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Lair (Olympique Lyonnais) : "On ne fera pas 22 victoires"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/08/2013 à 10:53 GMT+2

Patrice Lair, l'entraîneur des Lyonnaises, championnes de France sans discontinue depuis sept ans, est persuadé que son équipe va davantage souffrir cette saison. Le coach rhodanien se méfie particulièrement du PSG.

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Crédit: Eurosport

Patrice Lair, comment s'est déroulée la reprise de l'OL cet été ?
Patrice Lair : Les internationales sont revenues le 19 août puis nous sommes partis à Tignes. Je me suis d'abord entraîné avec des joueuses qui ne sont pas internationales, des jeunes, un groupe d'une douzaine de filles. C'était un peu compliqué mais c'est un choix de laisser beaucoup de vacances à mes joueuses. Cela faisait trois ans qu'elles n'avaient pas eu de vacances. De plus, elles restaient quand même sur une certaine déception (l'élimination en quart de finale de l'Euro). C'était important de les renforcer psychologiquement et physiquement.
Quels vont êtres les objectifs de l'Olympique Lyonnais cette saison ?
P. L. : Toujours les mêmes. Rester dans le haut du tableau. La saison dernière on a fait un doublé, la saison précédente un triplé. Nous devons toujours essayer de rester dans ces eaux-là, déjà sur le plan national et ensuite d'aller le plus loin possible en Coupe d'Europe tout en sachant qu'il y a beaucoup d'équipes qui se sont bien renforcées et ce sera très compliqué d'aller chercher un titre européen.
Au niveau du recrutement, il y a finalement eu peu de mouvements ?
P. L. : En effet, car on est comme l'ensemble de l'Olympique Lyonnais, on a une stratégie économique à la baisse. Il y a eu cinq départs plus l'arrêt de Sonia Bompastor. On a juste pris deux joueuses, Melissa Plaza qui est polyvalente et qui vient de Montpellier, et Saki Kumagai qui vient de Francfort, qui est reconnue en défense centrale dans le monde entier. Elle va nous faire beaucoup de bien.
Kumagai remplacera donc Laura Georges, partie au PSG, et formera la charnière centrale avec Wendie Renard ?
P. L. : Oui logiquement, mais d'autres filles peuvent jouer. On a la jeune Makan Traoré qui peut aussi s'imposer en défense centrale. Sabrina Viguier également avec son expérience fera des matches et peut aussi postuler à une place de titulaire.
On a vu, avec Otaki et Ohno, que les joueuses japonaises ne parvenaient pas toujours à bien s'adapter à la vie française. Avez-vous des craintes concernant votre nouvelle recrue ?
P. L. : Là on est sûr de notre coup. Saki Kumagai a joué durant deux ans à Francfort en Europe. Elle s'est bien adaptée, contrairement à Ami Otaki qui avait plus de mal car il y avait beaucoup de concurrence au niveau offensif et Shino Ohno qui n'a pas pu s'adapter à la vie française et qui a demandé à partir.
Megan Rapinoe va-t-elle revenir ?
P. L. : Oui, vers la fin du mois de septembre. On s'est mis d'accord depuis deux mois avant qu'elle parte. Au niveau de la fédération américaine elle était disponible pour des clubs là-bas, elle a joué à Seattle durant tout l'été, elle ne fait pas les poules qualificatives à la fin, elle est libre à la fin du mois, mais elle a quelques matches avec la sélection puis elle va venir nous rejoindre. C'était prévu comme ça lors de sa signature à Lyon. J'ai souhaité la garder car c'est une joueuse intéressante. Elle n'a pas encore démontré tout son talent avec l'Olympique Lyonnais.
L'échec en Ligue des champions (défaite 1-0 contre Wolfsburg) vous a-t-il motivé pour continuer une saison de plus à Lyon afin de reconquérir ce trophée européen ?
