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L'arbitrage, c'est grave

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/02/2010 à 00:17 GMT+1

Mercredi, la Fiorentina, Arsenal, Lorient et Brest ont perdu des matches entachés de décisions arbitrales controversées. Un phénomène récurrent dans le football, mais qui n'est pas près de disparaître. La vidéo n'est pas à l'ordre du jour, et l'arbitrage à cinq reste une énigme.

FOOTBALL - 2009/2010 - Porto-Arsenal - Hansson

Crédit: AFP

C'était un mercredi noir pour l'arbitrage. A Lorient, à Lens, à Munich et à Porto, les garants du jeu ont failli dans leur tâche. Au Moustoir, M.Turpin a pris une décision lourde de conséquences en expulsant Koscielny et en accordant un penalty à Bordeaux pour une faute très légère du défenseur lorientais sur Chamakh, à la limite de la surface. Les Merlus, qui menaient 1-0, ont finalement perdu 4-1.
A Bollaert, M.Bien a accordé un but à Marco Ramos en prolongation, alors que le ballon n'avait pas franchi la ligne de but, qui a permis aux Lensois de s'imposer devant Brest (2-1). A l'Allianz-Arena, M. Ovrebo a validé un but de Klose entaché d'une position de hors-jeu assez nette, pour offrir la victoire au Bayern face à la Fiorentina (2-1). Et au Dragao, M.Hansson a oublié un penalty sur Rosicky avant d'accorder un coup franc généreux à Porto pour une présumée passe en retrait de Campbell à Fabianski et de permettre aux Portugais de le jouer rapidement. Falcao ne s'est pas fait prier pour inscrire le but vainqueur de sa formation (2-1) et déclencher la colère noire d'Arsène Wenger.
Les récidivistes
Triste coïncidence, d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une désagréable impression de déjà vu. M. Hansson s'était déjà retrouvé sous les feux des projecteurs lors du match France-Eire en accordant un but à William Gallas au terme d'une action entachée d'une main de Thierry Henry. En novembre 2008, l'arbitre suédois avait également été mal inspiré lors d'un Liverpool-Atletico en accordant un penalty inexistant aux Reds dans les dernières secondes du match. En prenant ces deux décisions, il a "éliminé" les Irlandais de la Coupe du monde et les Madrilènes de la Ligue des Champions...
M. Ovrebo n'est pas non plus à son coup d'essai. L'an passé, il avait arbitré la demi-finale Chelsea-Barcelone en Ligue des Champions, oubliant deux penalties en faveur des Blues, finalement éliminés sur un but de dernière seconde d'Andres Iniesta (1-1). "Une p..... de disgrâce", s'était emporté Didier Drogba, suspendu par la suite pour cet écart. La colère de l'Ivoirien est comparable à celle qui s'est emparée hier soir de Wenger, de Christian Gourcuff, l'entraineur lorientais, de Giancarlo Abate, le président de la Fédération italienne ou d'Alex Dupont, le coach de Brest. Quatre hommes victimes d'injustices d'autant plus lourdes de conséquences qu'elles interviennent de le cadre de rencontres à élimination directe ou en match aller-retour...
Il n'est pourtant pas question ici de faire le procès de ces arbitres, même si un consensus se dégage pour dire qu'ils ne sont pas les meilleurs du monde. On serait cependant tenté de dire qu'ils sont plutôt victimes que coupables. Encore une fois, c'est tout un système qui a affiché ses limites. Et cela relance l'éternel débat sur le recours à la vidéo dans le football. Un principe auquel l'ensemble des instances dirigeantes continue de s'opposer. Michel Platini, le président de l'UEFA, l'a encore rappelé le mois dernier. "La vidéo, c'est la mort du football", avait-il affirmé dans les colonnes de France Football. "Pour être populaire en France, je pourrais dire que je suis favorable à la vidéo mais je n'y crois pas du tout. Je ne crois pas que l'arrivée de technologies s'apparente encore à du football."
Lannoy: "Pas de solution miracle"
 L'ancien sélectionneur des Bleus avait justifié son opinion par la difficulté de mettre en place ce système et de définir une typologie de l'utilisation de la vidéo. "Et si en vérifiant qu'un but n'a pas été marqué de la main, on constate un tirage de maillot, on accorde un penalty ? Et si l'attaquant a fait faute, on donne un coup franc ?", avait-il notamment questionné. Il est vrai que la mise en place d'un tel système s'apparente à un véritable casse-tête. Mais il déboucherait à coup sûr sur un progrès dans l'arbitrage. On peut difficilement croire le contraire après les incidents survenus mercredi soir.
Le recours à la vidéo dans le football ne verra probablement jamais le jour, du mois à court ou moyen terme. Reste l'arbitrage à cinq, préconisé par des instances qui privilégient une solution humaine plutôt que technique pour résoudre le problème. Les premiers tests ont déjà été effectués dans cette optique.  "L'arbitrage à cinq est une possibilité intéressante. Certes, ce système n'est pas parfait mais je pense qu'il a le mérite de rajouter des yeux dans les surfaces. S'ils se sentent épiés, les joueurs seront peut-être dissuadés de commettre trop de fautes. On l'a testé en EuropaLeague, les résultats sont intéressants", résume l'arbitre Stéphane Lannoy. Ce recours a cependant ses limites. Dans le football, une large part de l'arbitrage est dévolue à l'interprétation de l'arbitre et le fait d'en avoir cinq sur le terrain peut aboutir à des problèmes de communication. Et cela nécessite aussi une technologie qui n'est pas encore au point. "Il ne faut pas se leurrer, il n'y a pas non plus de solution miracle", conclut Lannoy. En clair, ce mercredi noir pour l'arbitrage n'était pas le premier, et ne sera pas le dernier non plus.
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