Avant le Barça, d’autres ont sauté le pas et changé de championnat

Jouer dans un autre championnat, changer de frontières et de pain quotidien, l'idée peut paraître saugrenue. Le FC Barcelone n'est cependant pas le premier à émettre ce genre d'hypothèse. Pour continuer d'exister ou le plus souvent pour poursuivre leur progression, d'autres avant le club blaugrana y ont songé ou ont passé le cap. Car ce n'est pas impossible, loin de là. "Il n'y a jamais eu de cas de refus de changement de championnat à l'heure actuelle", nous rappelle ainsi l'UEFA. L'instance européenne précise que c'est aux fédérations de donner d'abord leur aval. Elle ne fait que "valider". Les exemples sont rares mais existent.

L'exemple le plus parlant de ces équipes n'évoluant pas dans leur championnat domestique est bien sûr l'AS Monaco. Affiliée dès sa création à la FFF en 1924, l'ASM fait partie des meubles dans le football hexagonal. Si son statut particulier et ses avantages font souvent grincer quelques dents, elle a accédé à l'élite française pour la première fois en 1953. Depuis, le club de la Principauté est toujours dans le paysage footballistique français et a même marqué son histoire en remportant notamment la bagatelle de sept titres de champion de France. L’ASM a même été à deux doigts de remporter deux Coupes d’Europe et d’enrichir la maigre vitrine bleue. Mais la France n'est pas la seule. D'autres grands championnats comptent en leur sein des clubs "étrangers".

En Angleterre, les clubs gallois de Swansea, actuellement en Premier League, Cardiff City ou encore Wrexham ont été intégrés aux différents championnats. Sacré dans sa compétition domestique (1965), Derry City, club d'Irlande du Nord, a, lui, choisi d'évoluer dans le championnat d'Irlande (du sud) depuis 1985 et a même réussi à décrocher le titre à deux reprises. A l'instar du FC Vaduz, plusieurs clubs du Liechtenstein évoluent, eux, dans les championnats suisses. Et même l'Espagne - avec Andorre - et l'Italie - avec Saint-Marin - présentent leurs exceptions avec des équipes étrangères.

Par volonté de mettre une pression politique ou tout simplement pour grandir, des clubs ont évoqué une "migration" vers un autre championnat. Depuis de nombreuses années, les deux géants de Glasgow, le Celtic ou les Rangers, parlent par exemple d'un transfert vers la Premier League pour reprendre leur essor. Une idée que Gianni Infantino, le secrétaire général de l'UEFA, n'exclut pas mais qui n'enthousiaste par les membres de la Premier League. En Belgique, Roland Duchâtelet, le président du Standard de Liège, avait, lui, suggéré la L1 pour l'avenir de son club. Et même le nom de l'AS Monaco a régulièrement été évoqué pour un "transfert" en Serie A. Dernièrement encore : "Pour la Serie A, c’est non. Il n’est pas envisageable que l’ASM aille s’affilier à une autre fédération que la fédération française", avait répondu Jean-Louis Campora, l'ancien président de l'ASM sur RMC en avril 2013.

Voir un club changer de championnat, cela existe déjà. Dans leur quête de voir leur poulain exister dans l'ombre des grands championnats, d'autres dirigeants vont toutefois plus loin. Certains pensent à réunir plusieurs compétitions. En Belgique, l'idée d'un championnat belgo-néerlandais, regroupant des formations belges et néerlandaises, a été évoquée ces dernières années. Roland Duchâtelet, le président du Standard de Liège, était le premier défenseur de cette "Beneliga", qui n’a pas vraiment séduit côté batave.

Un peu plus à l'Est - du côté de la Russie -, certaines voix s'étaient aussi élevées pour un championnat regroupant les grands clubs de l'ex-URSS, réunis sous la bannière de la CEI (ndlr : Communauté des Etats Indépendants). "La création d'une Ligue de la CEI va à l'encontre des principes de la FIFA. La FIFA ne donnera jamais son aval", s’est empressé de prévenir son président Sepp Blatter en janvier 2013. Pour le moment, ces projets n'ont donc pas abouti. Dans le football féminin, un championnat belgo-néerlandais - la BeNe League - existe cependant déjà depuis 2012. Une expérience qui pourrait bien faire des émules.