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Jordi Cases, le socio qui a fait tomber Sandro Rosell

François David

Mis à jour 02/02/2014 à 22:00 GMT+1

Une histoire incroyable, digne d'une fiction américaine. Sandro Rosell, le tout puissant président du Barça, l'homme qui avait fait venir Neymar, a été renversé par un simple socio nommé Jordi Cases. Le petit pharmacien qui fait vaciller l'empire Barça.

Sandro Rosell

Crédit: Eurosport

Avant tout, félicitons-nous sur un point : le modèle de "démocratie" liée au système des socios, ces supporters-actionnaires du club, qui peuvent à tout moment demander des comptes à leur institution. Un système que l'on retrouve au Real Madrid ou à l'Athletic Bilbao. N'importe quelle personne qui souhaite connaître la vérité peut l'obtenir... s'il y met de la volonté. Et Jordi Cases ne manque pas de volonté.
Cases pourrait aussi attaquer le reste de la direction
Je vous vois venir et je pense aussi la même chose : oui, je pense que ce socio a été manipulé par d'autres, qui voulaient faire tomber Rosell. Les ennemis de l'ex-dirigeant de Nike au Brésil ont toujours été nombreux. Et ils viennent plus de Barcelone que de Madrid. Même si on peut penser que Florentino Perez (s'il n'a pas quelques cadavres dans son placard, lui aussi...) savoure discrètement ce qui arrive au grand club rival, le climat autour de Rosell était assez pesant... voire plus. Plusieurs journaux affirment que des traces de balle ont été relevées sur la maison du dirigeant blaugrana durant les fêtes de Noël. On veut bien le croire, dommage que cela sorte le jour même de sa démission... De toute manière, les langues ne vont pas tarder à se délier et les vrais visages apparaître. On en glissera un mot à la fin.
Même si le "projet" est désormais incarné par Josep Maria Bertomeu et qu'il veut aller jusqu'en 2016, une autre bombe pourrait bientôt exploser. Sous la forme d'une motion de censure, s'il est prouvé que toute l'équipe dirigeante était mouillée. Et pas seulement Rosell. Je vous parie qu'elle va bientôt arriver. L'occasion est trop belle et l'actuelle direction, tellement fragilisée...
En attendant, le journal "El Pais", celui qui a révélé que Neymar avait signé un contrat privé de deux millions... pour "accepter de jouer là où son entraîneur le lui demanderait, a réalisé un portrait assez explicite de ce Jordi Cases, devenu depuis soixante-douze heures une figure locale. Un homme qui se dit "dépassé" par tout ce qui est en train d'arriver, mais qui aura été l'étincelle de ce tsunami politiquo-économico-sportif qui s'est abattue sur l'institution Barça. 
Une discussion entre amis au cours d'un dîner aura été à l’origine de l'affaire. Un simple dîner. Jordi Cases, pharmacien de son état à Olesa, commune catalane de 23000 habitants, et socio au troisième étage au Camp Nou, échange avec un ami reporter. Celui ci lui glisse qu'il avait fait une interview de Javier Faus - vice président économique du Barça - peu avant les élections de 2010 (remportées haut la main par Rosell). Faus lui avait dit qu'ils allaient mettre de la publicité sur le maillot à la place d'"Unicef", emblématique sponsor non commercial. Avant de faire pression pour que l'article ne sorte pas, ce que Jordi Cases ne pardonna jamais. Pour lui, c'était entériné : Rosell était un menteur. 
Une discussion puis une croisade
Tout est parti de là. D'une simple discussion suivie d'un sentiment de haine vis-à-vis de Rosell, accusé au fil des mois de dilapider la "marque" Barça au profit du Qatar. Jordi Cases tenta deux motions de censure, créant même un comité ("Consulta Qatar") pour protester contre la vente du maillot au riche état du Golfe (100 millions d'euros sur trois ans). Mais la fenêtre de tir s'est vraiment ouverte quand Neymar fut présenté à la presse et que Sandro Rosell donna les "détails" de l'opération. Cases voulait savoir où et comment avaient été ventilés les fameux 40 millions versés à la société du père du joueur, dont la presse rapportait chaque jour les demandes de plus en plus saugrenues (un jet privé, etc.). Il envoya un fax au club, précisant bien son nom, sa carté d'identité ainsi qu'une photocopie de sa carte de socio. Aujourd'hui encore, il attend la réponse...
La révélation du "Neymargate" part donc d'une croisade personnelle d'un homme, sans grand pouvoir, contre un autre beaucoup plus puissant. D'une frustration et d'un manque de respect ressenti. N'y voyez surtout pas l'ombre de Florentino Perez derrière tout ça : ce socio se dit "indépendantiste" (catalan), admirateur de Johan Cruyff et profondément "culé". Il dit vouloir le bien du Barça. Il en voulait à Rosell (ça on l'a compris) et à toutes les personnes qui ont entaché l'image de son club. D'ailleurs, son combat pourrait ne pas s'arrêter là... Cases ne demande pas d'argent. Mais il se dit que si un certain Joan L., avocat de son état et ex-président lui offrait une petite place dans un organigramme - en cas de réélection -, peut être que Jordi Cases, le chevalier sans peur ni reproches du barcelonisme, ne dirait pas non. Aura-t-il alors la procédure aussi facile si des choses ne lui convenaient pas ? 
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