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Liga : Pour retrouver les sommets, Bilbao s'est reconstruit une identité

François David

Mis à jour 30/08/2014 à 09:02 GMT+2

Victorieux de Naples en barrage de Ligue des champions, l'Athletic Bilbao retrouve une compétition qu'il n'a plus jouée depuis seize ans. Le club basque, qui n'avait rien pour réussir dans le football moderne, a su se reconstruire pour retrouver les sommets.

Les joueurs de l'Athletic Bilbao célèbrent la victoire face à Naples en barrage de la Ligue des champions 2014-2015.

Crédit: AFP

Ceux qui ont vu la belle confrontation entre Naples et Bilbao n'ont pu qu'être séduits par l'Athletic. La ferveur de son public (le nouveau San Mames, enfin fini, est aussi bouillant que l'ancien), la spontanéité et la qualité de son football en font un des "chouchous" de la prochaine édition de la Ligue des Champions. Porto, le Shakhtar Donetsk et le BATE Borisov. Le groupe H est accessible pour les Basques.
Seize ans après sa dernière participation - avec Luis Fernandez sur le banc -, l'Athletic revient donc sur la plus grande scène européenne. Les commentateurs de Canal Plus Espagne, encore euphoriques, se lâchaient après le match : "Dans le foot moderne, il est impensable qu'un club comme Bilbao soit dans la plus prestigieuse compétition d'Europe. Ils y sont. C'est unique et merveilleux". Rappelons que la politique régionaliste de Bilbao consiste à ne prendre que des joueurs basques...
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Football, Champions League, Athletic Bilbao-Napoli (AFP)

Crédit: AFP

Bielsa, le début du renouveau

La clé de ce retour au premier plan : l'Athletic Bilbao a su se reconstruire. Trouver une nouvelle identité, la chose la plus importante si l'on veut survivre dans le football moderne. Ce qui manque à tant de clubs français qui jouent (presque) tous de la même manière. Je dis reconstruire car, pendant longtemps, Bilbao avait un style très britannique, en relation avec son nom "Athletic" (les fondateurs étaient anglais). Beaucoup de coeur, d'envie, une grande virilité, beaucoup d'engagement. Dans le jeu, une proposition assez rudimentaire, des centres ou des longs ballons en direction d'une pointe, souvent bien charpentée (Llorente ou Urzaiz, au milieu des années 2000).
La révolution est venue de Marcelo Bielsa en 2011. L'Argentin avait été le cadeau promis par le candidat Josu Urrutia s'il était élu. "El Loco" n'a pas mis longtemps à faire sa révolution. Passant d'un football (trop) direct au mouvement permanent des joueurs, à leur capacité de création et leur esprit d'initiative, l'Athletic a su se réinventer. Pour le plus grand plaisir de l'effectif (premièrement), puis du public (la destruction de Manchester United il y a deux saisons à San Mames restera dans les mémoires locales).
Bielsa ayant exploité tout ce qu'il pouvait jusqu'à l'implosion du groupe, le tournant suivant allait être décisif. Le choix du successeur fut un succès : Ernesto Valverde. Le fils préféré de Johan Cruyff avec Guardiola. L'homme qui a su faire taire la bataille interne entre pro et anti Bielsa. Et qui a su mener tout le monde vers un projet commun, celui du jeu offensif "pensé" dans les pas de son prédécesseur.
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Marcelo Bielsa

Crédit: Panoramic

Valverde, crédible pour succéder un jour à Del Bosque

Valverde est l'un des entraîneurs les plus respectés d'Espagne. Sanguin, anxieux, artiste à ses heures, perfectionniste, cet ancien joueur de la "Dream Team" du Barça a su trouver les mots pour que tout le monde suive. Bien sûr, tout peut arriver d'ici deux ans. Mais pour en avoir parlé avec plusieurs confrères, Valverde apparait déjà comme l'un des candidats les plus crédibles pour succéder un jour à Vincente Del Bosque...
Surtout, quand on y pense, l'Athletic Bilbao n'a jamais paru aussi cohérent et soudé depuis la perte de trois de ses meilleurs joueurs : Javi Martinez, Fernando Llorente et enfin Ander Herrera. Incroyable. Bilbao a beaucoup d'argent en caisse et n'a pas l'obligation de recruter. Son public ne l'exige pas. Il veut des joueurs fiers de leur maillot, des joueurs qui soient comme eux : supporters. Alors si Bilbao débourse parfois (Benat, Mikel Rico, Aduriz par exemple), il ne le fait qu'avec parcimonie. Herrera parti ? Le centre de formation est là pour ça. L'Athletic n'a pas bougé sur Arteta comme il en était question. Il a regardé Illarramendi, mais sans plus. Il a fait confiance à ce qu'il avait sous la main.
Dernier nom à surgir de la boîte, celui d'Unai Lopez (18 ans), petit milieu créatif, auteur de 20 bonnes minutes (et d'une passe décisive) contre Naples. Aux côtés de joueurs qui feraient presque figures d'anciens (Muniain, Laporte, San José, Iturraspe), l'effectif est cohérent, bien pensé, logique. Un modèle inexportable ailleurs, mais qui fait le bonheur d'une identité, d'un sentiment commun. Et c'est bien là l'essentiel pour ce club.
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Ernesto Valverde a pris la suite de Marcelo Bielsa sur le banc de l'Athletic Bilbao

Crédit: AFP

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