Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Sporting : vive la crise !

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/09/2013 à 08:58 GMT+2

Entre ambition et raison, le Sporting réussit son début de saison. Emmené par le président de Carvalho, le club lisboète retrouve de vieilles et glorieuses habitudes, en pleine crise économique.

sporting lisbonne

Crédit: Panoramic

"Le Sporting est le plus grand club portugais et les supporters veulent des titres". A l’image de leur président, Bruno de Carvalho, les Lions du Sporting semblent avoir retrouvé du mordant. Après avoir mangé leur pain noir, le club lisboète se refait. Avec trois succès et un nul – face au Benfica –, le SCP s’est placé derrière le FC Porto en Liga. La meilleure attaque du championnat (12 buts) espère poursuivre ce samedi contre le Rio Ave. L’équipe réussit son meilleur démarrage depuis 1994/95 (Carlos Queiroz avait empoché quatre succès en autant de rencontres) et Leonardo Jardim séduit déjà les supporters.

Jardim de délices

Comme le Sporting, Jardim est revanchard. En 2012, Leonardo avait propulsé Braga à la troisième place du championnat. Devant… le Sporting. Son jeu séduisait, une évidence pour ce coach né au Barcelona… vénézuélien. On l’annonce alors au FC Porto où Vitor Pereira suscite (déjà) pas mal de critiques. Mais les Dragons sont sacrés champions. Jardim se console à l’Olympiakos. Il va vite déchanter. L’hiver venu, il se fait virer. Son équipe est leader du championnat grec avec dix points d’avance sur le PAOK, son poursuivant ! "Je n’ai toujours pas compris pourquoi j’ai été remercié", confiera-t-il plus tard.
La presse locale fantasme : il aurait eu une liaison avec la femme du richissime président Evangelos Marinakis. Il dément : "La vérité qui m’a été transmise est que je pars à cause des résultats". Avec Bruno de Carvalho, son président actuel, il file maintenant le parfait amour. "Nous nous entendons très bien", sourit son patron qui poursuit : "Nous réalisons tous les deux un rêve". Jardim qui a grandi dans le restau de ses parents à Madère, au milieu des fanions du Sporting, régale de nouveau, avec beaucoup de produits locaux.

Formation : le retour aux sources

Il y a une semaine, en Algarve, Mister Jardim a couché, dans son onze de départ, sept joueurs formés au club. Un chiffre record depuis la création de l’Academia de Alcochete, en juin 2002. Une recette qui paie. Le Sporting a claqué le Olhanense d’Abel Xavier (2-0) et valorise ses créations. Le Sporting Clube de Portugal est le meilleur club formateur du pays. A l’Euro 2012, dix de ses produits étaient présents. Aucun autre centre de formation du continent ne faisait mieux. Des jeunes qui rapportent. Cet été, les ventes de Ilori à Liverpool (7,5 millions d’euros hors bonus + 25% sur une prochaine plus-value) et de Bruma au Galatasaray (13 millions d’euros + trois millions d’euros de bonus + 25% sur une prochaine plus-value) composent l’essentiel des 22,6 millions d’euros empochés en transferts au cours de ce mercato. "Des affaires magnifiques", Bdc peut le dire. Il a su gérer ces épineux dossiers. Le défenseur central qui refusait de prolonger au-delà de 2015 aux conditions proposées était relégué en équipe b ; l’ailier de 18 ans, lui, était carrément allé au clash. Ses conseillers prétextaient la nullité de son contrat et avaient poussé leur protégé à sécher les entraînements. Historiquement, le Sporting a réalisé ses plus gros coups grâce à son Academia : Nani (25,5 millions d’euros à ManU en 2007), Cristiano Ronaldo (17,5 millions d’euros à ManU en 2003), Hugo Viana (12,5 millions d’euros à Newcastle en 2002), Moutinho (11 millions d’euros au FC Porto en 2010) … Ce repli vers Alcochete est un succès quasi évident.

Une gestion austère

Affaissé par un passif global de près de 260 millions d’euros, le Sporting ne peut pas miser que sur sa formation pour équilibrer ses comptes. Elu en mars 2013, Bruno de Carvalho a décidé de rompre avec la gestion de son prédécesseur, Godinho Lopes. Personne n’avait gaspillé autant que ce dernier. Elias – achat le plus onéreux des 107 ans d’histoire du Sporting, à plus de 11 millions d’euros – restera le symbole de ce casting loupé. De Carvalho s’est délesté de ces coûteux surplus : Bojinov, Boulahrouz, Pranjic, Onyewu, Gelson Fernandes, Chhetri, Schaar... Il a rompu les contrats de droits d’image de Labyad et d’Elias, soit une épargne de 1,5 millions d’euros. Au total, le club annonce avoir économisé 14 millions d’euros sur son équipe pro.
Avec des méthodes parfois contestées. Elias, Labyad ou Evaldo ont dénoncé des retards de paiement. Le club s’en défend. Les Lisboètes n’ont franchement pas facilité le départ de Turan à Reims. Le jeune Français était pourtant cantonné à jouer les réservistes… La Mairie d’Odivelas vient de mettre fin au protocole signé avec le SCP quelques mois auparavant relatif à la mise à disposition de ses terrains "face aux difficultés rencontrées par le Sporting concernant le respect des engagements". Manuel Fernandes n’a toujours pas digéré les procédés de Cravalho. L’ex-buteur vedette des Lions avait été nommé directeur de l’équipe b par Godinho avec une fiche de paie de 20 000 euros mensuels.
"Le président Bruno de Carvalho m’a dit qu’il comptait sur moi mais que mon salaire était trop élevé", a révélé l’intéressé à SIC Noticias. "On m’a proposé 1500 euros par mois et j’ai décidé que je devais vraiment partir." Dans la colonne achats, on est tout aussi loin des folies "godinhesques" : le très prolifique buteur (6 buts) Montero (prêté pour 1,135 millions d’euros avec une option d’achat fixée à 1,173 millions d’euros), Jefferson, Mauricio, Salim Cissé, Slimani, Vitor, Piris, Gerson Magrão… Plus d’une douzaine de signatures qui n’auront coûté que 3,315 millions d’euros. Pour remplir les caisses, il faut maintenant gagner… des matches. La Liga leur échappe depuis 2002, l’Europe depuis seulement un an. Mais c’est déjà trop.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité