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L'expédition punitive ratée des ultras stéphanois se solde par de la prison ferme

ParAFP

Mis à jour 06/01/2016 à 23:47 GMT+1

FAIT DIVERS - Dix ultras de l'AS Saint-Etienne comparaissaient mercredi devant la justice pour le saccage d'un mariage. Neuf d'entre eux sont condamnés à de la prison ferme avec des peines allant d'un an de prison, dont huit mois avec sursis, à trois ans dont six mois avec sursis avec mise à l'épreuve et une kyrielle d'interdictions de stade.

2012-2013 Ligue 1 Saint-Etienne Nice Supporters

Crédit: Panoramic

Ils voulaient "détruire le plus beau jour de la vie" d'un supporter lyonnais honni, mais leur expédition punitive s'était trompée de cible. A l'issue d'une audience de comparution immédiate marathon, le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône (Rhône), qui a prononcé une seule relaxe, a condamné neuf d'entre eux à de la prison ferme avec des peines allant d'un an de prison, dont huit mois avec sursis, à trois ans dont six mois avec sursis avec mise à l'épreuve et de nombreuses interdictions de stade.
Il a suivi peu ou prou les réquisitions du procureur de la République, Grégoire Dulin, qui avait fustigé le "naufrage" de ce coup de force.
Ce 5 septembre à Denicé (Rhône), à la vue de son buffet de mariage mis en pièces, la jeune mariée et sa famille s'étaient posé la question: qui pouvait leur en vouloir autant? Qui était cette quinzaine d'hommes masqués en combinaison blanche et armés de barres de fer ayant fait irruption avant que la noce ne revienne de l'église? La jeune femme était loin d'imaginer qu'elle avait été victime d'un incroyable malentendu sur fond de rivalités entre supporters des Verts et ceux de l'Olympique lyonnais.
Préparée de manière "paramilitaire", l'opération-"commando" avait viré au fiasco et s'est soldée par le renvoi devant la justice de dix hommes âgés de 26 a 48 ans, membres ou gravitant autour des Magic Fans, l'un des cinq groupes de supporters de l'AS Saint-Etienne. Présentés comme des employés modèle ou des pères de famille exemplaires, ils n'avaient pas hésité à participer à cette expédition punitive qui, en dépit de conséquents dégâts matériels et d'un mode opératoire très violent, n'avait pas fait de blessés.

"Traître"

Neuf des dix prévenus avaient à des degrés divers reconnu leur présence sur les lieux, à défaut de leur participation pleine et entière aux violences et exprimé leur "honte" et leurs "regrets".
Selon l'enquête, l'expédition trouve sa source dans la haine d'un "traître", un ex-membre des Magic Fans qui -fait rarissime- a intégré un groupe ultra lyonnais. Pour les prévenus, celui qui est à leurs yeux un renégat, est l'instigateur d'une série de violences et de provocations dont le vol "sacrilège" d'un tifo, qui a trouvé son épilogue dans le saccage du mariage.
Au centre des débats, le "transfuge" Maxime G. est le grand absent de ce procès. Pour les deux parties, ce jeune homme est loin d'être un enfant de choeur. Membre d'un groupuscule d'ultra-droite, réputé avoir le coup de poing facile, il a été condamné pour avoir frappé une journaliste et un commandant de la BAC à Lyon pendant une manifestation contre le mariage pour tous. Il a fait appel. Selon les prévenus et des sources proches du dossier, il aurait même pu avoir sciemment orienté les ultras des Verts sur le mauvais mariage, ce qu'il a nié lors de sa déposition. Dans le récit des Stéphanois, tour à tour piteux ou patauds, le ressentiment envers le néo-Lyonnais semble inextinguible.
"S'il avait été présent (le jour de la noce saccagée), on serait aujourd'hui à un procès d'assises", relève la présidente du tribunal, Claire Jacquin, qui visiblement découvre les us et coutumes du hooliganisme.
"C'est quoi le rapport avec le sport?" interroge la magistrate. "Y en n'a aucun", marmonne un prévenu.
Selon la police, le groupe ultra des Magic Fans comporterait environ 1.600 membres dont un "noyau dur" de 30 à 40 personnes.
L'un des prévenus surnommé "Cochon" a été condamné en octobre à 20 mois de prison avec sursis en Italie pour des violences lors d'un match d'Europa League des Verts face à la Lazio Rome. Présenté comme le "cerveau" de l'opération, il a écopé de la peine la plus lourde.
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