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La Fifa veut redorer son image en nommant Fatma Samba Diouf Samoura venant tout droit de l'ONU

ParAFP

Mis à jour 15/05/2016 à 15:50 GMT+2

La Fifa, qui a désespérément besoin de redorer son blason, a nommé vendredi au poste de secrétaire générale une femme, issue du continent africain et diplomate à l'ONU, pour mener les indispensables réformes. Mais celle-ci arrive sans expérience du monde du sport.

Fatma Samba Diouf Samoura, nouvelle secrétaire générale de la Fifa

Crédit: AFP

La Sénégalaise Fatma Samba Diouf Samoura, 54 ans, dont 21 au sein des Nations Unies, est devenue vendredi la première femme à occuper le poste de secrétaire générale de la Fifa. Une fédération prospère mais secouée depuis plus d'un an par le plus vaste scandale de corruption de son histoire.
Diplômée en langues à Lyon et relations internationales à Strasbourg, Mme Samoura a occupé divers postes de responsabilité pour le Programme alimentaire des Nations unies au Cameroun, à Madagascar ou à Djibouti. La nomination d'une femme dans un univers extrêmement masculin et qui n'a encore aucune expérience de la gestion d'une grande organisation sportive peut surprendre. Mais pour Gianni Infantino, le président de la Fifa élu en février, elle est "la personne la plus compétente pour diriger l'administration de la Fifa".
"Son CV parle pour elle, et en plus elle aime le football, comme son mari, a souligné l'Italo-Suisse. Je l'ai rencontrée pour la première fois il y a plusieurs mois et j'ai poursuivi les discussions avec elle et d'autres candidats".
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Gianni Infantino à Mexico

Crédit: AFP

"Aider le football à retrouver son image"

Actuellement en poste au Nigeria (Abuja), la Sénégalaise succédera à la mi-juin au Français Jérôme Valcke, écarté de ses fonctions en septembre dernier, licencié puis ensuite suspendu 12 ans par la Fifa, notamment pour son implication dans un trafic de billets pour le Mondial brésilien.
Presque un an après les arrestations à Zurich (Suisse) de plusieurs hauts responsables du football mondial, à la demande de la justice américaine, prémices du plus gros scandale de corruption de l'histoire centenaire de la Fifa, Mme Samoura va devoir mener un chantier compliqué. Son rôle, après avoir géré des crises humanitaires : mettre en application les réformes adoptées en février et qui promettent plus de transparence, d'intégrité ainsi qu'une meilleure gouvernance.
Au cours d'un entretien téléphonique accordé samedi à l'AFP, Fatma Samoura a déclaré vouloir "aider le football à retrouver son image, écornée par les scandales". Avant d'ajouter : "La Fifa, ce sont les Nations Unies du football et j'apporte mes 21 ans d'expérience dans le privé et à l'ONU en termes de bonne gouvernance et de transparence et d'obligation de rendre compte, aussi bien au niveau des fédérations qu'à celui de la Fifa".
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Fatma Samba Diouf Samoura

Crédit: AFP

Une question de compétence avant tout

Pour le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien candidat à la présidence de la Fifa, "la question n'est pas tant que Mme Samoura soit africaine ou une femme, mais surtout qu'elle soit compétente. Elle a travaillé au sein du systèmes des Nations Unies et elle comprend ce qu'on demande à un responsable de ce niveau". "De plus, elle envoie un message fort selon lequel la Fifa est sensible à l'égalité hommes-femmes et à la diversité", ajoute-t-il, interrogé par l'AFP.
Pour l'Australienne Moya Dodd, membre du conseil de la Fifa, que la nouvelle numéro 2 n'ait aucune expérience du monde du football n'est pas un handicap, car "la Fifa est une organisation aux nombreuses dimensions et elle apporte des dimensions qui n'existent pas aujourd'hui à la Fifa".
Mais sa tache s'annonce très délicate. Outre les enquêtes des justices américaine et suisse qui se poursuivent, des tiraillements apparaissent déjà. Le président de la commission d'audit et de conformité, Domenico Scala, a ainsi quitté la salle vendredi pour protester vigoureusement contre un amendement qui transfère du congrès au conseil le pouvoir de nommer ou démettre les responsables des principales commissions (audit, éthique) de la Fifa. Une façon, selon Scala, de contourner les réformes adoptées et de remettre en cause l'indépendance de ces commissions, chargées notamment d'enquêter sur des membres mis en cause pour corruption.
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