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Du firmament au néant : le Barça a perdu pied et doit maintenant retrouver la clé

François David

Mis à jour 14/04/2016 à 18:11 GMT+2

Le FC Barcelone était quasiment intouchable il y a encore peu. Le voilà sorti de la Ligue des champions et fortement ralenti en Liga. Mais qu'arrive-t-il donc aux flamboyants Catalans ?

Busquets va chercher le ballon au fond des filets

Crédit: Panoramic

La réalité a rattrapé tout le monde mercredi soir, après la qualification de l'Atletico Madrid. Le Barça a été sorti de la compétition qui avait le plus d'attrait à ses yeux, en ne montrant pas la supériorité qu'on lui connaissait depuis un an. Il a perdu l'avantage psychologique qu'il avait sur son rival. Depuis le Clasico, l'adversaire ne se dit plus qu'il va automatiquement en prendre deux ou trois. Et ça fait toute la différence.
Le Barça n'est plus reconnaissable. Pire, il semble se réfugier, comme par réflexe, dans un "toque" stérile, comme il y a deux ans quand les joueurs ne comprenaient pas l'entraîneur Gerardo Martino. Les joueurs sont perdus, "perdidos" comme l'écrit le journal catalan "Sport" dans sa Une du jour. Il y a un mois, ils rayonnaient... Que le football est capricieux.
Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer, à commencer par la perte de confiance. Il n'y a pas une raison particulière, c'est une conjonction de facteurs. Le Barça est entré dans une spirale à laquelle il n'était plus habitué. Ce qui rend tout le monde nerveux. Jordi Alba, pas le plus habitué à s'exprimer (et à transmettre un message de tranquillité), avait la voix tremblotante face aux micros hier soir. Avant de s'énerver quand un journaliste lui a demandé s'il se jugeait responsable de l'ouverture du score de l'Atletico. Luis Suarez, lui, passe plus son temps à vouloir détruire son adversaire direct qu'à jouer. Il est vrai que l'Uruguayen n'a plus beaucoup de ballons exploitables.

Messi entre les Panama Papers et gêne musculaire

Messi a vu son nom sortir dans un nouveau scandale financier, celui des "Panama Papers", dans lequel son entourage serait lié. Déjà ébranlé par ses histoires précédentes, le quintuple Ballon d'Or n'a pas dû apprécier. Quant à Neymar, il est en plein milieu d'un conflit entre la fédération brésilienne et le FC Barcelone concernant sa participation aux JO et à la Copa America. Sa fédé lui demande, en plus, de s'opposer à son club... avec qui les négociations pour prolonger son gelées jusqu'à la fin de saison ! Une situation loin d'être simple pour Ney, au vu des enjeux. Il a déjà fait passer le message, via son agent, qu'il voulait disputer les deux compétitions. Il y a mieux niveau sérénité... Heureusement, Piqué, lui, a arrêté les Periscope sur demande de ses partenaires.
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Lionel Messi (Barcelone) médusé au milieu de la pelouse du Camp Nou après le succès du Real Madrid contre le Barça, samedi 2 avril 2016

Crédit: AFP

Il y a ensuite, même s'ils s'en défendent, un problème physique. Les Sud-Américains, colonne vertébrale de l'équipe (Bravo, Alves, Mascherano, Neymar, Messi, Suarez), partis jouer les qualifications pour la Coupe du monde 2018, jouent en deçà de leur niveau. Tous ont fait des déplacements éreintants, voyageant depuis l'Europe, puis traversant l'Amérique du Sud et ses milliers de kilomètres du nord au sud. Même effectués dans les meilleures des conditions, ces vols fatiguent l'organisme, y compris celui d'un joueur d'élite. D'ailleurs, officiellement, Messi ne joue pas blessé depuis des semaines… bien que les médias rapportent le contraire. Il n'y a jamais de fumée sans feu. La sécheresse offensive de Messi est en tout cas aussi inédite que surprenante.

La malédiction du Mondial des Clubs

L'an passé, le Barça était entré dans son pic de forme en fin de saison et avait physiquement marché sur ses rivaux. La planification physique de Luis Enrique avait été saluée. Le coach du Barça avait pu éviter une tournée asiatique ou américaine de présaison (le stage du Barça s'était alors déroulé en Europe) et n'avait surtout pas disputé ce Mondial des Clubs, qui a l'air de dérégler totalement les joueurs dans la saison. Le Bayern Munich - écrabouillé par le Real Madrid en 2014 et finissant durement en championnat... et le Real en 2015, sur les rotules après avoir enchainé 22 victoires - en ont souffert. Aujourd'hui, c'est au tour du Barça...
Sans compter, enfin, que les remplaçants n'ont pas beaucoup apporté. Aleix Vidal a participé à neuf matches et Arda Turan - avec six mois de retard - poursuit son intégration. Le Turc n'a pratiquement pas joué en compétition officielle avec ses partenaires. Et le style du Barça, surtout au milieu, ne s'apprend pas d'un claquement de doigts... Luis Enrique ne l'utilise en outre que dans l'entrejeu. Il souhaitait un renfort offensif cet hiver ? Le Barça n'a pas pu financièrement prendre Nolito, un ancien du Barça, qui aurait sûrement eu un rendement immédiat vu sa connaissance des systèmes.
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Luis Enrique : "Nous devons comprendre cette défaite, faire notre auto-critique"

Le Barça n'a pas perdu ses qualités évidemment. Il a juste perdu le manuel. A Luis Enrique désormais d'entrer en scène et de trouver la solution. Il l'a fait déjà une fois mais sera jugé par la vindicte populaire s'il y parvient une seconde. Le coach du Barça est devant un défi qu'il n'avait pas prévu et qu'il va devoir relever s'il veut s'inscrire dans la durée au FC Barcelone. Comme dans tous les grands clubs, on oublie vite ce qui a été fait. Seul le présent et les perspectives comptent. Contrairement à Pep Guardiola - qui était parti fin 2012 sans avoir pu freiner la chute de son équipe - “Lucho” n'a pas encore le même crédit. Il doit encore prouver aux yeux des supporters du FCB qu'il peut révolutionner de manière permanente le club blaugrana. Et le tout en planifiant déjà la saison suivante !

Une planification en marche ?

Si Turan a encore six mois devant lui (sinon il sera vendu), le Barça a plusieurs chantiers devant lui. Daniel Alvès fait ses dernières semaines. Un latéral droit est espéré (Bellerin?). Vermaelen ne sera pas gardé. Il faut un défenseur central de garantie. Jérémy Mathieu est l'un des chouchous de Luis Enrique et pourrait rester grâce à sa polyvalence. Deux défenseurs plus un ou deux attaquants capables de faire souffler la MSN (Gameiro est visé), voilà les priorités du Barça. S'il y a opportunité, un milieu pourra venir même si avec Rafinha et Sergi Roberto, le Barça a déjà deux bons remplaçants. Mais il faut un sponsor, ce qui n'est toujours pas bouclé…
Désormais, il reste le championnat en ligne de mire, en attendant la finale de la Coupe du Roi contre le FC Séville le 22 mai. Un match toutes les semaines pour se vider les têtes. La situation est dure, compliquée et incompréhensible mais elle n'est pas définitive. Pour comparer, elle n'est pas la même qu'au PSG où le bilan de la saison est déjà fait.
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Luis Enrique en conférence de presse

Crédit: AFP

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