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Braga en eaux troubles

Nicolas Vilas

Mis à jour 23/11/2013 à 10:11 GMT+1

Auto-proclamé "troisième grand" du foot portugais il y a encore quelques mois, le Sporting de Braga peine en ce début de saison. Les Guerriers du Minho glissent-ils vers la crise ?

Braga's midfielder Ruben Micael

Crédit: AFP

Ne cherchez pas dans quelle compétition européenne est engagé le Sporting de Braga cette saison. Il n’y est pas. Les Guerriers du Minho ont été sortis en barrages de la Ligue Europa par les Roumains du Pandurii. Leur cinquième place de 2012/13 n’a pas suffi. José Peseiro, vieux fantasme du président Salvador, a été viré durant l’été. La symbolique Coupe de la Ligue – non-qualificative pour l’Europe – n’a pas sauvé José. Et c’est Jesualdo qui a été rembauché. Mais Braga peine et pointe à la neuvième place du classement, à 8 points du podium et avec seulement 9 buts plantés en autant de journées. Pour trouver pires stats, il faut remonter à l’exercice 2007/08. L’équipe avait terminé septième… Un dénouement que les Bracaristas ne peuvent se permettre. L’Europe n’est pas qu’une vitrine, d’elle dépend la survie financière du club.
Une pétition contre Jesualdo
Le retour de Jesualdo devait raviver de bons souvenirs aux socios de Braga. Il fut le premier technicien de l’ère Salvador. Lors de son précédent passage (2003 à 2006) le "Professor" avait propulsé le club dans le top-5. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, l’ancien entraîneur du FC Porto est conspué. Ceux qui hier l’acclamaient font circuler une pétition publique réclamant sa démission. "J’ai la conscience tranquille", lançait-il il y a quinze jours à l’issue de la déroute contre le Rio Ave (0-1). Son patron est descendu dans le vestiaire pour lui signifier son soutien. A Braga, ce sont les joueurs qui ne répondent plus. Pas mal de cadres (Hugo Viana, Mossoro, Quim) sont partis et ceux qui ont été gardés sont méconnaissables. Les prestations des internationaux Custodio et Ruben Micael sont attaquées par les supporters et la presse. Le SCB patauge dans l’incertitude.
Un président en plein doute
Plus personne n’ose imaginer le Sporting de Braga sans lui. Elu pour la première fois en 2003, Antonio Salvador est l’homme du "grand" et nouveau Braga. Le mois dernier, il a toutefois fait trembler le club aux plus de 30 000 socios en annonçant qu’il ne serait pas candidat aux prochaines élections. La Mairie et les autres dirigeants l’ont convaincu de revenir sur sa décision. Une manifestation de soutien a même été organisée, fin octobre. Ils étaient… quinze. Prévues initialement le 9 novembre dernier, les élections ont été reportées au 13 décembre. Et pas sûr que Salvador brigue un cinquième mandat. Après s’être tâté, Nuno Carvalho, courtier en assurance et "socio du Sporting de Braga depuis de nombreuses années",  vient d’annoncer qu’il serait candidat. Salvador traverse une période de doute. Sa société de BTP, Britalar, traverse "de graves difficultés financières", avoue-t-il. L’entrepreneur accuserait le coup et son club avec.
Des soucis de budget
Pour la saison en cours, le Sporting de Braga a voté un budget de 13 millions d’euros. C’est quatre de moins qu’il y a un an mais ça reste colossal pour une Liga condamnée à l’abstinence. Cet été, avec les ventes de Mossoro (Al-Ahly, Arabie Saoudite) ou de Beto (FC Séville) le SCB a engrangé quelques billets. Un bilan reste modeste comparé aux mercatos précédents qui couvre à peine les réinvestissements réalisés (autour de 2,5 millions en achat de joueurs cet été) et la résiliation de Peseiro. La formation du Minho vivait principalement de ses ventes. L’Europe lui avait permis de doubler sa pesette. Elle lui permettait aussi de valoriser ses actifs. Les bons rapports avec Jorge Mendes n’ont pas aidé cette fois-ci. A l‘image de Viana parti en fin de contrat aux EAU, d’autres ont troqué d’employeur librement (Salino, Galo, Ruben Amorim est retourné au Benfica). Et d’ici quelques mois, d’autres seront dans la même situation…
Crise d’identité
Depuis quelques jours, un groupe de socios remet en question la date officielle de création du club (19 janvier 1921) et revendique, archives à l’appui, le 16 septembre 1914 comme jour de naissance. "C’est un question très sérieuse", a commenté José Mendes, président de l’AG du SCB.  Les débats sur un éventuel changement d’âge ont ainsi débuté. Et si celui-ci devenait effectif le centenaire devrait être fêté dès l’année prochaine. Un événement important qui n’a été prévu ni dans l’agenda ni dans les comptes du club. Une interrogation de plus pour un  Sporting Clube de Braga qui s’était fait une place dans le paysage footballistique portugais vampirisé par les "Grandes". Et le trio n’est jamais loin. On reproche à Salvador d’être fan du FC Porto et à son concurrent Nuno Carvalho d’être un proche du Benfica. Décidément le SCB se cherche. Et visiblement pas que sur le terrain…
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