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Liga-Real-Atlético (1-2): Iker Casillas, sifflé par une partie du Bernabeu, est mis sous pression

Alexandre Coiquil

Mis à jour 15/09/2014 à 01:38 GMT+2

Sifflé par une partie du Bernabeu après le but de Tiago, survenu au tout début de la rencontre entre le Real et l’Atlético, Iker Casillas a encore vécu une soirée difficile. Une situation qui n'est pas nouvelle pour le capitaine du Real Madrid qui "répondra sur le terrain".

Iker Casillas (Real Madrid) a encaissé deux buts contre Atletico Madrid en Liga 2014/2015 à Santiago Bernabeu, le 13 septembre 2014

Crédit: AFP

Le temps passe et il n’est clairement pas en faveur d’Iker Casillas. Le portier historique et capitaine du Real Madrid, battu avec ses coéquipiers lors du derby madrilène (1-2), samedi soir dans un stade Santiago Bernabeu médusé, n’a pas passé une bonne soirée du tout. Mais alors pas du tout. La défaite, même face au honni rival madrilène, est une chose. Les sifflets reçus de la part d’une partie du public du Bernabeu en sont une autre. La fracture avec cette "partie" du public, impossible à identifier samedi, semble désormais bien consommée pour "San Iker ". Mais c'est un combat qu'il refuse de mener depuis plus d'un an et demi.

Comment Casillas, promu titulaire par Carlo Ancelotti sans pourtant avoir l’assurance de le rester indéfiniment avec l'arrivée de Keylor Navas, en est-il arrivé à être sifflé par une petite partie du Bernabeu ? La réponse est simple : le but rapide comme l’éclair de Tiago - lâché au marquage par Cristiano Ronaldo et Karim Benzema -, encaissé après seulement neuf minutes de jeu sur le premier corner de la rencontre.
Cette nouvelle défaillance du secteur défensif, toujours aussi faible sur les coups de pied arrêtés, a donc coûté un nouveau mauvais moment à l’international espagnol, cible préférée de ce public madrilène devenu hostile et prisonnier de la guerre des gardiens instaurée par José Mourinho en décembre 2012. Il y a un an déjà, le portier avait essuyé une sérieuse bronca lors du jubilé de Raul Gonzalez Blanco. A l'époque, Ancelotti, tout frais débarqué, n'avait pas pris de décision quant à la hiérarchie au poste de gardien. Ignacio Ruis, journaliste pour Eurosport.es, y voyait "une décision plus politique que sportive". "José Mourinho et Florentino Perez n’ont jamais eu de bons rapports avec Casillas. Tout ça, Carlo Ancelotti le sait". Il 'le sait' tellement qu’en Espagne, plusieurs observateurs estiment que Perez se cache derrière la décision d’Ancelotti", expliquait le journaliste.

Voir le tweet de Real Madrid
"Le public est souverain", a pourtant précisé l'intéressé samedi, après la rencontre. "S'il pense qu'il faut siffler, il faut l'encaisser et continuer à travailler. Nous devons essayer de changer la dynamique. C'est leur droit et il ne me reste qu'à répondre à ma manière, en jouant au football. Nous avons encaissé beaucoup de buts sur phases arrêtées mais je me sens responsable en tant que gardien", a poursuivi le capitaine madrilène. "Je me sens responsable et il faut accepter une part de culpabilité. Tous ensemble, nous devons régler ce problème récurrent."

