Real Madrid : le président Florentino Perez défend son entraîneur José Mourinho contre la rumeur

Un frisson a parcouru les rédactions sportives du monde entier, jeudi à la mi-journée, lorsque le Real Madrid a annoncé une conférence de presse de son président Florentino Perez à 13 heures. Econome de ses paroles, le président de l'institution Real ne pouvait qu'avoir des choses importantes à dire, voire graves, au lendemain de la qualification logique de son club pour les demi-finales de la Coupe du Roi. Si Perez a bien eu quelques formules définitives jeudi, il a refroidi l'ambiance pour annoncer le contraire de ce que tout le monde attendait fébrilement : non, José Mourinho ne quitte pas le Real, non ses joueurs n'ont pas demandé sa tête, oui la vie continue comme avant.

Le tremblement de terre que guettaient les rédactions sportives, c'était bien la possible fin du contrat de José Mourinho au Real Madrid, à un an et demi du terme de son contrat. Le quotidien Marca, considéré partout sur la planète (à tort ou à raison) comme le premier pourvoyeur d'infos sur le Real Madrid, avait préparé le terrain avec une "une" incendiaire : "Presi, Mou o nosotros" : "Président, c'est nous ou Mourinho". Le journal affirmait que son effectif, et notamment ses cadres Iker Casillas et Sergio Ramos, avaient lancé un ultimatum à leur patron, ne supportant plus les méthodes du Special One. Bien loin d'annoncer quoique ce soit de négatif sur son entraîneur portugais, Florentino Perez a parlé un gros quart d'heure pour démentir ces informations de façon catégorique et se scandaliser du procédé employé par le quotidien, pourtant proche du club et de ses intérêts.

"Je démens l'ultimatum des joueurs lors du diner avec les capitaines mardi dernier, a entamé Perez. Le seul objectif était de fixer les primes de la saison en cours. Il y avait un climat magnifique, avec une attitude responsable de la part des capitaines. Ce qui a été raconté est faux... J'ai un grand respect pour la presse, mais il y a une limite éthique à ne pas dépasser. Personne ne nous a appelé pour recouper les infos qui ont été publiées. Des rumeurs sur le Real, j'en ai entendues beaucoup. Je suis ici pour vous dire qu'un media madrilène a mis un mensonge en une. Je suis ici pour défendre les joueurs, l'équipe et l'institution."

Florentino Perez n'a pas parlé très longtemps. Il a refusé de commenter la longue absence d'Iker Casillas (six semaines à trois mois). Les "madridologues" de la capitale espagnole ont déjà remarqué que le boss du Real avait eu des mots beaucoup plus doux pour ses joueurs que pour son entraîneur, avec lequel, assure-t-il "il n'a pas parlé de tout cela". "Le grand esprit de responsabilité de nos capitaines est incompatible avec cette information" a, par contraste, précisé Florentino Perez.

Le président des champions en titre a bataillé contre un ennemi invisible. "Je pense que c'est parce que certains ne sont pas heureux avec les succès que nous avons eus et veulent nous déstabiliser." Ce n'est pas exactement le portrait-robot du quotidien Marca, dont on attend maintenant les précisions. Alors que les médias qui couvrent le Real Madrid racontent depuis le début de la saison l'histoire d'une escalade permanente dans la détérioration des relations internes dans l'équipe, distancée de quinze points par le FC Barcelone en Liga, chacun aura remarqué que Perez, dans sa communication de crise, s'est bien gardé d'en faire des tonnes sur le climat de travail présumé idéal entre le coach et son effectif, tous tendus vers la réussite des objectifs futurs du club. S'il ne l'a pas fait là, quand le fera-t-il ?