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Montanier s'en est relevé

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/02/2012 à 11:40 GMT+1

Entraîneur d'une Real Sociedad qui reçoit le FC Séville lundi, Philippe Montanier a vécu des premiers mois difficiles de l'autre côté des Pyrénées. Après son cours d'espagnol quotidien, l'ex-coach de Valenciennes nous a raconté longuement son expérience en Liga. Un entretien en deux volets.

Philippe Montanier entraîneur Real Sociedad

Crédit: AFP

PHILIPPE MONTANIER, vous prenez souvent des cours d'espagnol ? P.M. : Tous les jours. Et croyez-moi, j'ai encore beaucoup de progrès à faire. Rassurez-moi, on ne fait pas l'interview en espagnol ? Non ? Tant mieux. (rires)
Vous arrivez quand même à vous faire comprendre ?
P.M. : Apparemment, oui. En tout cas, je sens mes joueurs très réceptifs. Depuis mon arrivée, ils ont toujours été nickel dans leur comportement.
Même lorsque votre équipe était relégable et qu'on vous disait sur la sellette ?
P.M. : Surtout pendant cette période. J'ai toujours senti leur soutien. Je leur dois beaucoup. C'est grâce à eux si j'ai pu surmonter cette épreuve. Ce n'était pas évident. Depuis le début de saison, sept entraîneurs ont été limogés en Espagne. J'aurais pu être le huitième. Mais j'ai su résister.
Vous avez vraiment souffert durant cette période ?
P.M. : Je ne vous explique pas ce que j'ai pris dans la tête. Ici, il y a sept journaux qui font chaque jour quatre à cinq pages sur la Real. Il faut bien les remplir ! Quand, en début de saison, les résultats ne suivaient pas trop, la presse ne m'épargnait pas. Je m'efforce de ne pas trop la lire. Mais une fois, je suis tombé sur un journal, qui titrait en Une "Destitución" ("Démission" en espagnol) pour réclamer mon départ. C'était violent quand même.
En acceptant d'entraîner la Real Sociedad, vous vous attendiez à de telles critiques ?
P.M. : Quand on fait un métier aussi exposé, c'est tout à fait normal d'être critiqué. Le problème, c'est qu'ici, vous l'êtes systématiquement. Je suis aussi venu ici pour apprendre à gérer la pression médiatique. De ce côté-là, je suis servi. Ce genre d'épreuves vous endurci forcément. Elles m'ont blindé. Il y a deux semaines, même après notre victoire contre Gijon (5-1), les journaux trouvaient qu'on n'avait pas fait un bon match. C'était un peu exagéré, comme ça l'était quand on a pris 4-0 contre l'Atletico Madrid. La vérité, c'est qu'entre ces deux matches, la différence de notre prestation était infime. 
Comment expliquez-vous votre manque de constance ?
P.M. : Déjà, on a une équipe jeune et perfectible. Le plus dur, c'est de se maintenir cette saison. Si on passe ce cap, on a le potentiel pour s'installer durablement en Liga. Après, cette irrégularité touche pratiquement toutes les équipes de Liga. A l'exception du Barça et du Real, on manque tous de constance. Regardez le FC Séville, qu'on affronte lundi : en début de saison, ils étaient en haut du classement. On les disait même candidats à la Ligue des Champions. Aujourd'hui, ils sont en milieu de tableau. Pourtant, quand on voit leur équipe : Spahic, Jesus Navas, Reyes, Negredo, Kanouté... Sur le papier, c'est quand même assez impressionnant. Et je ne vous parle des 150 millions investis par Malaga.
Il y a un joueur dont on a beaucoup parlé en France, c'est Antoine Griezmann... 
P.M. : Tout le monde me le décrivait comme un super joueur. C'est vrai qu'il a un gros potentiel. Mais au départ, je n'ai pas vu un bon Antoine. Il a eu un début de saison compliqué. J'en avais parlé avec le président. Je lui avais dit : 'C'est pas une perle votre Antoine'. A sa décharge, il n'avait pratiquement pas eu de vacances, et on l'annonçait dans des grands clubs. Ces rumeurs l'ont perturbé, c'est indéniable. Mais depuis deux mois, il va beaucoup mieux. Il refait parler ses qualités de vitesse. Avant d'aller plus haut, il a besoin d'emmagasiner de l'expérience pour grandir. La Real peut être un très bon tremplin pour lui.
Et pour vous, c'en est un ?
P.M. : Quand je signe dans un club, c'est pour m'inscrire dans la durée. Mais dans le foot, tout va tellement vite... Si je n'avais pas eu cette proposition de la Real, jamais je n'aurais quitté Valenciennes.
La France vous manque-t-elle ?
P.M. : Je suis en Espagne, mais je n'ai pas trop l'impression d'avoir quitté mon pays. Je suis à quelques kilomètres de la frontière. Ma femme travaille en France. Géographiquement, c'est l'idéal.
Dans la deuxième partie de notre entretien, Philippe Montanier nous explicite sa philosophie. Tout en revendiquant l'héritage laissé par Raynald Denoueix au Pays basque, il puise dans le Barça une vraie source d'inspiration.
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