Les pro-Mourinho ont pourtant été remplacés

Débutés à la 15e minute et devenus de plus en plus intenses au fil des minutes, ces sifflets n'ont pas laissé l'autre partie du public insensible, qui a chanté à la gloire de son capitaine. "Iker, Iker" a donc entonné une grande majorité des tribunes du Bernabeu quand une autre réclamait la démission de Florentino Pérez. D'où venaient exactement ces sifflets ? Pas de l'ancienne tribune des "Ultra Sur", ont expliqué Marca et As. Les "Ultra Sur" ? Des supporters radicaux du Bernabeu, pro-Mourinho et ouvertement anti-Casillas qualifié de "traitre" à leurs yeux, remplacés cet été par une nouvelle "Peña" (groupe de supporters). Toujours actifs autour du Bernabeu (ils ont déposé une banderole nazie près du stade dans la journée de samedi), ils sont une cible idéale mais rien ne prouve leur culpabilité sur cette affaire.
En 2013, durant la guerre ouverte entre le vestiaire des historiques (Ramos, Casillas) et José Mourinho, ce groupe de supporters avait identifié le gardien comme étant la "taupe", informant la presse de la vie du vestiaire. "Casillas tu es la taupe, va-t’en. Casillas ......, casse-toi à la rédaction !". "Je ne vais pas changer ma relation avec la presse : vous m’avez vu grandir et inversement", avait répondu Casillas, dont l'amitié avec Xavi lui avait également été reprochée par Mourinho.
Le public a toujours raison
Son défenseur central et coéquipier, Pepe, pas exempt de tout reproche samedi soir, est lui aussi allé dans son sens. Au micro de Canal + Espagne, le stoppeur du Real a délivré une sortie qui laisse songeur. "Je n’ai pas entendu les sifflets. Mais le public a toujours raison", a précisé l'international portugais à chaud. Carlo Ancelotti, lui, s'est montré plus clément envers son portier: "Je n'ai pas entendu ces sifflets, j'étais concentré sur le jeu. J'essayais de donner des ordres tactiques. Je n'ai pas entendu ce qu'ont fait les supporters. Mais quand on encaisse un but venu du premier poteau, le dernier responsable est le gardien."

La guerre des gardiens au Real, c'est quoi exactement ? Tout a débuté en décembre 2012 quand José Mourinho, alors en poste depuis deux saisons, a décidé de laisser Iker Casillas sur le banc de touche - au profit d'Antonio Adan - lors du déplacement à la Rosaleda face à Malaga (défaite 3-2 du Real). Cette rencontre avait conclu un automne effectué "au ralenti" par la Maison Blanche en Liga, obligée de céder trop de terrain au FC Barcelone dans la course au titre. Un mois plus tard, Casillas, obligé de jouer les pompiers de service face à la Real Sociedad début janvier après l'expulsion d'Adan, avait vu sa saison prendre fin suite à une fracture de la main gauche survenue suite à un choc avec Alvaro Arbeloa, lors du quart de finale retour de Copa del Rey, à Mestalla. Une blessure qui a ramené illico-presto son ancien concurrent, Diego Lopez, au bercail. En froid ouvert avec le "Special One", Casillas ne jouera plus jamais sous les ordres du Portugais, qui gardé une partie du public en sa faveur malgré son départ de la capitale espagnole en juin 2013.

Après Lopez, Navas

L'arrivée du diplomate Carlo Ancelotti à Madrid, l'été dernier, n'a pas forcément changé en profondeur la situation du champion du monde. Cantonné au banc de touche en Liga mais titulaire en Ligue des champions, la fameuse et célèbre "Decima" que le Real a terminé par gagner face aux Colchoneros (1-1, 4-1, A.P). Après une saison et demie de cohabitation, Casillas et Diego Lopez, les frères ennemis; se sont finalement dit au revoir à la fin de l'été. Le "vivre ensemble" entre les deux enfants de la cantera madrilène, déjà en concurrence entre 2005 et 2007, était impossible selon certains. Lopez, le maudit, était l'avant-dernier vestige du règne sulfureux de José Mourinho à Madrid. Reste Alvaro Arbeloa avec qui Casillas est ouvertement en conflit.
En 2014, le Real Madrid a recruté Keylor Navas, l'excellent portier du Costa Rica, quart de finaliste du dernier Mondial. Ces dernières semaines, certains supporters ont réclamé la titularisation de l'ancien joueur de Levante à la place d'un Casillas, en pleine phase descendante et donc les multiples erreurs ou hésitations ont beaucoup coûte au Real ces derniers mois. Sans compter la Coupe du monde catastrophique de leur gardien avec l'Espagne. Pour appuyer, la candidature du nouvel arrivant, certains supporters diffusent en nombre sur les réseaux sociaux la différence d'implication et de niveau physique, sur certains exercices d'entraînement, entre les deux hommes. Une pratique simplement destinée à prouver que le fossé entre les deux hommes est abyssal. Casillas bientôt sacrifié ? Aujourd'hui, il n'est plus impossible de penser que cet historique du Real a fait son temps. Et c'est le temps qui se chargera de lui.

Voir la vidéo de Diario Bernabeu

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