la jeune Butel goûte à ses premières minutes en équipe de France face au Canada : "Je ne sais pas si je vais jouer mais l’équipe doit continuer à se préparer pour l'Euro 2013. Rien n'est encore fait pour moi. Il me reste beaucoup d'étapes à franchir." Sa polyvalence lui permet de postuler en défense centrale ou sur les côtés, elle qui a été préférée à Julie Soyer dans la liste initiale avant que la blessure de Corine Franco n’oblige le sélectionneur à rappeler la latérale droite de Juvisy.  Sa présence cette semaine sur la Côte d’Azur est déjà l’accomplissement d’un rêve de jeune footballeuse. Le prochain ? Revêtir le maillot tricolore aux côtés de sa grande sœur : "On y pense et ce serait tellement beau." La famille Butel va devoir patienter encore mais Gwenaëlle, son grand frère et ses parents seront assurément devant leur poste de télévision ce jeudi pour voir la petite dernière chanter la Marseillaise.