P. L. : Pas forcément. Je regarde un peu le bilan depuis trois ans, on a fait deux doublés, un triplé, trois finales de la Ligue des champions, on en a gagné deux. Trois ans en arrière, on m'aurait dit ça, j'aurais signé tout de suite. Naturellement, on est déçu, mais il ne faut pas avoir de regrets car autant les deux premières finales on a été efficaces, là c'est notre manque d'efficacité qui ne nous a pas permis de gagner notre troisième C1 de suite. C'est une motivation, mais il ne faut pas oublier que d'autres clubs se renforcent. En France, il y a Paris qui annonce la couleur, qui va aller chercher un triplé. Il y aura de grosses équipes. Juvisy, même si elles ne seront pas aussi solides que Paris, Montpellier se renforce bien, Saint-Etienne aussi, Guingamp est parti sur une nouvelle ère… Ça peut être un championnat plus intéressant. S'il est plus costaud, ça nous servira aussi en Ligue des champions car on n'a pas toujours assez d'opposition en France.
Qui sera votre capitaine, Sonia Bompastor ayant pris sa retraite ?
P. L. : La saison dernière, quand Sonia n'a pas joué, c'était Wendie Renard. Je ne vois pas comment elle ne le serait pas cette année. Ce sera Wendie, il n'y a aucun souci de ce côté là, je n'ai pas pour habitude de changer. Elle s'est très bien comportée en l'absence de Sonia. A son poste je pense que c'est le profil idéal. Même si elle est jeune, pour moi, elle a le tempérament, elle est capable de s'imposer en dehors et sur le terrain.
Vous débutez avec un déplacement à Hénin-Baumont puis vous recevrez Juvisy avant un déplacement à Paris dès la 4e journée. Le début de championnat s'annonce intense.
P. L. : Juvisy n'est jamais évident à jouer. J'ai vu qu'elles avaient changé de staff. Ça fait un moment qu'elles ne gagnent pas de titres. Ça va peut-être apporter un plus au club. On les joue dès la 2e journée, c'est vrai que ça aurait pu mieux tomber, mais bon... Le gros match ce sera sans doute le Paris Saint-Germain à la fin du mois. L'objectif est d'être présent au mois de mai, d'être premiers. On ne fera pas 22 victoires, on fera peut-être comme il y a deux ans des matches nuls, des défaites aussi. Il n'en faut pas beaucoup dans le football féminin pour ne pas être champion. C'est à nous d'être costaud mais si on est accroché un peu plus ça donnera plus de valeur à ce championnat et plus envie aux gens de venir voir le football féminin.
Le football féminin a-t-il perdu de son attractivité avec l'élimination précoce des Bleues à l'Euro (face au Danemark, 1-1, 2-4 t.a.b.) ?
P. L. : On sort d'un échec, l'Euro n'a pas forcément fait du bien à l'équipe de France, même au football féminin français. Il faut que les clubs rattrapent cela avec le championnat, la Ligue des champions. Le foot féminin a du mal à s'imposer. Il faut un championnat qui amène les gens au stade. Qu'il y ait un peu moins de 7-0, 8-0, 10-0. Ca fait un peu désordre. J'espère que le championnat sera resserré même si pour nous c'est plus dur d'être champions. Et puis au pire si on ne l'est pas, ça montrera que d'autres équipes ont passé un cap et ce championnat peut devenir très intéressant.
Les victoires de l'Allemagne en finale de la Ligue des champions puis de l'Euro prouvent-elles que la France a encore un palier à franchir au niveau international ?
P. L. : Même quand on a gagné les deux Ligues des champions en 2011 et en 2012, j'ai toujours dit que c'était le football allemand qui était le meilleur. Cette année, il leur manquait des joueuses (en équipe nationale), elles avaient une équipe un peu plus jeune, elles ont réussi à être championnes d'Europe. A nous de faire pareil en France, de mettre en place les structures pour continuer à progresser et à être performant, à avoir un mental de gagneur ce qui n'est pas forcément toujours le cas. A nous de vouloir reprendre l'ascendant déjà en club et ensuite après j'espère qu'avec Philippe Bergeroo, l'équipe de France sera performante dans deux ans à la Coupe du monde car on n'a pas pu le faire pendant trois ans. Je souhaite que, dans deux ans, on soit capable d'inscrire notre nom au palmarès d'une grande compétition.
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Foot express

Crédit: Eurosport

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