Le Barça sacré champion d'Espagne après le nul du Real Madrid

Le Real Madrid a définitivement abandonné son titre en Liga samedi soir. Avant même son déplacement sur le terrain de l’Atletico Madrid dimanche, le FC Barcelone est assuré du 22e sacre national dans son histoire, son quatrième sur les cinq dernières saisons. Comme un symbole, les Merengue ont cédé leur trophée à Barcelone, sur la pelouse de l’Espanyol. Tenus en échec (1-1), ils ont perdu leur dernier infime espoir de renverser la tendance dans le sprint final et de coiffer les Blaugrana au poteau. L’égalisation de Gonzalo Higuain (58e), venue répondre de la tête à l’ouverture du score de Cristian Stuani (23e), s’est révélée insuffisante pour les Madrilènes. Seule consolation pour les hommes de José Mourinho, ils ont assuré leur deuxième place au classement et conservent ainsi la suprématie locale devant l’Atletico.

Face à un Espanyol désireux de s’offrir une victoire de prestige dans une fin de saison sans enjeu pour lui, le Real n’en aura pas fait assez pour étendre le suspense en championnat pour une journée supplémentaire, au minimum. Avec une équipe remaniée au coup d’envoi (Xabi Alonso et Cristiano Ronaldo sur le banc), en vue de la finale de la Coupe du Roi le 17 mai prochain, les Madrilènes ont produit une première période sans relief. Ils se sont montrés incapables d’enchaîner trois passes et ont souffert de la comparaison dans les duels. Hormis deux banderilles lancées par Alvaro Morata (8e) et Angel Di Maria (10e), les Merengue ont subi les assaults catalans. Dans une défense orpheline de Raphaël Varane, qui avait débuté sur la droite avant de se blesser à un genou et de sortir au bout d’un quart d’heure, les Barcelonais se sont régalés des boulevards offerts par le Real. A force de jouer avec le feu, les partenaires de Luka Modric ont fini par se brûler.

Higuain, dixième but contre l’Espanyol

Sur un corner, Stuani a montré son sens de l’anticipation et son opiniâtreté pour lancer les hostilités (1-0, 23e). Dans la foulée, l’Espanyol pensait avoir doublé la mise par Hector Moreno, le plus prompt pour placer sa tête sur coup-franc. Mais l’arbitre a signé une faute préalable du Mexicain sur Xabi Alonso, peu évidente au vu des ralentis. Forcément mécontent de l’indigence de ses troupes lors du premier acte, Mourinho a lancé Benzema dès la reprise et Ronaldo à la 57e minute. Indirectement, l’entrée en jeu du Portugais a produit un effet immédiat, Higuain coupant la trajectoire d’un coup-franc frappé par Luka Modric pour remettre les compteurs à égalité (1-1, 58e). L’attaquant argentin a marqué le dixième but de sa carrière face à l’Espanyol, un record pour lui en Liga.

Revenus à hauteur au tableau d’affichage, les Madrilènes n’ont pas su, ou pu, continuer à pousser pour aller chercher le succès. Seul Ronaldo a fait passer un frisson dans l’Estadio Cornella-El Prat. Au contraire, ce sont même les Barcelonais qui ont obtenu les occasions les plus franches de s’imposer, suite à un cafouillage dans la surface du Real (78e) ou sur une frappe de Mubarak Wakaso (84e). Devant leur télé, les Blaugrana ont apprécié. Ils récupèrent leur titre aux dépens du rival madrilène et le fêteront dimanche contre l’Atletico, sans aucune pression du résultat. Si ce couronnement sans jouer aura une saveur particulière pour le Barça, qui aurait certainement préféré un autre scénario, il est aussi un soulagement dans une fin de saison qui commençait à s’éterniser. Bien involontairement, le Real a abrégé l’attente.