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Kaka s'était perdu

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ParEurosport

Mis à jour 27/10/2011 à 15:44 GMT+2

Epatant mercredi, lors de la nette victoire du Real Madrid face à Villarreal (3-0), Kaka est devenu en quelques semaines une pièce essentielle de l'attaque merengue. Il y a encore trois mois, le stratège brésilien était pourtant au plus mal. Itinéraire d'une résurrection.

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Crédit: Eurosport

Le sourire se lit sur son visage. Kaka est un "homme heureux". Un joueur de foot, qui a retrouvé les joies simples de son métier : fouler la pelouse de Bernabeu, galoper, marquer, pour enfin recevoir l'ovation des socios du Real. Mercredi, le Brésilien a activement participé à la promenade madrilène face à Villarreal (3-0). Il a lui-même signé le deuxième but merengue, d'une frappe imparable à l'entrée de la surface. Le clou d'une prestation XXL.
A l'issue de la rencontre, les micros et les caméras se sont inévitablement braqués sur le Ballon d'Or 2007. Sur celui que le Real avait acheté 65 millions d'euros deux ans plus tôt. Quand la question, inévitable, de sa résurrection a été abordée, l'ancien Milanais a pris le temps de soigner sa réponse. "Chaque match est un vrai challenge pour moi. Personnellement, je me sens bien, mon état physique est meilleur. Je suis à l’aise, et de plus en plus confiant."
Soixante-huit jours dans un gymnase
Ça n'a pas échappé à José Mourinho. Depuis plus d'un mois, le Portugais lui a fait une place dans son onze de départ. Au détriment de Mesut Özil. Le 18 septembre, le Brésilien manquait encore de jus. Et le Real avait chuté sur la pelouse de Levante (1-0). Depuis, il a débuté les cinq dernières rencontres de Liga. Résultat : cinq cartons infligés au Rayo Vallecano (6-2), à l'Espanyol Barcelone (0-4), au Betis Séville (4-1), à Malaga (0-4) et à Villarreal (3-0). En Ligue des champions, Mourinho l'a fait débuter face à l'Ajax Amsterdam (3-0), pour ensuite le ménager face à Lyon (4-0). Mais à chaque fois, ses prestations ont accrédité la thèse d'un retour au premier plan.
Car Kaka revient de loin. De très loin. Depuis qu'il a posé ses valises dans la capitale espagnole, son corps ne l'a pas épargné. Sa première saison madrilène se résume à treize matches sous le maillot du Real. Une pubalgie l'enferme durant soixante-huit jours dans un gymnase. Le natif de Brasilia s'accroche. Il n'a qu'une obsession : être prêt pour la Coupe du monde 2010. Il est bien du voyage en Afrique du Sud. Mais il en revient avec un genou en compote.
La patience de Mourinho
En 2010-2011, son temps de jeu atteint péniblement les 844 minutes. Mesut Özil est arrivé. En quelques semaines, l'Allemand ringardise Kaka. L'idée d'un transfert fait son chemin. Le Real réclame 30 millions d'euros. Le joueur, lui, n'entend pas rogner sur ses 9 millions d'euros annuels. Ni l'Inter, ni le Milan, ni le PSG ne sont disposés à casser leur tirelire. Kaka reste à Madrid. Il sait qu'il n'entre pas dans les plans de Mourinho. Mais The Special One se montre patient. Il trouve les mots pour l'aider à son reconstruire. "Mourinho m'a aidé, m'a parlé, m'a dit de ne pas m'inquiéter. La partie physchologique est fondamentale dans le football."
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FOOTBALL Real Madrid coach Jose Mourinho (right) embraces Kaka during the 1-1 La Liga draw with Almeria

Crédit: Reuters

Le déclic a lieu début juillet, lors d'une entrevue avec Florentino Perez. "Un jour, le président est venu me voir et m’a demandé : «Quel est le problème ?» Je lui ai répondu que le problème, c’était moi. Il m’est arrivé de jouer, d’être mauvais, de revenir aussitôt à la maison, de me remettre en tenue et de m’entraîner. Je ne comprenais pas pourquoi je n’y arrivais plus. Je peux l’avouer, j’ai souvent pleuré, et ma femme avec moi."
"Le terrain était trop grand"
Six semaines de préparation estivale feront office de thérapie. Kaka bosse d'arrache-pied. Mou l'érige en "exemple" pour les jeunes. "Nous avons des joueurs qui ont dix ans de moins que lui et qui n'arrêtent pas de se plaindre. Kaka, lui, travaille sans relâche et ressemble à un jeune homme." "Un jeune homme" qui, "il n’y a pas si longtemps, trouvait que le terrain était trop grand". "Même une passe me semblait compliquée à faire. Je me sentais perdu. Je menais la vie d’un athlète de haut niveau et, au lieu d’être dynamique et naturel, je me sentais rigide et mécanique. Sur un terrain, j’étais devenu un robot."
Ce n'est plus le cas. Kaka a retrouvé ses jambes et sa vista, qui l'avaient consacré meilleur joueur de la planète. A tel point que Mano Menezes vient de le rappeler en sélection, pour les deux matches amicaux face au Gabon (10 novembre) et à l'Egypte (le 14). Sa 82e cape commence à dater. Elle remonte à ce 2 juillet 2010, à ce quart de finale de Coupe du monde perdu face aux Pays-Bas (2-1), que Kaka avait traversé comme un fantôme. Depuis, il est redevenu lui-même.
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