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D'Hugo Lloris à Karim Benzema, enfin une colonne vertébrale

Martin Mosnier

Mis à jour 06/03/2014 à 21:26 GMT+1

Il a fallu deux matches pour que l’équipe de France trouve ce qu’elle cherche depuis des années : une colonne vertébrale. Deschamps a mis en place au meilleur moment celle qui portera les espoirs tricolores à Rio : Lloris - Varane - Cabaye, Matuidi, Pogba - Benzema.

Varane, Mangala, Matuidi, Pogba, France - Pays-Bas, 2014

Crédit: Eurosport

Il semble loin le temps où Deschamps tâtonnait entre les systèmes et entre les hommes qui l'animaient. Dans ce 4-3-3 tel qu'il a pris forme depuis deux matches, une foule de certitudes, plus ou moins solides, se sont dégagées en 180 minutes. Parmi elles, un socle qui ne tangue plus, une base sur laquelle Deschamps construira son onze. Avant de rentrer dans le vif du sujet et dans une préparation qui doit lui permettre d'apporter la touche finale à son équipe, le sélectionneur des Bleus a clairement dégagé une colonne vertébrale. De Lloris à Benzema, zoom sur une épine dorsale dont la solidité a permis à la France de dévorer l'Ukraine et les Pays-Bas dans le coeur du jeu.

En défense,  le patron c'est Varane

  • Les craintes : Pas de charnière type, suspension de Koscielny, la seule valeur sûre de l'ère Deschamps en défense.
  • Comment se sont-elles évaporées ? 
Ne nous attardons pas sur Hugo Lloris, l'une des rares valeurs sûres du onze qui traverse les époques (Domenech, Blanc, Deschamps) sans que son statut ne soit remis en cause. Ses prestations parlent pour lui, le doute n'est pas permis le concernant.
En charnière centrale, le temps où Didier Deschamps rappelait Eric Abidal à la rescousse pour se rassurer semble déjà bien lointain, même s’il nous ramène à la rentrée dernière. Face à l'Ukraine et aux Pays-Bas, Varane a pris les clés du camion et les gardera sans doute en traversant l'Atlantique en juin. Bien sûr, il reste une place à prendre à ses côtés. Mais que ce soit Sakho, héros face à l'Ukraine, ou Mangala, qui a dévoré van Persie ce mercredi, Deschamps n'a que l'embarras du choix. Les deux hommes ont le même profil (agressivité dans les duels, gros engagement) qui complète parfaitement les qualités de Varane (couverture impeccable, qualité de la relance). Deschamps a déjà quelques solutions pour palier la suspension de Koscielny lors du match d'ouverture face au Honduras.
  •  Désormais, l'évidence c'est : Varane
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Robin Van Persie, Raphaël Varane, 2014

Crédit: AFP

Au milieu, ils ont largué la concurrence

  • La crainte : Cabaye n'est plus titulaire en club.
  • Comment s'est-elle évaporée ?
Un secteur jadis ultra-concurrentiel a accouché d'une évidence. Cabaye, Pogba, Matuidi: ce trio débutera sauf pépin d'ici là la campagne brésilienne. Les autres sont à des années lumières. Ce mercredi sur le banc, les recours s'appelaient Sissoko et... Guilavogui, un milieu qui se contente de bout de matches depuis six mois. Les autres concurrents (Mavuba, Gonalons, Capoue, Grenier, Gourcuff, voire Nasri) n’ont pas le même crédit. Homme du match face aux Pays-Bas avec un but et une passe décisive, Matuidi a pris une dimension en bleu qui lui a forgé un statut d'incontournable : "Il a du peps", jugeait Deschamps mercredi. "En plus il marque des buts. En terme de volume, d'intensité et de répétition des courses, il est à un très haut niveau."
Mais Deschamps n'a pu s'empêcher d'associer la réussite du Parisien à ses deux compagnons de l'entrejeu : "Et les deux autres au milieu (Pogba et Cabaye, ndlr) c'est pas mal non plus." Depuis plusieurs mois désormais, Pogba est lui aussi devenu incontournable et ce n'est pas sa prestation sinusoïdale de mercredi qui le remettra en question. La seule, maigre, interrogation concernait Cabaye dont le temps de jeu a fondu en traversant la Manche. Mercredi, il a prouvé qu'il n'avait perdu ni ses pattes ni ses repères. "Sur ce match, Sneijder s'est mis entre les lignes mais on l'a bien pris", a noté Varane dans les couloirs du Stade de France. "Au milieu, ça tourne bien, les automatismes se créent. Les trois joueurs devant la défense sont performants, ils courent beaucoup."
  • Désormais, l'évidence c'est : trois hommes qui auront les clés du jeu au Brésil.
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France Pays-Bas Blaise Matuidi

Crédit: Panoramic

En attaque, Benzema est devenu "rayonnant"

  • La crainte : Il existe deux Benzema, celui du Real et celui des Bleus.
  • Comment s'est-elle évaporée ?
D'abord par une statistique : 4 buts en 197 minutes. Depuis sa disette de 1222 minutes, l'attaquant des Bleus tourne à un rythme d'un but toutes les 49 minutes en sélection. Plus que les chiffres, c'est son attitude qui laisse penser qu'aujourd'hui, Benzema est l'attaquant que l'équipe de France attendait depuis des années. Finis les dézonages, finies les frappes molles et sans intention, finis les replis tête basse et queue entre les jambes. Reboosté par une saison merveilleuse à Madrid, le buteur tricolore remise, transperce, multiplie les appels, presse et marque. "Ça se voit sur son visage, il est rayonnant, a assuré Deschamps mercredi. Il est en confiance et ce qu’il fait confirme sa très grande forme du moment. Il joue avec beaucoup de justesse, il est adroit et met aussi de l’intensité dans ses courses, c’est bien." Matuidi ne dit pas autre chose : "C'est un joueur qui a repris confiance. Le talent, il l'a, on le savait. Quand on a un Karim comme cela, il rend l'équipe de France meilleure." Alors qu'il semblait avoir repris le dessus avant le déplacement en Ukraine, Olivier Giroud doit s'attendre à vivre la majorité de sa Coupe du monde confortablement assis sur le banc.
  • Désormais, l'évidence c'est : Benzema est devenu l'attaquant de classe mondiale que réclamait Laurent Blanc.
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