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Des matches électriques pour éclairer la lanterne des supporteurs

ParFOOT D'ELLES

Publié 22/10/2014 à 14:18 GMT+2

De notre partenaire Foot d'Elles

Eurosport

Crédit: Eurosport

Une favela de Rio de Janeiro vient d’inaugurer un stade de football éclairé par l’énergie que dégagent les mouvements des joueurs. Une première mondiale. C’est beau, mais c’est cher. 
Comment des footballeurs peuvent-ils avoir un jeu éclairant même s’ils ne sont pas des lumières ? Pavegen a trouvé la réponse. L’entreprise britannique a inauguré, le 10 septembre 2014, un système d’éclairage révolutionnaire dans un stade de football à Mineira, une favela de Rio de Janeiro. Le principe consiste à éclairer tout le stade la nuit grâce à l’énergie cinétique des joueurs. Cinétique, c’est-à-dire liée aux mouvements des joueurs.
Éclairez-vous les uns les autres
Pour ce faire, on place sous la pelouse une seconde pelouse de 200 plaques équipées de capteurs et de convertisseurs qui alimentent les six projecteurs du stade. Un tel événement méritait que le roi Pelé se déplace, et c’est ce qu’il a fait. L’histoire ne dit pas si l’inauguration a eu lieu la nuit et si Pelé a couru pour marquer un but éclairer le stade.
La technologie fonctionne, mais sa généralisation risque de prendre du temps, beaucoup de temps. Donc beaucoup d’argent. L’argent ne vient pas des habitants de Mineira, qui ont voté pour une installation entièrement gratuite du système.
Courir plus pour produire plus ?
Ce sont les joueurs eux-mêmes qui financent l’éclairage en plus de le produire. L’utilisation du stade leur est facturée environ 18 € par équipe et par heure en semaine, et 25 € le week-end. Rapporté au pouvoir d’achat local, c’est comme si une salle de gym parisienne facturait 35 € par utilisateur et par heure.
Au-delà du coût excessif mis sur le dos des joueurs en plus de leur maillot, le système de Pavegen pose de multiples questions.
* Pourquoi une facturation à l’heure quand un match de football dure une heure et demie (sans compter la mi-temps) ?
* Faut-il obliger les arbitres – voire les entraîneurs, surtout ceux qui gesticulent – à produire de l’électricité et à payer leur temps de présence sur la pelouse ?
* Comment éclairer le stade avant et après le match ? Et même en cas de matches en lever de rideau, comment éclairer le stade avant l’avant-match ? La question se poserait encore même si l’on innovait avec des matches en baisser de rideau.
* Le Stade de France nécessite bien plus de lumière que n’en peuvent fournir les six projecteurs de stade de Mineira. Parviendrait-on à éclairer le stade en clonant Zlatan à tous les postes ?
* Un stade risque-t-il une panne d’électricité si les 22 acteurs se mettent à jouer comme l’équipe d’Italie à la fin des années 1970 ?
* L’objectif ultime des dirigeants sera-t-il de faire marquer des buts ou de produire un maximum d’électricité pour la revendre ?
* Et si l’on imposait aux spectateurs jugés « à risque » de courir pendant le match autour du stade afin de contribuer à la production d’électricité dans un contexte moins électrique ?
Et si cette nouvelle technologie modifiait le vocabulaire du sport ? On imagine déjà le coach hurler « Nous coulomb ! Marquez des buts ou ampère le match ! » … avant qu’une joueuse faisant volt-face joule ballon et se paye le lux d’ouvrir le score. Non, ce ne sont pas des fautes d’orthographe. :)
Idem avec les footballeuses anglophones, quand une joueuse a une révélation mystique (« Ohm my God! ») et que sa partenaire a une panne acoustique (« Watt? »).
Voir la vidéo de l'installation
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