Le Barça n'a qu'une ambition : vivre une passation de pouvoir au stade Vicente-Calderon

Quatre points d'avance sur le Real Madrid et deux matches à disputer. En quête d'un fabuleux triplé cette saison, le FC Barcelone est en position de force pour poser la première pierre en s'offrant son 23e titre de champion d'Espagne. Une victoire dès ce dimanche et le Barça sera champion. Mais ce n'est pas la seule option : tout résultat équivalent à celui du Real, qui se rend chez l'Espanyol Barcelone pour cette 37e journée de la Liga, sera aussi synonyme de sacre.

Même en cas de faux-pas ce week-end, le club catalan aurait encore la main pour conclure face au Deportivo La Corogne lors de la 38e journée. Mais les Blaugrana n'ont qu'une idée : boucler le championnat dès cette première occasion. "Je veux gagner la Liga le plus tôt possible et j'espère que ce sera au Calderon", a résumé le défenseur barcelonais Gerard Piqué. Et cela pour plusieurs raisons.

La Liga lui tend les bras depuis la dernière journée et le nul du Real Madrid contre Valence (2-2). Cependant, le FC Barcelone se méfie de l'Atlético Madrid. Les Colchoneros ne verraient certes pas d'un mauvais œil le sacre catalan au nez et à la barbe de leur voisin honni du Real Madrid. Mais l'Atlético ne peut pas "lâcher" ce match : le club madrilène n'a pas encore assuré sa troisième place, directement qualificative pour la Ligue des champions. Les protégés de Diego Simeone possèdent quatre longueurs d'avance sur Valence, qui peut encore revenir. Le Barça n’aura pas la partie facile : "Il faudra jouer avec la même intensité qu'une finale, comme si nous n'avions pas de marge, prévient Luis Enrique. Ils ont besoin de points et ce sera très difficile."

Prudent et cherchant à prévenir tout relâchement de ses troupes, l'entraîneur catalan veut surtout s'éviter des jours sous tension la semaine prochaine, si par exemple le Real Madrid revient à un point. Si son équipe est encore en course sur trois tableaux et a encore quatre rencontres à son programme avant de partir en vacances, il ne parle d'ailleurs que de trois matches : "Pour gagner les trois titres, il faudra jouer trois grands matches", a-t-il annoncé ce samedi.

En clair, la dernière journée contre l'Espanyol doit être une fête au Camp Nou et pas un match décisif pour le titre. Histoire de pouvoir faire tourner et de profiter d'un peu de repos supplémentaire avant de préparer la finale de la Copa del Rey contre l'Athletic Bilbao, le 30 mai, et celle de la Ligue des champions face à la Juve le 6 juin.

Hasard du calendrier, le FC Barcelone a l'occasion de finir le travail en championnat sur la pelouse de l'Atlético Madrid, le champion en titre. Un petit plus. "Remporter le titre sur le terrain du champion, c'est une motivation de plus", reconnait Luis Enrique. Mais ça offre aussi une opportunité à Neymar and co de prendre une petite revanche. La saison passée, l'Atlético Madrid avait été sacré au Camp Nou lors de la dernière journée avec un nul  (1-1) alors que le Barça avait besoin d'un succès pour ravir ce titre.

Luis Enrique dément vouloir s'en servir pour motiver ses joueurs : "Je n'ai vu aucun esprit de revanche. L'an dernier, je crois que l'Atlético Madrid a mérité d'être champion après une saison extraordinaire et unique",  lâche-t-il. Mais ses protégés ont sûrement ce souvenir douloureux dans un coin de leur tête. Un an après jour pour jour, le clin d'œil serait amusant et permettrait au Barça de se mettre en condition idéale pour son sprint final si alléchant. "C'est une chose d'en arriver là, mais c'en est une autre de conquérir les trois titres", annonce Luis Enrique, qui compte bien voir ses protéger gérer au mieux cette première "finale".