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Samuel Bouhours/Marine Augis (Tours FC) : L'interview croisée

ParFOOT D'ELLES

Publié 24/10/2014 à 12:50 GMT+2

De notre partenaire Foot d'Elles

Eurosport

Crédit: Eurosport

Alors que leurs deux formations évoluent respectivement en Ligue 2 et Division 2 cette saison, Samuel Bouhours et Marine Augis, joueur / joueuse du Tours FC, se sont prêtés au jeu de l'interview croisée. Entre analyses et anecdotes, ils décryptent avec nous leurs parcours respectifs, avant de donner leurs avis sur l'exposition "Mêmes rêves de foot" et la médiatisation du football dans sa globalité. 
Comment avez-vous débuté dans le domaine du football ?
Samuel Bouhours : "J'ai commencé à pratiquer le football grâce à mon père, qui évoluait lui même dans une équipe. C'est lui qui m'a transmis cette passion et cette envie de jouer vers l'âge de huit ans".
Marine Augis : "C'est à l'âge de huit ans que j'ai commencé à jouer au football dans la ville où j'habitais. J'étais inscrite dans une équipe mixte de débutants, à Huisseau-Sur-Mauve, un petit village situé dans le Loiret et la région Centre. Lorsque je n'avais plus l'âge d'évoluer avec les garçons, j'ai intégré une section entièrement féminine à l'US Orléans. L'année dernière, j'étais encore à Rodez en D1, cela m'a permis de me confronter au plus haut niveau. Cependant, c'est véritablement pour être plus proche de ma famille que je suis revenue à Tours cette saison".
Que pensez-vous respectivement de la Ligue 2 et de la D2, championnats dans lesquels vous évoluez à l'heure actuelle ?
Samuel Bouhours : "C'est un championnat très ouvert ! Il n'y a pas de "favoris" à proprement parler. En effet, tout le monde est susceptible de gagner partout, il peut même y avoir des surprises. Nous sommes 19ème à l'heure d'entamer la douzième journée, et nous pouvons gagner au moins sept places en remportant nos deux prochains matches, tant l'étau entre les différentes équipes s'est considérablement resserré. Pour moi, aucune équipe ne se détache réellement, et c'est ce qui fait le charme de notre division, le suspens est bien présent jusqu'au bout".
Marine Augis : "Pour avoir connue l'élite, je dirai que ce championnat est très différent. Il n'y a pas le même niveau, cela va s'en dire, mais tous les matches sont intéressants à jouer. L'impact physique est là, le niveau de jeu est globalement bon, on trouve également de la vitesse et de la qualité technique ... Un bon mélange qui permet de garantir le spectacle chaque week-end. Même si l'on constate encore de l'écart entre certaines formations, il reste tout de même raisonnable".
A quel point est-il aujourd'hui difficile de devenir joueur/joueuse de haut niveau dans le football ?
Samuel Bouhours : "Le plus dur, dans notre métier, c'est d'être régulier. Avant de passer professionnel, un certain nombre de jeunes joueurs passent pas l'équipe réserve, de façon à être prêt sur tous les plans avant d'intégrer le groupe pro. Il faut un maximum de rigueur dans le travail, une grande concentration, et surtout savoir se remettre en question chaque week-end en cas d'échec sur un match ou sur une série de rencontres".
Marine Augis : "En ne possédant pas le statut professionnel, il est difficile de percer dans notre domaine, même si nous possédons un certain nombre de qualités. Pour moi, il faut véritablement consacrer toute sa vie au football pour atteindre l'excellence".
Comment imaginez-vous la vie d'un(e) joueur/joueuse de foot ?
