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Arsenal : la Capital One Cup comme greffe de moelle

ParSharkfoot

Mis à jour 01/11/2012 à 21:44 GMT+1

La victoire d'Arsenal face à Reading (5-7), mardi en Coupe de la Ligue, est de nature à booster les Gunners et à donner un vécu collectif à un groupe qui en a affreusement besoin.

Arsenal's Marouane Chamakh celebrates with Theo Walcott at the Madejski Stadium in Reading (Reuters)

Crédit: Reuters

Dans l’histoire d’Arsenal, la Coupe de la Ligue a eu beaucoup plus d’influence qu’il n’y paraît. En faisant grandir des générations, Arsène Wenger les a préparés au succès. Hélas, la défaite en finale contre Birmingham en 2011 a salopé un travail de plusieurs années. Or, le succès épique à Reading mardi soir (5-7 après prolongations), est de nature à redonner confiance à un groupe manquant d’émotions collectives.
Arsène Wenger n’a jamais caché son sens des priorités. La semaine passée, lors de la fameuse réunion des actionnaires, il avait même affirmé qu’une qualification en Ligue des Champions était plus importante qu’un sacre en coupe. De fait, lors de ce huitième de finale à Reading, l’Alsacien a aligné des plantes bien vertes (Martinez, Miquel, Gnabry), quelques vieux troncs pourrissant sur le banc (Djourou, Arshavin, Chamakh) et des joueurs de complément ayant besoin de jeu (Jenkinson, Koscielny, Walcott, Coquelin, Frimpong). En somme, la même recette que les dernières saisons, où les Gunners avaient atteint deux finales, en 2007 et en 2011 (1), où Chelsea et Birmingham s’étaient imposés 2-1.
Dennis Bergkamp :"Je ne suis pas sûr que les joueurs aient assez cette mentalité de gagnant"
Ce dernier revers a d’ailleurs eu des effets eschatologiques pour un club sevré de titres depuis la FA Cup de 2005. Capable de tout renverser comme de céder complètement, Arsenal brille par sa virtuosité et son irrégularité plus que par le pragmatisme mancunien. "Je ne suis pas sûr que les joueurs d’Arsenal aient assez cette mentalité de gagnant", s’était même interrogé en février Dennis Bergkamp dans les colonnes du Telegraph. "Je ne sais pas s’il ne manque pas un peu de mentalité anglaise. Nous, notre ‘back four’ avait ce mental pour penser : O.K. ce match est à nous maintenant."
Paradoxalement, malgré la faiblesse abyssale de l’arrière-garde londonienne à Reading (Djourou et Koscielny furent apocalyptiques en première période et Martinez s’est embourbé entre ses poteaux plus qu’autre chose), les Gunners ont réussi à enclencher la case : "Ce match est à nous !" Bien sûr, Reading a été consternant défensivement, mais la seconde période londonienne a été emballante. Les entrées de Giroud, buteur et travailleur acharné, et de Thomas Eisfeld (19 ans, premier match) ont boosté leurs coéquipiers. L’Allemand a été généreux et a trouvé de nombreux décalages, preuve d’une certaine confiance. Si cette Coupe de la Ligue lui permet d’acquérir du temps de jeu et de comprendre comment remporter un match, alors, Wenger réussira son pari.
On peut avoir 600 matchs sous les sabots sans savoir comment gagner
Rappelons-nous de l’odyssée des jeunots Diaby, Song, Denilson, Djourou, Aliadière ou Walcott en 2007, avec ces rencontres gorgées d’émotions que seule la victoire et la souffrance collective peut vous apporter (6-3 à Liverpool, 2-2 à Tottenham en perdant 2-0 au bout de vingt minutes et 3-1 après prolongations lors du replay). C’est pourquoi cette folle remontée à Reading vaut davantage que des grands titres dans la presse et la satisfaction du moment. Elle donne l’occasion à une génération ô combien prometteuse de charpenter son bagage technique, tout comme aux nombreux joueurs confirmés portant la vareuse rouge et blanche chaque week-end.
C’est peut-être étrange, mais les critiques sur le manque d’expérience ou d’investissements sont à mille lieues de la réalité sportive. On peut avoir 40 ans et 600 matchs sous les sabots sans savoir comment gagner les matchs, a fortiori ceux à pression. Les grands champions n’ont pas attendu d’avoir les tempes grisonnantes pour se révéler. Sans rentrer dans ces comparaisons foireuses, cette Capital One Cup a pour mérite de donner du vécu collectif à un groupe qui en a affreusement besoin. Ce qui, à l’heure actuelle, est le plus grand manque d’Arsenal.
(1) : Devant le manque de titres, Arsène Wenger avait un peu moins utilisé ses chauffeurs de banc et ses espoirs lors de l’édition 2011.
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