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Avant Belgique-France - Abidal : "Je ne peux pas dire que les Bleus étaient l'objectif numéro un"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 12/08/2013 à 23:10 GMT+2

Eric Abidal sera titulaire avec les Bleus, mercredi en Belgique. Une 62e sélection "peut-être prématurée", admet-il. Mais personne ne s'est battu autant que lui pour la provoquer. Lundi, à Clairefontaine, le défenseur de l'AS Monaco a mis des mots sur sa nouvelle vie de joueur de football ayant vaincu un cancer du foie. Avec un leitmotiv : "s'éclater".

Eric Abidal Bleus Clairefontaine 2013

Crédit: Panoramic

Quand on l'interroge sur sa saison à venir, Eric Abidal ne dit plus qu'il prend les choses "match après match". Il dit "jour après jour". Nuance importante. L'honneur d'une sélection, l'excitation d'un match, le plaisir de l'épuisement sur un terrain de foot, le défenseur des Bleus en connaît la saveur plus que n'importe qui dans son milieu. Lui qui dut interrompre deux fois sa carrière pour soigner un cancer du foie et subir une greffe de cet organe vital au milieu de l'année dernière. Il a goûté au supplice physique d'une telle épreuve, à la charge morale inqualifiable qu'elle représente. Alors l'équipe de France en plein cœur de l'été, une poignée de semaines après avoir retrouvé un club, "c'est énorme, inespéré par rapport à ce que j'ai vécu pendant un ou deux ans", a-t-il reconnu lundi sous le chapiteau bleu.
Quand on l'interroge sur ses sensations physiques au matin de sa convocation pour Belgique - France, chose classique à ce moment de la saison, Abidal fait forcément une réponse jamais entendu à ce micro : "J'avais perdu énormément de kilos, j'ai quasiment tout récupéré. Je ne vais pas dire que je suis à 100%, mais 90% oui." Ces 90% vont suffire à faire de lui le défenseur central axe gauche de l'équipe de France mercredi soir à Bruxelles, dès le coup d'envoi. Didier Deschamps n'a pas cherché à en faire de mystère. Un peu moins de dix-huit mois après Allemagne - France (1-2), sa 61e et dernière sélection en date. Dix-sept mois après sa rechute.

Plusieurs fois, il a lâché le mot "s'éclater"

Les principaux frissons de son retour en sélection, Abidal les a probablement connus lundi midi à Clairefontaine, au moment de son arrivée au château. Ce rituel a été une routine pour lui, âgé de 33 ans, dont neuf parmi les Bleus. Elle l'est aujourd'hui pour des cadres comme Franck Ribéry. Mais pas cette fois. Les deux hommes sont tombés dans les bras l'un de l'autre en ayant du mal à oser briser le silence. "Cela faisait un an et demi que je n'avais pas vu Franck (Ribéry). On a échangé beaucoup de messages pendant mon absence. Pour moi c'est quelqu'un d'important.""La joie d'Abi est à la fois intérieure et démonstrative, énonce Deschamps avec pudeur. Elle se voit."
Elle ne s'entend pas trop, en revanche. Le filet de voix est toujours le même. Grave. Plat. Mais Abidal y a soustrait le tremolo de méfiance qui, naguère, la rendait un peu sourde. Mais ça, c'était avant. Avant que la vie ne lui apprenne douloureusement le sens des choses qui comptent. "J'ai toujours des contrôles, des analyses de sang, rappelle-t-il entre deux réponses. Je me sens bien comme je me sentais bien il y a deux ans, ce qui ne m'a pas empêché de retomber malade. Je suis vigilant. Et je continue ma diète. C'est une bonne diète." Conscient d'être vu comme "un exemple", le latéral gauche de l'équipe de France a prononcé une fois le mot "efficacité" pendant ses vingt minutes face à la presse. Plusieurs fois, il a lâché le mot "s'éclater". "On peut penser que c'est prématuré, cette sélection, a-t-il reconnu d'entrée. Mais je suis apte. Je m'éclate avec Monaco, je suis très content. Depuis la fin avec le Barça, il s'est passé plein de choses. J'ai beaucoup de joie de vivre et envie de m'éclater sur le terrain."

"Quand tu as de la famille, le combat se fait naturellement"

Ce pourrait être de la démagogie. Mais ça ne l'est pas. On s'en convainc sans réserve quand il annonce comme une évidence : "Pendant ma galère, je ne peux pas dire que l'équipe de France était l'objectif numéro un. Je voulais passer du temps avec ma famille." Il réfute le terme "compétition" qu'un confrère lui suggère pour qualifier l'état dans lequel il s'était mis pour vaincre la maladie. "Quand tu as de la famille, des enfants, le combat se fait naturellement. Il faut être bien entouré et avoir de la chance. Cette part de chance, je suis bien content de l'avoir eue." Le besoin de foot et l'ambition professionnelle "sont revenues crescendo". La chance dont Abidal parle lui permet de voir plus loin, mais pas vraiment de se projeter. "J'espère faire une bonne saison à Monaco, aller au Brésil, le reste, pour moi, c'est inconnu." Quelques minutes plus tard, Geoffrey Kondogbia et Samir Nasri lui succèdent au micro. Avec, dans la voix, ce filet de trac qui accompagne les gens convaincus que le foot est une chose très importante.
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Eric Abidal Clairefontaine Bleus 2013

Crédit: Panoramic

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