Real Madrid-Real Sociedad : Carlos Vela suit enfin le bon cap

La Real Sociedad a repris des couleurs avant d’aller défier le Real Madrid. Après un début de saison en dents de scie, la formation de Philippe Montanier a trouvé son rythme pour boucler l’année 2012 en trombe. Seulement 17e au classement au soir de la 10e journée, l’équipe basque en occupe désormais le 8e rang après avoir enchaîné sept matches sans défaite (4 victoires et 3 nuls). Une performance d’abord collective, à l’image de la solidité de la cinquième défense de Liga. Mais qui doit aussi beaucoup au talent de Carlos Vela. Après un début de carrière mitigé en Europe, l’attaquant mexicain de 23 ans donne enfin la plénitude de son potentiel depuis qu’il a rejoint la Real Sociedad il y a un an et demi.

Le doute était permis, tant le Mexicain a connu un parcours chaotique après avoir été la révélation du Mondial des moins de 17 ans en 2005. Recruté dans la foulée par Arsenal, Vela n’a jamais été vraiment en mesure de s’imposer chez les Gunners. Contraint à l’exil en Espagne jusqu’à l’été 2008 en raison des restrictions d’âge de la Premier League, il n’est ensuite pas parvenu à convaincre Arsène Wenger d’en faire un élément important de son équipe, malgré quelques coups d’éclat comme un triplé face à Sheffield United en League Cup (6-0). Victime aussi d’une forte concurrence emmenée par Robin van Persie, Vela a dû trouver un autre point de chute pour faire son trou. Son prêt à la Real Sociedad à l’été 2011 a été décisif dans cette optique.

Le challenge proposé par l’équipe basque n’était pas forcément des plus simples. Quinzième pour son retour en Liga en 2010/2011, elle espérait surtout éviter la relégation au moment où Vela a rejoint ses rangs. Sous les ordres de Philippe Montanier, lui aussi arrivé au club à l’été 2011, la Real Sociedad a finalement bouclé l’exercice à une très honorable 12e place. Et la contribution de Vela a été importante. S’il a signé sa meilleure saison statistique en Europe avec 12 buts en 37 matches (toutes compétitions confondues), le Mexicain s’est surtout affirmé comme le joueur clé de l’animation offensive basque. Par sa faculté à balayer tous le front de l’attaque et faire des différences sur sa vitesse, sa technique et ses dribbles, il a donné une autre dimension à la Real.

L’exercice actuel n’a fait que confirmer la tendance. Après une entame plutôt discrète, Vela a haussé le niveau depuis le mois de novembre, à l’image d’une équipe qui a signé quelques coups d’éclat sous l’impulsion de son Mexicain. Celui-ci a notamment initié la victoire à Malaga (1-2) en marquant dès les premières secondes du match. Une semaine plus tard, il s’est offert un doublé face au Rayo Vallecano (4-0), confirmant ses excellentes dispositions à domicile. Sur les 19 buts qu’il a inscrits depuis qu’il porte les couleurs de la Real Sociedad, 12 ont été marqués à Anoeta. Ce qui n’empêche pas Vela d’être décisif à l’extérieur, à l’image de son match plein lors de la très belle victoire du club basque à Valence (2-5) au début du mois de décembre, avec un but et une passe décisive à la clé.

La montée en puissance du Mexicain n’est pas passée inaperçue de l’autre côté des Pyrénées. Il a ainsi reçu les éloges d’El Mundo Deportivo après une nouvelle prestation aboutie face au FC Séville (2-1) pour boucler l’année 2012. "Carlos Vela est un cadeau, un joueur d’un autre niveau qui court, presse, déstabilise les défenses sur ses prises de balles, provoque des fautes et des cartons jaunes", écrivait ainsi le quotidien catalan à l’issue de la victoire du club basque sur l’équipe andalouse. Avec 7 buts et 3 passes décisives en 14 titularisations, l’attaquant de la Real Sociedad a réalisé une première moitié de saison pleine, contribuant largement à la huitième place occupée par une équipe dont il est devenu l’une des individualités les plus marquantes.

Après avoir enfin trouvé le bon cap en club, le Mexicain pourrait connaître une reconnaissance plus importante en sélection. Vela a eu des relations compliquées avec l’équipe du Mexique, dont il avait défendu les couleurs lors de la Coupe du monde 2010. Quelques semaines plus tard, il avait écopé d’une suspension de six mois pour avoir participé avec certains coéquipiers à une soirée un peu trop festive aux yeux des dirigeants de la fédération. L’ancien Gunner, qui avait refusé sa convocation pour les Jeux Olympiques afin de se consacrer à son club, n’a plus porté le maillot de la Tricolor depuis près de deux ans. Mais il semble impossible qu’il ne l’endosse pas de nouveau s’il continue à briller de la sorte en 2013.