Un virus à combattre

Depuis plusieurs années, l’Espagne du football lutte contre un "virus". Ce mal ronge les équipes espagnoles, qui comptent de nombreux internationaux dans leurs rangs. Des internationaux qui reviennent souvent fatigués, voire blessés des matches avec les équipes nationales, ce qui affaiblit leur rendement avec leur club à leur retour de sélection. Mais depuis le début de saison, une autre tendance, presque comparable, semble se dessiner. La difficulté des clubs espagnols engagés en Coupes d’Europe à obtenir de bons résultats lors des matches de Liga qui suivent leurs joutes européennes. Y aurait-il un "virus UEFA" ?

Pour les cinq équipes espagnoles encore en lice en C1 et en C3, les statistiques prouvent clairement que les matches de Liga disputés après les matches européens sont souvent périlleux. Ainsi, l’Athletic Bilbao, étincelant en Ligue Europa, pointe à une modeste 11e place en Liga, où les Basques n’ont  remporté que trois de leurs douze matches après avoir joué en C3. L’Atletico Madrid (7e) fait à peine mieux, avec quatre victoires en douze occasions. Valence (3e), le troisième demi-finaliste ibérique de C3, fait un peu mieux avec 5 succès en 11 matches "post-européens".

Même l’hydre à deux têtes de la Liga semble touchée par ce "virus UEFA". Le FC Barcelone peine à enchaîner les matches avec un effectif quantitativement assez réduit et a laissé échapper sept points après des matches de C1 (sur 18 perdus au total). Pire, les deux seules défaites du leader madrilène (face à Levante 0-1 et au Barça 1-3) sont intervenues dans la foulée de rencontres de Ligue des champions. Des chiffres qui soulignent l’importance de la journée de Liga de ce week-end, au cours de laquelle les Catalans espèrent réduire l’écart qui les sépare des Madrilènes au classement.

Unique rescapé européen à jouer samedi, le FC Barcelone a l’occasion de revenir provisoirement à trois points du Real Madrid  en cas de victoire à Saragosse. Face à des Saragossans (18es) qui luttent pour le maintien, les hommes de Pep Guardiola tenteront d’obtenir une neuvième victoire consécutive en championnat. "C’est une équipe très intense et ce sera un match très dur vu qu’ils luttent pour rester en Liga", a prévenu l’entraineur barcelonais en conférence de presse. Il sera privé pour l’occasion de Piqué, touché à la cuisse face à Milan et forfait et sera donc contraint de réorganiser sa défense. Pas vraiment de quoi inquiéter Xavi et consorts, qui ont retrouvé un niveau de jeu "lunaire" depuis plusieurs semaines.

Une victoire catalane ce samedi mettrait fortement la pression sur le Real Madrid, qui recevra Valence dimanche, à Santiago-Barnabeu pour un duel d’européens. Et si les Madrilènes n’ont pas trouvé un meilleur remède que les Valencians pour lutter contre ce mystérieux "virus", les hommes de Mourinho ne seront pas à l’abri d’une nouvelle contre-performance, qui pourrait définitivement les rendre eurosceptiques.