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La saison du FC Porto tourne au vinaigre

Nicolas Vilas

Mis à jour 07/12/2013 à 17:29 GMT+1

Habitués à survoler leur Liga, les Dragons connaissent une saison perturbée. Une crise que les supporters ont du mal à admettre.

Lucho Gonzalez Porto 2013/2014

Crédit: Panoramic

A Porto, l’ambiance est lourde. Depuis la semaine dernière, elle est carrément tendue. Dans la nuit de samedi à dimanche, 200 supporters bien énervés ont attendu le bus du FC Porto au stade du Dragon en provenance de Coimbra. Les joueurs et le staff ont été accueillis par des insultes. Perdre contre l’Académica, ça ne s’était pas produit depuis 1970 (le Benfica avait été champion). Cette déroute est la première du FCP en championnat depuis 671 jours, soit 53 matches. Les rivaux lisboètes – Benfica et Sporting – en ont profité pour prendre la tête de la Liga. Les nordistes ont perdu sept points en trois journées. Du jamais vu depuis la saison 2001/02 (année du dernier sacre des Lions). 24 points après 11 journées, il faut remonter à 2009/10 pour trouver pire (23 points– année du dernier titre du Benfica). Porto n’est pas tranquille et l’Europe le sait. En Ligue des champions, Paulo Fonseca peine. Cinq points après cinq journées, c’est peu. Aucun succès à domicile c’est inédit depuis la C1 nouvelle formule.

Une attaque moins forte, une défense mois efficace

Le FC Porto peut pourtant compter sur le maintenant fameux Jackson Martinez, meilleur buteur de la Liga 2012/13. Le Colombien tient la cadence (8 buts), en apparence. "El Chachacha" ne danse plus autant qu’avant. Fonseca tangue : "Nous devons affiner la finalisation." Vingt buts après onze journées, le FCP s’était habitué à beaucoup mieux ces cinq dernières années. Le plus prolifique se situe à Lisbonne. Le Sporting a sévi à 25 reprises depuis la reprise. Porto a surtout bâti ses réussites sur l’efficacité de son arrière-garde. Et ses défenseurs n’ont pas de quoi rougir. Huit pions encaissés, ça n’a rien de honteux mais, là aussi, c’est moins bien qu’avant. Statistiquement, ce Porto est moins savoureux. On est loin d’un millésime mais aussi loin de la fin.
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Fernando Porto Porto-Naples Emirates Cup 2013

Crédit: Panoramic

Paulo Fonseca, un entraîneur en devenir

"Je ne suis pas inquiet pour ma place." Le discours de Paulo Fonseca se veut rassurant. "Il faut que je continue de croire en mes idées", poursuit l’entraîneur des Dragons. A 40 ans, l’ancien défenseur du Belenenses ou de l’Estrela da Amadora connait sa première expérience dans un grand. Celui qui a mené Paços de Ferreira aux portes de la C1 est un technicien "proche de ses joueurs qui mange régulièrement avec le groupe", confie Tony. A Porto, il maintient cette tradition. A l’image d’André Villas Boas, Fonseca se veut un technicien moderne, en devenir. Mais les socios n’aiment pas attendre et certains ont réclamé sa démission à Coimbra. Le très influent groupe des SuperDragões a précipité une rencontre avec le DG Antero Henrique, les capitaines Lucho et Hélton et Mister Fonseca qui confirme : « Nous avons tenté de sensibiliser les supporters pour qu’ils nous soutiennent. » Le président Pinto da Costa n’est pas du genre à céder. Fortement critiqué (malgré les titres), Vitor Pereira était allé au bout de son contrat. Aujourd’hui, c’est lui qui réconforte son successeur : "Quand les dirigeants choisissent un entraîneur, ils choisissent une idée et la soutienne. Les gens, la presse et les supporters peuvent protester mais Porto n’est pas un club qui prend la vague." Il pourrait toutefois s’embraser en cas de défaite lors du prochain match contre Braga.
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Paulo Fonseca

Crédit: Imago

Un système prévisible

Fonseca veut du temps pour imposer ses idées, son style. Mais tactiquement, rien ne change. Voilà des années que le 4-3-3 fait foi au Dragon, depuis les succès du "Dieu" Mourinho et les résultats de son ancien disciple André Villas Boas. Au Portugal, comme le rappelait récemment Jesualdo Ferreira (qui a entraîné les trois grands et aussi Braga) la plupart des clubs ont adopté ce système. A Porto, c’est une obsession. L’entraîneur s’efforce d’adapter ses joueurs à ce schéma et pas l’inverse. Le positionnement alternatif de Josué ou Defour en témoignent. Ce FC Porto se cherche encore. Le FCP s’entête parfois à faire du vieux avec… du vieux. Après avoir tenté de relancer Liedson ou Izmailov, la rumeur revient : Ricardo Quaresma serait sur le chemin du retour suite à une pige dans le Golfe.

Orphelins de Moutinho

Le 1,70m de João Moutinho a laissé un grand vide à Porto. Sur la pelouse du Dragon comme dans le cœur des supporters. Plus peut-être encore que la vente de James, c’est bien celle du milieu de terrain de poche qui laisse des regrets aux socios du club. Il était l’un des éléments les plus utilisés depuis son acquisition au Sporting en 2010. Avec plus de 170 matches en trois ans en Bleus et Blanc, Moutinho est un marathonien. Un joueur discret mais influent. Le petit João était le chouchou de Pinto da Costa. Et le "Presidente" semble avoir du mal à s’en remettre. Il y a une semaine, il a été hospitalisé pour une "insuffisance cardiaque". Qu’il se soigne : la saison s’annonce palpitante…
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