Samuel Bouhours : (Après réflexion) "Je ne m'étais jamais posé la question ! (rires) Nous les voyons s'entraîner le soir. Après, je pense qu'elles ne peuvent pas vivre de leur passion, car le monde du football féminin n'est pas encore entièrement professionnel, cela pourrait venir dans quelques années. Je pense que chaque joueuse a un travail à côté, ou bien est en train de faire ses études, pour les plus jeunes d'entre elles. Je trouve très intéressant la notion de jouer au plus haut niveau avec du plaisir. Elles y vont parce qu'elles aiment ce sport, mais aussi et surtout pour progresser et se confronter aux meilleures à travers des coupes, et un championnat qui a tendance à se niveler d'une année sur l'autre".
Marine Augis : "Six jours sur sept, je pense qu'il y a une alternance entre les entraînements matin et soir, et les matches du week-end. La seule différence que l'on pourrait noter avec nous, c'est que les joueurs de football de haut niveau sont tous professionnels et arrivent à vivre de leur passion".
Quels sacrifices avez-vous dû faire dans votre vie pour en arriver à ce niveau aujourd'hui ?
Marine Augis : "J'ai dû partir loin de chez moi très jeune. En intégrant un centre de formation, nous faisons le sacrifice d'y rester toute la semaine et de ne voir sa famille que le week-end. C'était un petit peu compliqué au début, mais j'ai obtenu le soutien de mes parents qui ont tout fait pour que je ne lâche rien, et je pense pouvoir dire que cela a payé aujourd'hui".
Si vous deviez citer trois caractéristiques qui définissent un(e) bon(ne) joueur/joueuse de football, quelles seraient-elles ?
Samuel Bouhours : "La constance, l'envie, et la concentration".
Marine Augis : "Être humble, avoir l'envie, et savoir se dépasser en allant parfois au-delà de soi-même".
Avez-vous déjà eu l'occasion d'assister à des rencontres de l'équipe féminine en D2 et de l'équipe masculine en Ligue 2 ?
Samuel Bouhours : "Je n'ai encore jamais vu un match de l'équipe féminine de Tours. Cependant, lorsque j'évoluais au Mans, mon ancien club, j'avais vu un match au MMArena, et j'avais à l'époque été agréablement surpris par le jeu proposé sur le terrain. Je suis tombé sur un certain nombre de résumés de matches par ailleurs, notamment en Ligue des Champions il y a deux ans à l'occasion de la finale entre l'Olympique Lyonnais et Wolfsburg. J'ai également suivi l'Equipe de France féminine à la télévision lorsque j'étais en stage, je me souviens d'une rencontre à enjeu".
Marine Augis : "C'est un petit peu compliqué pour nous de suivre les rencontres de Ligue 2, car les matches sont programmés le plus souvent à 20 heures, horaire auquel nous nous entraînons habituellement. J'essaie cependant de suivre ce qui se fait, notamment à Orléans qui est en quelques sortes mon club de coeur. Je regarde les résultats et reste informée le plus possible. Même si nous pouvons constater une différence de niveau entre la Ligue 1 et la Ligue 2, je trouve que chaque championnat n'a rien à envier à l'autre, c'est ce qui fait le charme de toute compétition".
Un mot sur l'exposition "Mêmes rêves de foot" lancée par Foot d'Elles ?
Samuel Bouhours : "Je trouve l'idée extrêmement intéressante. On ne parle pas suffisamment du football féminin dans sa globalité, le football est une discipline qui reste encore trop "masculine" dans l'esprit du public. J'espère que les choses continueront d'évoluer pour que l'on parle un jour de cette discipline à égal niveau avec ce qui se fait dans le monde masculin".
Marine Augis : "Il y a encore trop de différences entre la médiatisation du football masculin et celle du football féminin. C'est bien que certains médias comme vous par exemple, plaident pour notre cause en quelques sortes, en ne faisant pas de distinction entre nos deux disciplines. J'espère que les choses continueront dans cette visée pour les années à venir".
Crédits photos : TOURS FC - Alexandre Bertrel / Tours Association - Clarisse Lorenzo / Stéphanie Lacote.
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